La Cité des sciences et de l'industrie - Cndp

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La Cité des sciences et de l'industrie. EN 1980, UN CONCOURS D' ARCHITECTURE est proposé afin de reconvertir les abattoirs de la Villette en un musée.
L’émission du CNDP et de La Cinquième pour les écoles, les collèges et les lycées ARTS PLASTIQUES COLLÈGE-LYCÉE

Faits d’architecture

La Cité des sciences et de l’industrie EN 1980, UN CONCOURS D’ARCHITECTURE

est proposé afin de reconvertir les abattoirs de la Villette en un musée national des sciences, des techniques et de l’industrie et de construire dans un quartier populaire un grand parc pluriculturel urbain. L’artisan de cette réalisation est Adrien Fainsilber.

Un nouveau pôle des sciences dans le nord de Paris. © CNDP

L’interview du maître d’œuvre se déplaçant à travers le site de la Cité nous fait revivre les grands moments de la réhabilitation des anciens abattoirs qui couvre une friche industrielle de 55 hectares. Sur fond d’iconographie variée, plans, coupes, élévations et vues diverses, l’architecte urbaniste expose ses vues et ses objectifs : respecter et dévoiler la force de la structure, ouvrir le hall d’accueil à la lumière naturelle tout en l’adaptant aux besoins muséographiques, réaliser des formes inédites à l’aide d’innovations techniques... Posée sur un miroir d’eau, comme la sphère réfléchissante de la Géode, la Cité des sciences est un espace urbain original entre Paris et la banlieue. Ce site a donc, semble-t-il relevé le défi que le concours fixait aux architectes : « Il faut que la science et la culture puissent se rencontrer, que ce soit une villejardin, un jardin dans la ville ».

Informations

DÉCOUPAGE 00 min 00 s Présentation de la Villette, vue panoramique et plans successifs des différentes parties architecturales de la Cité des sciences. Des visiteurs s’expriment. 01 min 10 s Adrien Fainsilber, maître d’œuvre de la Cité des sciences, présente son projet pour le plus grand musée scientifique du monde. 02 min 00 s Photo du chantier inachevé des abattoirs en 1968. À l’aide de l’infographie nous voyons comment les éléments préexistants ont été respectés. Le plan bioclimatique de la façade actuelle coexiste avec les piles de la structure d’origine. 03 min 10 s Le hall d’entrée qui permet au public de s’orienter dans la Cité a été agrandi ; la lumière naturelle pénètre dans la nef par deux coupoles. 04 min 22 s Provenant du bassin de la Villette et du canal de l’Ourcq, l’eau irrigue l’espace des jardins et réfléchit les bâtiments. 05 min 40 s La Cité dans son environnement : la façade bioclimatique du bâtiment créé un trait d’union entre le musée et le parc. 06 min 47 s Le verre suspendu à des tubes en acier inoxydable, technique nouvelle de construction, assure un maximum de transparence et une certaine souplesse. 07 min 24 s La géode, contrepoint par rapport au bâtiment central offre une forme plus féminine au site. Impressions de visiteurs. Schéma de la géode ; les techniques les plus récentes ont permis de réaliser une sphère réfléchissante. Gros plans sur la première structure arborescente et la seconde, celle du dôme géodésique. 10 min 54 s Jeux d’images et de lumière réfléchie : le ciel, la géode, le musée, le parc…

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CARTE D’IDENTITÉ Disciplines, classes et programmes concernés en priorité Géographie et éducation civique, 3e. L’aménagement du territoire, l’État et les collectivités locales dans la vie économique. Géographie, 2de-1re. La gestion de l’espace urbanisé. Arts plastiques, 3e. L’architecture comme œuvre d’art. Arts plastiques, Tle L. Programme de connaissance des arts.

Autre discipline ou classes possibles Histoire de l’art (option), lycée.

Objectifs de l’émission Observer et comprendre l’aménagement de l’espace et de la ville. Étudier une œuvre architecturale. Situer un bâtiment dans son environnement. Témoignage d’un style et d’une époque.

