biographie de franquin - Centre Wallonie-Bruxelles

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l'héroïque et languissante assistante, le fragile et conformiste Fantasio, ... les séries Spirou et Fantasio, Gaston, Modeste et Pompon, Le Trombone illustré et.
EXPOSITION

© MARSU 2012 by Franquin – www.gastonlagaffe.com

28 novembre 2012 - 24 février 2013

Sommaire Communiqué Le mot de Fred Jannin Autoportraits et recherches Nature contre-nature Dessine-moi un vélo Musique Femmes et enfants Idées noires Biographie de Franquin

p.3 à 4 p.5 à 6 p.7 à 8 p.9 à 10 p.11 à 12 p.13 à 14 p.15 à 16 p.17 à 18 p.19 à 21

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M’Enfin?! Franquin 28 novembre 2012 - 24 février 2013 Vernissage : mardi 27 novembre 2012

Commissariat : Fred Jannin Scénographie : Bleu Lumière, Yves Maréchal et Dominique Briand

Après avoir été présentée en avant-première à Saint-Malo dans le cadre du Festival « Étonnants Voyageurs » du 26 mai au 18 juin 2012, l’exposition « M’Enfin ?! Franquin », qui rassemble plus d’une centaine de dessins, plonge le visiteur au cœur de l’univers de ce dessinateur de génie, comptant parmi les plus grands auteurs de bande dessinée francophone. Franquin, c’est en effet d’abord un univers à la fois vécu et fantasmé, fortement imprégné par la modernité de son époque, décrivant sa société idéale, où évolue Gaston, l’employé de bureau rebelle, décalé, oisif et créatif, Mademoiselle Jeanne, l’héroïque et languissante assistante, le fragile et conformiste Fantasio, Monsieur De Mesmaeker et ses contrats sans cesse déchirés.

L’importance de Franquin pouvant parfois être obérée par le succès de ses personnages emblématiques comme Gaston et le Marsupilami, cette exposition met en lumière le talent graphique de l’artiste d’une extraordinaire richesse et expressivité.

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Si l’exposition permet de redécouvrir des planches incontournables produites pour les séries Spirou et Fantasio, Gaston, Modeste et Pompon, Le Trombone illustré et les Idées noires, elle révèle aussi des aspects moins connus de l’œuvre de Franquin notamment à travers la présentation d’une sélection de croquis d’autoportraits, de pastels et de fusains illustrant des recherches plus expérimentales.

Dans la conception ce projet d’exposition, le commissaire Fred Jannin et Isabelle Franquin ont élaboré leur réflexion à partir d’un immense petit dessin « Pendant ce temps à Landerneau », réunissant plusieurs préoccupations majeures de Franquin. Ils ont ainsi été amenés à explorer plus particulièrement certaines caractéristiques récurrentes de l'œuvre de Franquin et à proposer au visiteur un parcours organisé autour de cinq thématiques : les autoportraits et les expériences graphiques, la nature, la musique, les idées noires, les femmes et les enfants.

Entrée libre Du lundi au vendredi de 9h à 19h Samedi et dimanche de 11h à 19h 127-129 rue Saint-Martin - 75004 Paris M°: Châtelet-les-Halles, Rambuteau www.cwb.fr

Contacts : Emmanuelle Hay Communication et relations extérieures 01 53 01 97 24 [email protected]

Ariane Skoda Conseillère arts plastiques 01 53 01 96 92 [email protected]

Exposition produite par Wallonie-Bruxelles International et par le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris.

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LE MOT DE FRED JANNIN

© I. Franquin

Bruxelles, en plein milieu de l'année 1978. Je ne sais plus si on déguste un plat chinois ou une fraise melba, mais je me trouve en compagnie d'André Franquin et d'Yvan Delporte*. Ceux-ci s'amusent à concocter un supplément pour le mensuel "À SUIVRE" appelé "PENDANT CE TEMPS À LANDERNEAU". Comme d'hab', Delporte a demandé un petit dessin à Franquin pour le titre. Comme d'hab', André a sué et déployé toute son énergie à risquer de faire le plus beau dessin de sa vie, cette fois avec un Rotring ultra-fin. Comme d'hab', ce dessin sera assez mal reproduit, les traits tout écrabouillés. Et ce jour-là, Yvan s'apprête à rendre l'original à son auteur. Une fois de plus, la réaction de Franquin envers son propre travail est violente : - Bueeeerk ! Quelle horreur ! Tiens, Jannin, prends-le ou je le fous à la poubelle ! 5

