Les avisos a69 - marines-editions.fr

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La conception 14 avisos a69 La conception 15 1 - Les sections préfabriquées de la coque, alignées sur un terre plein à Lorient ˜ n février 1975.
Patrick Maurand Jean Moulin

Les

© Infomer, 2011 13, rue du Breil CS 46305 35063 Rennes Cedex - France Toute reproduction ou traduction, même partielle de cet ouvrage, est soumise à l’autorisation écrite de l’éditeur. Le texte n’engage pas la responsabilité de l’éditeur.

avisos A69

sommaire Avertissement................................................ 7 Sommaire ....................................................... 8

o La conception De l’escorteur côtier à l’aviso Construction Du grand carénage à l’ATM

12 13 17

La conduite de tir La détection, la guerre électronique et le CO

31 32

La détection

o Description La coque et les superstructures La passerelle La sécurité et les équipements nautiques

o Les exportations

La navigation La guerre électronique Le CO 20

Les transmissions

33

Les transmissions classiques

L’équipage et la vie à bord

de vidange et d’assèchement

Le Granville 35

L’organisation des locaux

d’épuisement

Les avisos en service Les différences entre les A69

La lutte contre l’incendie La manœuvre

36 37

Les embarcations Le ravitaillement à la mer

Le canon de 100 mm Le canon de 20 mm Oerlikon Le canon de 20 mm F2 La mitrailleuse de 12,7 mm Caractéristiques de l’artillerie Le MM38 Le MM40 Les missiles mer-mer sur les avisos Le Simbad et le missile Mistral Caractéristiques des missiles Les torpilles Caractéristiques des torpilles Le lance-roquettes Caractéristiques principales du lance-roquettes

8

avisos a69

Les avisos turcs

182

Le personnel

Moyens fixes et mobiles

La propulsion Les diesels BTC La production électrique L’armement

180

Le problème du canal de Beagle Le Guerrico

Le Syracuse Les systèmes divers

Moyens fixes et mobiles

180

Le Drummond

L’Inmarsat 20

Les avisos sud africains Les avisos argentins

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o Historiques

25 24 24

D’Estienne d’Orves Amyot d’Inville Drogou Détroyat Jean Moulin Quartier-maître Anquetil Commandant de Pimodan Second maître Le Bihan Lieutenant de vaisseau Le Hénaff Lieutenant de vaisseau Lavallée Commandant l’Herminier Premier maître l’Her Commandant Blaison Enseigne de vaisseau Jacoubet Commandant Ducuing Commandant Birot Commandant Bouan

43 50 58 66 72 78 88 94

o Annexes Les escadres, flottilles, divisions et escouades Un problème d’orthographe Les avisos de Cherbourg Les avisos de Brest Les avisos en océan Indien Les missions Corymbe Les avisos aux Antilles Les avisos du Pacifique Les avisos au Liban Tableaux des caractéristiques et historiques

100

Caractéristiques générales

108

Armes, détection

118

Les grandes dates des avisos A69

126 136 144 152

186 187 188 188 192 195 196 196 197

Ports bases des avisos

Schémas et coupes Notes de bas de page Sigles et abréviations

202

Bibliographie et remerciements

220

214 217

160 170

Le quai d’armement à Lorient fin mars 1977. On distingue de haut en bas : des Edic puis le QM Anquetil et le Pimodan à l’eau depuis le 7 août 1976, le Good Hope sud africain (futur Drummond argentin lancé le 5 mars) en achèvement à flot, le Détroyat et le patrouilleur Glaive qui terminent leurs essais. (ECPAD)

sommaire

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e n u o i q t i r p o e t c s oin La cH

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avisos a69

La conception o De l’escorteur côtier à l’aviso C’est le remplacement des quatorze escorteurs côtiers type Le Fougueux qui est à l’origine des avisos type A69. La Marine nationale a armée à partir de 1944 un total de 43 escorteurs côtiers type PC américains de 325  tonnes Washington. Les derniers sont désarmés à la fin des années cinquante après avoir notamment assuré la surveillance maritime des côtes algériennes. C’est pour remplacer ces derniers que la Marine reçoit grâce aux commandes off shore2 en 1955, trois escorteurs côtiers type Fougueux, version modernisée des PC américains précédents puis, sur le budget national de 1956, une série de onze escorteurs côtiers type L’Adroit, modifications des Fougueux. Ils sont armés en 1958 et 1959 et vont être désarmés entre 1977 et 1983. Le conseil supérieur de la Marine (CSM) définit l’aviso en novembre  1967 comme un bâtiment de 800 tonnes d’un coût de 40 000 000 francs pouvant être construit en (grand !) nombre. Les caractéristiques militaires sont arrêtées début 1968, approuvées par le CSM en novembre et entérinées par le ministre de la Défense en janvier 1969. En 1971, on est arrivé à un bâtiment de 1 160 tonnes après une modification de la pyramide des grades (30 officiers mariniers au lieu de 19) et l’adoption du canon de 100 m et du missile MM38. La construction des deux premiers avisos finalement appelés de 1  200 tonnes, destinés initialement au remplacement des escorteurs côtiers, a été espérée dès 1970