Principaux thèmes abordés Création de la Cité des sciences et de la géode dans le cadre de l’aménagement de la Villette, par l’architecte urbaniste Fainsilber. Aspects et tendances de l’architecture moderne. Réalisation par le paysagiste Tschumi d’un parc d’activité différent des parcs d’agrément et de verdure du XVIIIe et XIXe siècles. Les relations de la Cité et du parc.

Vocabulaire à expliquer Urbanisme, réhabilitation, architecte, paysagiste, élévation, plan-masse, nef, coupole, façade bioclimatique.

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En classe

SUGGESTIONS PÉDAGOGIQUES Ø Démarche sur l’ensemble de l’émission Géographie, 3e-2de-1re. Identifier un projet sa construction et sa destination. Arts plastiques, 3e. Observer et décrire dans un espace aménagé une œuvre architecturale.

• Après un visionnement intégral de l’émission on effectuera une série d’enquêtes en organisant la classe en groupes de travail. – On retracera tout d’abord le long processus conduisant à l’élaboration du site : de la décision politique au chantier en passant par l’action des différents acteurs (maîtres d’ouvrage, entrepreneurs, gestionnaires de l’espace…). – En exploitant la documentation iconographique fournie par Internet ou mieux en visitant le site lui-même, on réalisera un plan-masse des éléments constitutifs du bâtiment (Cité des sciences et parc). On distinguera en particulier la structure préexistante. Après avoir détruit les édifices qui enserraient la salle des ventes, Fainsilber a dégagé les piles porteuses de l’ancien bâtiment jusqu’aux fondations, et dénudé ses douze poutres sommitales pour les rendre visibles de l’intérieur comme de l’extérieur. On attirera l’attention des élèves sur la transition aménagée entre le parc et la Cité. Trois serres gigantesques (32 x 32 m, 8 m de profondeur) font saillie sur la façade sud. Derrière chaque paroi en verre trempé (16 panneaux de 2 x 2 m), des tubes porteurs en acier dessinent une trame carrée de 8 m de côté, assurant une transparence maximale. Ces serres recyclent l’énergie solaire. La monumentalité légère recherchée par Fainsilber s’exprime par la hauteur du hall d’entrée (110 x 18 m, 40 m de haut) et sa transparence. Côté ville (nord), les piles dessinent une fenêtre classique avec balcon ; côté parc (sud) s’ajoute une porte carrée dans l’axe des ponts jetés sur les douves de part et d’autre de la Géode. – On étudiera enfin l’aménagement intérieur : l’agencement des salles et leur destination (mobilier et décoration), les techniques de déplacement pour les visiteurs… On soulignera en particulier le rôle des deux coupoles qui laissent pénétrer la lumière naturelle dans la nef. Une toile blanche, isolante et translucide diffuse la lumière. • La Géode. La salle de spectacle, construction en béton armé portée par un pilier central, est indépendante de l’enveloppe sphérique (36 m de diamètre), composée d’une double structure. La première, porteuse, est formée de 1 670 triangles métalliques et protégée par plusieurs strates isolantes. Sur la seconde, véritable « peau-miroir », sont fixés 6 433 triangles en acier inoxydable poli qui épousent parfaitement la courbe de la sphère.

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En s’aidant des documents cités dans la bibliographie, on enquêtera sur l’histoire du site du parc de la Villette, et on resituera cet ensemble pluriculturel dans son contexte historique et spatial. Le quartier a une longue histoire qui remonte à la période gallo-romaine. On évoquera la vocation festive et populaire du site dès le XVIe siècle ainsi que la mise en valeur d’un patrimoine architectural préexistant. On distinguera au cours d’une enquête sur le terrain les aménagements antérieurs : la Grande Halle, la rotonde des vétérinaires, la fontaine aux lions de Nubie, le pavillon Janvier et celui de la Bourse, le pavillon du Charolais et celui des Maquettes… réhabilités, ils perpétuent le souvenir de l’époque « moderne » et inscrivent le parc dans l’histoire d’un quartier.

Ø Activité : étudier une œuvre architecturale Arts plastiques, 3e. Formes, volumes, organisation de l’espace, effets plastiques et jeux de lumière.