Je rentre chez moi avec le dessin de Landerneau sous le bras, me demandant si Franquin se rend bien compte à quel point il m'a fait plaisir… --Trente-cinq ans plus tard, avec Isabelle Franquin, nous sommes partis de cet immense petit dessin pour explorer certains thèmes récurrents de l'œuvre de son père. Une œuvre si généreuse et si complexe qu'on a dû en laisser de côté (il y aura d'autres occasions…). M'ENFIN FRANQUIN ! vous montre des merveilles connues et moins connues d'un génie du dessin, en perpétuel renouvellement et en incessantes recherches de nouveaux univers graphiques. Bonne visite ! Fred Jannin * Yvan Delporte (1928-2007), ex-rédacteur en chef de Spirou entre 1955 et 1968 et complice d’André Franquin dans de multiples réalisations.

Frédéric Jannin, dessinateur de bande dessinée, humoriste est également musicien, homme de radio et de télévision. Parrainé par Franquin et Yvan Delporte, il s'est tout d'abord fait connaître en tant que dessinateur dans Le Journal de Spirou et le Trombone illustré, avec notamment les séries Germain et nous..., Les Démêlés d'Arnest Ringard et d'Augraphie ou encore Didi. Ses dernières publications parurent dans Fluide glacial. De 1989 à 1993, il fait partie du groupe d'humoristes les Snuls. Plus tard, avec l'ex-Snul Stéphane Liberski, il continue de produire des séries télévisées, des disques et des spots publicitaires.

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AUTOPORTRAITS ET RECHERCHES

Dans le coin inférieur gauche, blotti dans sa mansarde, on peut voir Franquin en train de dessiner.

Même s'il était tout sauf narcissique, tout au long de son œuvre, on peut glaner çà et là quelques autoportraits, avec comme point culminant la sublime couverture des IDEES NOIRES.

Ce

naturellement

qui à

nous

explorer

mène des

tout pistes

graphiques moins connues. © I. Franquin

1975 © I. Franquin

Couverture d’un fanzine, 1980 © I. Franquin

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© MARSU 2012 by Franquin – www.gastonlagaffe.com © Audie Fluide glacial

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NATURE CONTRE-NATURE

Ce n'est pas un scoop : Franquin était amoureux de la nature. Quelques preuves sur papier, et un paradoxe : on retrouve souvent dans son œuvre une fascination pour les nouvelles technologies, immédiatement contrariée par la peur de saccager et démolir notre planète.

Page de garde du Nid des Marsupilamis - 1960 © MARSU 2012 by Franquin – www.gastonlagaffe.com

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DESSINE-MOI UN VELO

Isabelle raconte "À une époque, mon père demandait à quasi tout le monde de dessiner un vélo ! Il disait à juste titre que cet exercice fait appel à la mémoire visuelle et à la logique et qu'on en oublie pratiquement toujours un élément ».

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MUSIQUE Les dessinateurs ont la chance de

pouvoir

travailler

en

musique. Franquin écoutait du baroque, du jazz, de la pop, de la guitare classique, France Inter et Radio Caroline ("la" radio pirate des sixties), et les vinyles offerts par sa fille. La musique a eu une place importante dans l'univers de Gaston

Lagaffe,

et

pas

seulement avec le Gaffophone.

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FEMMES et ENFANTS

Si M'oiselle Jeanne est plutôt old fashion (elle vit encore chez sa maman), Seccotine, elle, est débrouillarde, astucieuse, dynamique, talentueuse, fonceuse. Elle représente l'extrême opposé des stéréotypes féminins de cette époque où il n'y avait pratiquement pas d'héroïnes de bande dessinée. Dans les années soixante, on s'adressait aux "petits lecteurs". Franquin disait qu'il dessinait avant tout pour l'enfant qu'il était. "Mon père avait une véritable sympathie et empathie pour les enfants, se souvient Isabelle. Il les observait, leur racontait des histoires qu'il inventait ou qu'il lisait en prenant des voix et des accents différents pour chaque personnage. Il pouvait participer à leurs jeux, sans pour autant être intrusif." Cela se reflète dans ses bandes dessinées et a sûrement contribué à leur succès.

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IDEES NOIRES

Franquin prétendait être entré dans le monde de la bande dessinée un peu par hasard. Après s'être cantonné pendant des années à la littérature pour la jeunesse bienpensante, il a voulu explorer des terrains nouveaux et faire des dessins rigolos sur des thèmes beaucoup plus graves.