• Les édifices publics sont le plus souvent, le reflet du goût, des techniques et des modes de vie qui prévalent au moment de leur construction. On montrera comment l’art des architectes urbanistes et des paysagistes peut aussi intégrer beauté et poésie aux constructions. Le projet proposé par Adrien Fainsilber découle d’une réflexion à l’échelle du site et de son environnement. Trois présences se retrouvent : l’eau, qui fait miroiter tout le jardin et entoure le bâtiment principal ; la verdure que l’on voit pousser dans les trois grandes serres bioclimatiques, établissant ainsi des relations privilégiées entre la Cité et le parc ; et la lumière « source d’énergie du monde vivant » qui éclaire les espaces de l’exposition permanente grâce à deux coupoles de 17 m de diamètre. Chargé de reconvertir l’ancienne salle des ventes des abattoirs en musée, Fainsilber a choisi de révéler la force de cette immense structure en soulignant sa frontalité, son échelle et ses proportions, pour l’ouvrir à la lumière naturelle. La spécificité de la Cité des sciences et de l’industrie s’affirme dans le jeu des échelles et des volumes, des lumières naturelles et artificielles, mais également dans le mélange des espaces publics ou semi-publics et de leurs fonctions (espaces d’exposition, boutiques, librairie, restaurants, cinéma, médiathèque, banque…). • Bernard Tschumi, le Parc de la Villette et les Folies. Dans le parc se superposent et se combinent trois systèmes autonomes qui ont chacun leur logique, leurs particularités et leurs limites : le système des points ou objets (les Folies), celui des mouvements ou lignes (les galeries, la promenade des jardins, les rangées d’arbres) et celui des surfaces ou espaces (les prairies). – Les différentes surfaces du parc possèdent chacune leur texture propre : gazon des prairies du Triangle et du Cercle, pavés de la promenade des jardins, dallage des galeries... – De petits bâtiments rouges de formes variées, mais toujours sur la base d’un cube de 10,80 m de côté, quadrillent le parc de 120 m en 120 m. Voués à des activités précises ou purement décoratifs, ces « points » confèrent au parc une homogénéité et un rythme. 5 Galilée : La Cité des sciences et de l’industrie © CNDP 2000

– Le mouvement est donné par deux galeries à poutrelles d’acier couvertes d’un auvent en aluminium ondulant. Elles traversent le parc et se croisent sur le canal de l’Ourcq. La galerie de la Villette relie les portes de la Villette et de Pantin ; la galerie de l’Ourcq suit le canal d’ouest en est, entre Paris et la banlieue. – La promenade des jardins serpente à travers le parc pour guider le promeneur d’un espace thématique à l’autre. Le mobilier du parc, en aluminium, est signé Philippe Starck. Les sièges, rainurés « pour l’écoulement des eaux et la ventilation », pivotent à 360° sur leur axe. Cette promenade est conçue comme un film avec une enfilade de cadrages successifs des jardins. Elle coupe par endroits les galeries, offrant des rencontres imprévues et des aspects inhabituels d’une nature domestiquée et programmée. En créant le parc de la Villette, Bernard Tschumi a fait du plus grand espace vert de Paris un parc urbain d’un genre inédit. Alors que les parcs paysagers du Second Empire étaient des lieux clos destinés à faire oublier la ville, celui-ci entend réconcilier le citadin avec son environnement. L’espace est conçu de façon discontinue mais répond au souci de faire « se rencontrer Paris et sa banlieue, la ville et la nature, le travail et le loisir, l’art et la science, l’esprit et le corps ». À partir d’un plan ou en organisant une visite du site on demandera aux élèves d’apprécier et de porter un jugement critique sur l’esthétique de l’auteur. Qu’est ce qui donne son unité à ce site éclaté ? On le comparera avec les parcs réalisés sous le règne de Napoléon III. On a avancé que ce site, malgré le modernisme de sa conception, renouvelait et illustrait la tradition du parc « à la française » de style néo-classique C’est un jugement que l’on pourra demander d’expliquer et discuter.

Ø Piste : témoignage d’un style, d’une époque, d’une volonté Géographie, 3e-2de-1re

• En exploitant l’interview d’Adrien Fainsilber, les travaux de Bernard Tschumi ainsi que les documents et la bibliographie proposés, on prolongera la réflexion en évoquant les vues novatrices de ces concepteurs ce qui permettra de dégager, au cours d’un débat en classe, quelques idées concernant les tendances de l’architecture de la fin du XXe siècle. Le professeur fera en particulier remarquer la diversité des compétences requises aujourd’hui pour mener à bien les études d’aménagement en confrontant les projets urbains des architectes aux autres intervenants (paysagistes, géographes, sociologues, ingénieurs écologues, ingénieurs acousticiens, ingénieurs béton armé…). On soulignera également que la pratique architecturale, aujourd’hui, sait marier de nouveaux matériaux, acier, verre, béton et autres alliages récents, autorisant des formes et des volumes inédits. Mais ces innovations ne font pas l’unanimité ; on rappellera également les réserves que peuvent susciter ces réalisations : depuis une trentaine d’années, les seules querelles esthétiques réellement passionnelles se sont situées dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme (Beaubourg, colonnes de Buren, pyramide du Louvre…) 6 Galilée : La Cité des sciences et de l’industrie © CNDP 2000

• Afin de sensibiliser les élèves au rôle et à l’importance de l’édifice dans son environnement, comme témoignage d’un style, d’une époque, d’une décision, il sera possible de leur proposer d’exprimer leur vision fonctionnelle et esthétique de leur milieu scolaire. Ils pourront commencer par réaliser le plan-masse de leur établissement (disposition des bâtiments, structure externe, aménagement intérieur…).

Ø Piste : la géode en référence aux œuvres de la Révolution Arts plastiques, histoire de l’art, lycée

• Les formes pures en architecture, ont particulièrement intéressé les architectes de la période révolutionnaire en France : Nicolas Ledoux et Étienne Louis Boullée sont les principaux représentants de ces théoriciens qui ont parfois davantage dessiné des projets que construit, du fait des problèmes techniques sans solution à cette époque. Ainsi E. L. Boullée a légué à la nation de magnifiques planches conservées à la Bibliothèque nationale à Paris, projets qui se libèrent des modèles antiques utilisés au XVIIIe siècle. En même temps qu’une épure formelle radicale, ces visions d’architecture se projettent dans une démesure qui rend hypothétique la réalisation des œuvres. Les figures géométriques élémentaires s’imposent de manière vigoureuse comme avec la Sphère du cénotaphe dédiée à Newton (1784), comparable à aux projets (jamais réalisés) de Nicolas Ledoux pour la maison des gardes agricoles à Maupertuis (logements), ou encore pour le cimetière de la ville de Chaux. Cet architecte est l’auteur des barrières d’octroi à Paris, postes douaniers aux principales portes de la capitale. Celles de la Villette, de Vincennes et de Nation sont encore visibles. • Le grand concept de Boullée était l’opposition de masses contrastées formant un ensemble cohérent. Adrien Fainsilber reprend cette idée dans l’opposition entre un parallélépipède et une sphère, inscrivant la Cité des sciences et de l’industrie entre passé et futur puisque l’idée de la sphère hante depuis deux siècles la pensée architecturale et que ce n’est qu’à l’aube du XXIe siècle qu’il fut possible de la réaliser : « Il y a plusieurs manières de considérer la curieuse idée que représente un bâtiment sphérique. On peut y reconnaître un désir éperdu d’innovation, la volonté de créer quelque chose d’extraordinaire. On peut au contraire en critiquer le manque de “mesure”. La raison de cette bizarre invention tient peut-être au goût pour les formes élémentaires ou bien au fait que la sphère représente parfaitement la forme endogène et donc exprime le mieux l’idée d’autonomie et d’individualisme. » De Ledoux à Le Corbusier, origines de l’architecture moderne, J.-L. AVRIL et M. MOSSER, éd. Fondation C.N. Ledoux, 1987, p. 43 (cf. Complément 4). • Symbole de l’égalité ou meilleur moyen d’exprimer le sublime, comme le pensait Nicolas Ledoux, la sphère est aussi le symbole de l’éternité tout en figurant le globe terrestre. Elle revêt donc un intérêt tout particulier au moment de la Révolution comme en cette fin de siècle, avec le projet de la cité des sciences et de l’industrie, musée qui se propose de rassembler les connaissances « universelles » que l’on a toujours tendance à imaginer éternelles. 7 Galilée : La Cité des sciences et de l’industrie © CNDP 2000