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© Audie Fluide glacial

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© Audie Fluide glacial

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BIOGRAPHIE DE FRANQUIN André Franquin est né le 3 janvier 1924 à Bruxelles. 

En 1943, il entre à l'académie de Saint-Luc à Saint-Gilles (Bruxelles).



En 1944, il entre au studio d’animation CBA où Morris et Eddy Paape travaillent. Fin 1945, le CBA ayant fait faillite, Franquin avec Peyo et Paape rejoint Morris chez Dupuis où ils seront encadrés par le dessinateur de cet éditeur : Joseph Gillain, dit Jijé.



En 1946, Jijé cherche à se dégager du personnage de Spirou, pour se consacrer à une oeuvre qui le passionnait davantage : Emmanuel, la vie de Jésus... et confie à Franquin le dessin d'une douzaine de page de l'histoire Fantasio et son tank. Il passe la série Spirou à Franquin.



L’année 1955 marque un tournant. Franquin se brouille avec les éditions Dupuis suite à un engagement non tenu sur ses droits sur les albums. Cette rupture va servir la concurrence, en l'occurrence le journal de Tintin. Franquin signe avec Raymond Leblanc, le propriétaire des éditions du Lombard, un contrat de cinq ans pour la production d'une page hebdomadaire de Modeste et Pompon pour le journal Tintin, série qu'il animera jusqu'en 1959. La collaboration de Franquin à la série Spirou et Fantasio est mise en sommeil.



En 1956, le différend qui oppose Franquin aux éditions Dupuis sera réglé. M. Dupuis rendra visite à Franquin pour lui exprimer son désarroi de le voir travailler pour Tintin et Franquin reviendra dans le Journal de Spirou. Mais il est tenu par un contrat de cinq ans avec Tintin... et il tient à respecter ce contrat... Franquin va également dessiner son histoire la plus poétique, et la plus intime : le nid des marsupilamis. Cela est sans aucun doute à rattacher à la grossesse de son épouse qui mettra au monde la fille de Franquin l'année suivante.



En 1957, il mènera de front Spirou et Modeste, mais en plus, il va créer, en collaboration avec Delporte, le plus beau personnage de la bande dessinée : Gaston, le 28 février dans le numéro 985. C’est également cette année, dans le n°1027 que paraît la première histoire du Petit Noël.

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1961 n'est pas une bonne année pour Franquin. Elle marque le début d'une déprime sévère... Franquin sombre. Il arrête de dessiner. Sauf Gaston qu'il continue quoi qu'il arrive...



1964, la crise n'est pas totalement finie... La série Spirou et Fantasio commence à peser à Franquin. Il ne produira rien cette année.... Gaston continue sa route... Le 26 mars 1964 débute un feuilleton d’Yvan Delporte avec Spirou, Fantasio et Gaston, illustré par Franquin et Jidéhem : Les robinsons du Rail.



Le 12 octobre 1967, Panade à Champignac est le dernier Spirou à vivre sous la plume de Franquin.



Le 27 janvier 1974, lors du premier salon de la BD d'Angoulême, Franquin reçoit l'Alfred de la BD.



Avec la complicité d'Yvan Delporte, il lance le 17 Mars 1977 le premier journal clandestin de la presse pour jeunes : Le Trombone Illustré. C'est pour ce supplément à Spirou qu'il élabore ses premières Idées Noires, idées qui seront reprises et continuées dans FLUIDE GLACIAL.



Le 13 avril 1978, Jannin dessine Arnest Ringard sur scénario de Delporte et de Franquin. Franquin reçoit le prix de l'Académie Suédoise de la Bande Dessinée.



En 1979, Bédérama publie un recueil de dessins de Franquin, la première édition des Cauchemarrants.



1981, le premier album des Idées noires est enfin publié.



Janvier 1997, Franquin disparaît...

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Citation de Franquin sur son premier dessin : "C’est en lisant des histoires américaines que j’ai appris à dessiner comme à peu près tous les gars de ma génération. Peut-être aussi que ma vocation a été déterminée par un tableau noir. Un oncle m’avait offert un de ces tableaux d’écolier, une planche noire supportée par un trépied. Il s’est fait que mon père a été frappé par un gribouillage que j’y avais inscrit, un dessin à la craie représentant un chien qui respirait une fleur. Mon père trouvait le dessin si beau qu’il est allé avec le tableau noir chez un ami photographe et qu’il l’a fait reproduire. Quand vous avez cinq ans et qu’on prend au sérieux votre œuvre au point d’en faire une photo, ça vous fait un certain effet."

Spirou 1636 (1969).

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