FICHE ÉLÈVE COLLÈGE Mots croisés [À utiliser en arts plastiques, 3e.] Horizontalement 2. Art de construire des édifices 4. Remise à neuf d’un bâtiment qui présente un intérêt historique 6. Construction vitrée 9. Du neuf avec du vieux 10. Maçonnerie soutenant les arches 11. S’étend autour d’un château 15. Voûte hémisphérique d’un dôme 16. Entre dans la construction d’une charpente 19. Conforme à la technique de l’architecture

Verticalement 3. Projection sur un plan vertical 6. Concepteur de la Cité des sciences 8. Schéma après troncation 9. Une innovation technique à permis sa construction 11. Élaboration de l’espace habité 14. Ouvrage cintré s’appuyant sur des colonnes 15. Partie comprise entre le portail et le chœur 17-a. Architecte paysagiste 17-b. Matériau de construction 19. Représentation graphique de tous les éléments d’un site 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

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FICHE ÉLÈVE LYCÉE Entre réhabilitation et reconversion [À utiliser en cours d’arts plastiques ou d’histoire de l’art, lycée section L. Les élèves devront prendre des notes pendant la projection du film.]

Plan de la Cité des sciences et de l’industrie : Bernard TSCHUMI, Cinégramme folie, © Champ Vallon, coll. « Lieux d’architectures », 1987.

1. Comment l’architecte a-t-il utilisé l’ancienne structure des abattoirs ? Qu’a-t-il conservé et supprimé ? (vous pouvez appuyer votre réponse sur des schémas en coupe montrant l’espace intérieur comme le fait Fainsilber dans le film). 2. À partir du plan, situez la Géode et la Cité des sciences. Expliquez (en utilisant des schémas) comment l’architecte a exprimé les liens entre l’architecture et le parc dans son projet : eau, végétation, transparence. 3. Pourquoi avoir choisi une forme sphérique pour la géode ? Quelle peut être la portée symbolique d’un tel volume face à un musée des sciences ? Quels sont les moyens techniques utilisés pour réaliser la géode ? (système porteur et matériaux). 4. Pourquoi l’un des visiteurs parle-t-il de « château fort » à propos de ce projet ? 5. Comment l’architecte a-t-il développé la monumentalité du bâtiment préexistant ? 6. À quel domaine scientifique l’architecte a-t-il emprunté la technique pour réaliser la verrière et la porte d’accès des pompiers à la géode ? Comment sont fixés les panneaux de verre des serres ? 9 Galilée : La Cité des sciences et de l’industrie © CNDP 2000

Documentation

COMPLÉMENTS 1. Les grandes dates du projet « Mi-1977 : M. Taillibert, architecte, est chargé par le président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, d’une étude sur la reconversion de la grande salle des ventes des abattoirs. M. Taillibert conclut que ce bâtiment pourrait abriter un musée des sciences, des techniques et des industries. Fin 1977 : Maurice Lévy, Professeur de physique à Paris VI et ancien président du CNES, est chargé d’une étude sur l’intérêt pour la France de créer un musée des sciences, des techniques et des industries. Ce sera “le rapport Lévy” remis en 1979. Décembre 1979 : un Conseil restreint décide de programmer un musée selon les orientations du rapport Lévy ; de créer un parc ; de réserver l’emplacement d’un auditorium. Une consultation d’architectes sera organisée pour la création d’un musée des sciences, des techniques et des industries, dans l’ancienne salle des ventes des abattoirs. Septembre 1980 : après consultation de vingt-sept architectes français, Adrien Fainsilber devient architecte du musée. Juillet 1981 : François Mitterrand, président de la République, visite la Villette et confirme les missions de l’établissement public. Mars 1982 : un communiqué de la présidence de la République annonce les grandes opérations d’architecture et d’urbanisme, parmi lesquelles la réalisation d’un parc et d’une cité vouée à la musique qui complètent l’aménagement du site de la Villette. 6 mai 1985 : inauguration de la Géode par François Mitterrand. 21 mai 1985 : Maurice Lévy est nommé président de la Cité des sciences et de l’industrie. Octobre 1985 à 1986 : aménagement du contenu des expositions dans le bâtiment. 13 mars 1986 : inauguration de la Cité des sciences et de l’industrie (lors du passage de la comète de Halley). » http://www.cite-sciences.fr/français/ala_cite/villette/histo_intro.htm

2. Quelques chiffres Construction 165 000 m2 Coût bâtiment principal, Géode et abords : 1 700 000 000 F (valeur 1985) Maître d’ouvrage : établissement public du parc de La Villette Maître d’œuvre : architecte : Adrien Fainsilber assisté de Sylvaim Mersier B.E.T. Structure : SATOBA B.E.T. Fluides : SGTE 10 Galilée : La Cité des sciences et de l’industrie © CNDP 2000

Gestion du projet : ALGOE Structure métallique : Thémis Constantinidis (+) Serres et coupoles : Rice (+), Francis, Ritchie Sécurité Incendie : Casso - Gaudin Métreur : BETEB Concours 1980 Ouverture Géode : 1985

3. L’avant Cité des sciences « Les Bâtiments du XIXe siècle : Sauvegarde et réhabilitation. Certains bâtiments du marché aux bestiaux et des abattoirs construits en 18651867 sous la direction de Louis Janvier étaient encore debout en 1979, quand l’aménagement du parc de la Villette fut lancé. L’architecture métallique de la grande halle aux bœufs, dessinée d’après des esquisses de Baltard, comme le style néoclassique de plusieurs pavillons témoignent d’une symbiose entre progrès technique et goût pour le décor. Ces édifices, inscrits en 1979 pour partie ou en totalité à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques et réhabilités depuis, perpétuent le souvenir de la “réalisation la plus grandiose de l’époque moderne” et inscrivent le parc dans l’histoire d’un quartier. La Maison de la Villette Seul vestige des abattoirs au nord du canal de l’Ourcq, l’ancien fondoir à suif (ou rotonde des Vétérinaires) dessiné par Lundansky en 1867 a été réhabilité en 1987 par Pierre du Besset, Dominique Lyon et Kazutoshi Morita. Le bâtiment a été évidé, sa charpente métallique dénudée, les ailes ont été dégagées et rehaussées pour former un espace d’exposition de 1130 m2 épuré, transparent et flexible. La fontaine aux Lions Érigée en 1811 par Girard sur la place du Château d’Eau (actuelle place de la République), elle fut transplantée dans la cour du marché aux bestiaux en 1867. Les animaux s’abreuvaient à la fontaine aux Lions les jours de marché. Privée d’eau de 1933 à 1975, elle a été restaurée en 1978 et classée en 1979. Ses lions et sa vasque centrale en fonte ont été fondus au Creusot. Le pavillon Janvier et le pavillon de la Bourse Des pavillons identiques en pierre de taille, de style néoclassique, encadrent la Grande Halle. Celui de droite, qui regroupait des services de police et un bureau de poste, est devenu le siège de l’Établissement du Parc et de la Grande Halle de la Villette. Conçue pour abriter une “criée” sous ses arcades, l’ancienne Bourse aux bestiaux, à gauche, est occupée par le théâtre ParisVillette. Le pavillon du Charolais et le pavillon des Maquettes L’ancienne buvette du marché aux bestiaux, appelée Le Charolais du nom de la région qui fournissait les meilleurs bœufs de boucherie, a été réhabilitée par Jean Perrottet, Valentin Fabre et Alberto Cattani pour accueillir le Théâtre International de Langue Française. Le pavillon des Maquettes, qui lui fait pendant, abrite l’Association de Prévention du Site de la Villette (APSV). Il a été réhabilité par André et Philippe Roux. 11 Galilée : La Cité des sciences et de l’industrie © CNDP 2000

La halle aux bœufs La halle aux bœufs (20000 m2) de style Baltard due à Jules de Mérindol a été réhabilitée en 1983-1985 par Bernard Reichen et Philippe Robert. Des façades en verre, montées en retrait pour ménager des galeries couvertes, préservent sa finesse et sa transparence. Des plateaux et passerelles mobiles permettent de moduler les surfaces d’exposition de la nef, auxquelles s’ajoutent des balcons. Une paroi rétractable isole à volonté une salle de 4000 m2 du reste de la nef. Les espaces accessibles au public sont regroupés dans la partie centrale. Le sous-sol abrite les locaux techniques et une salle de 300 places. » Alain ORLANDINI, La Villette : histoires de projets, © Somogy, 1999.

5. Maison des gardes agricoles

Claude Nicolas Ledoux : Maison des gardes agricoles à Manpertuis (coupe, élévation, perspective). J.-L. AVRIL, M. MOSSER, De Ledoux à Le Corbusier, origines de l’architecture moderne, © éd. Fondation C.-N. Ledoux, 1987.

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POUR EN SAVOIR PLUS À lire ORLANDINI Alain, La Villette : histoires de projets, Somogy, 1999. ROUAUD Jean, Promenade à La Villette, Somogy/Cité de la Sciences et de l’Industrie, 1997. Promenade illustrée par des reportages de 10 photographes qui nous offrent leur vision de la Cité et du parc. TONKA Hubert, AURICOSTE Isabelle (dir.), Parc-Ville Villette, éd. Champ Vallon, coll. « Vaisseau de pieres », n° 2, 1987. TSCHUMI Bernard, Cinegramme folie, Le Parc de La Villette : Paris XIXe arrondissement, éd. Champ Vallon, coll. « Lieux d’architecture », 1987. Cet ouvrage cherche à placer le projet dans le contexte d’une rupture avec les idéologies de l’architecture et du paysagisme traditionnel.

À consulter Techniques et Architecture, n° 332, octobre 1980. Le Moniteur, supplément au n° 46, 17 novembre 1980. Musée National des Sciences et de l’Industrie L’express, 4-10 octobre 1980. Musée National des Sciences et de l’industrie

À contacter Cite des Sciences et de l’Industrie - Parc de La Villette : 30, avenue CorentinCariou, 75019 Paris, 01 40 05 70 00. http://www.cite-sciences.fr : informations sur l’histoire de la Villette, les grandes dates du projet.

À visiter Musée des arts décoratifs : 107, rue de Rivoli, 75001 Paris, 01 44 55 57 50. Musée d’Art moderne de la ville de Paris : 11, avenue du président Wilson, 75016 Paris, 01 53 67 40 00. Musée national d’Art moderne : 19, rue Beaubourg, 75004 Paris, 01 44 78 12 33. Institut Claude Nicolas Ledoux : 60, avenue Daumesnil, 75012 Paris, 01 44 74 68 10.

ð Les références renvoient aux productions du CNDP.

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RENSEIGNEMENTS PRATIQUES Diffusion Conception Auteur Réalisateur Durée Public Indexation

Mardi 4 janvier 2000 / La Cinquième / à partir de 9 h Catherine Terzieff assistée de Virginie Paillieux Catherine Terzieff Jean-Marc Gosse 13 minutes Géographie 3e-2de-1re. Arts plastiques, 3e-Tle L, éducation civique, 3e Descripteurs Motbis : Architecte – Œuvre architecturale – – Réhabilitation urbaine – Technopole

OBJECTIFS DE LA SÉRIE FAITS D’ARCHITECTURE Sensibiliser à l’espace construit, l’analyser et le comprendre sont des recommandations conjointes du ministère de l’Éducation nationale et du ministère de la Culture. Cette série a pour but de sensibiliser les collégiens et les lycéens à la lecture de l’architecture à travers l’approche urbanistique et fonctionnelle. Ces treize émissions donnent les bases d’une culture architecturale en explicitant ce qui est de l’ordre des compositions spatiales ou des vicissitudes historiques. Apprendre à regarder une œuvre architecturale passe par la compréhension des différentes phases de son élaboration – du projet au chantier – puis de la réception par l’usager au passage à la pérennité. Il convient donc de donner des éléments de vocabulaire, un corpus de connaissances, des grilles d’analyse, de bien identifier les acteurs et les différentes contraintes qui conditionnent le jeu architectural.

Partie collège élaborée par Emmanuel Ventoura Partie lycée élaborée par Marie-Hélène Nouhaili Coordinateur pédagogique : Yvan Amar Assistante d’édition : Séverine Blondeau