mais ne commence qu’en 1971. Les deux premiers, prévus dans le 2e plan quinquennal, sont inscrits au budget de 1971. On prévoyait ensuite la mise sur cale de trois bâtiments chaque année en 1972, 1973 et 1974. La Marine a envisagé un temps de compléter la flottille d’avisos A69 par une nouvelle série type A70. Ils auraient conservé la coque des A69 mais l’armement et les installations électroniques auraient été différents. Deux sousversions auraient été équipées, l’une d’une plateforme pour hélicoptère et l’autre avec quatre missiles Exocet. Il semble que tout espoir de voir réaliser des A70 ait disparu en 1975. Une étude baptisée Plan bleu, réalisée par l’état-major de la Marine est officialisée par un décret le 3 mars 1972. Le but est d’assurer le renouvellement de la flotte dont l’essentiel a été construit dans les années cinquante. Il s’agit notamment de remplacer les 59 escorteurs3 construits dans les années cinquante et soixante. À l’horizon 1985, la flotte doit se composer de : - 5 sous-marins nucléaires stratégiques (SNLE) - Une vingtaine de sous-marins d’attaque (classiques et nucléaires) - 2 porte-avions - 2 porte-hélicoptères 1

- Une trentaine de frégates et corvettes - 35 avisos - Une trentaine de patrouilleurs - 5 pétroliers ravitailleurs d’escadre - Des bâtiments de guerre des mines nécessaires à la liberté d’accès des ports de guerre et de commerce - Des navires ateliers, des navires magasins et quelques bâtiments amphibies et transports légers - Une cinquantaine d’avions de patrouille maritime. La réalisation de ce plan, dont le chef d’état-major de la Marine, l’amiral de Joybert, est un ardent propagandiste, implique la construction d’une vingtaine d’avisos. Le 6 octobre 1973, les hostilités commencent entre l’Égypte, la Syrie et Israël. La guerre du Kippour va durer jusqu’au 31 octobre. L’adoption le 17 octobre 1973 par l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole d’un embargo sur certaines exportations de pétrole aboutit à un choc pétrolier  » qui frappe les économies occidentales. Les budgets doivent alors être revus à la baisse et le Plan bleu est pratiquement abandonné. Ce n’est que le début d’une succession de plans qui conduisent à une diminution progressive du nombre de bâtiments en service dans la Marine nationale alors que les missions ont plutôt tendance à s’accroître, la guerre froide étant remplacée au début des années quatre-vingt-dix par des menaces plus diffuses dont la piraterie n’est que la partie la plus médiatisée.

o Construction La Marine espérait acquérir au moins 18 avisos et un total de 17 sera finalement mis en service. Les deux premiers (D’Estienne d’Orves, Amyot d’Inville) sont issus du budget de 1971, les six suivants du budget de 1972 (Drogou,

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avisos a69

Détroyat, Jean Moulin, Quartier-maître Anquetil, Commandant de Pimodan et Second maître Le Bihan). Les budgets de  1973 et  1974 prévoient, chacun, la construction de trois bâtiments (Lieutenant de vaisseau Le Hénaff, Lieutenant de vaisseau Lavallée, Commandant l’Herminier puis Premier maître l’Her, Commandant Blaison et Enseigne de vaisseau Jacoubet) mais les restrictions budgétaires amènent à reporter la commande du dernier aviso (le Jacoubet). Sa commande sera reprise à l’occasion d’un plan de relance économique présenté le 4  septembre 1975. Un quinzième aviso (Commandant Ducuing) est inscrit au budget de 1978 et les deux derniers à celui de 1980 (Commandant Birot et Commandant Bouan). Les deux derniers bâtiments du budget de 1974 (Blaison et Jacoubet) devaient recevoir un hangar et une plateforme pour un hélicoptère léger (genre Dauphin) et un système de stabilisation. Le projet semble avoir été repris pour les trois derniers mais est finalement abandonné. Les études4 qui ont duré deux ans et totalisé 350 000 heures ont abouti à un bâtiment de 1 200 tonnes à pleine charge. Le successeur des escorteurs côtiers de 400 tonnes (en charge, 325 tonnes Washington) sera un bâtiment trois fois plus lourd, plus proche de l’escorteur rapide que de l’escorteur côtier. Comme les 18 escorteurs rapides ne seront jamais remplacés, ce sont les avisos qui vont prendre en charge une grande partie de leurs missions. Les missions pour lesquelles ces avisos ont été conçus comportent essentiellement la lutte anti-sous-marine par petits fonds (inférieurs à 200 mètres), ce qui leur permet de participer à la protection des SNLE lors de leur passage

1 - L’Adroit, premier d’une série de onze escorteurs côtiers en service entre 1957 et 1982. (Marius Bar)

La conception

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La conception

au-dessus du plateau continental à leur sortie et entrée à Brest. Ils doivent aussi être utilisables au profit des écoles. À ces missions initiales, on va ajouter les déploiements outre-mer (un escorteur côtier était déjà fréquemment détaché en Afrique occidentale), la surveillance des approches maritimes et les missions de service public qui se développent avec le temps. Le STCAN a conçu, à la demande de l’État-major, un bâtiment simple et relativement peu armé avec, tout de même, un canon de 100  mm, permettant une construction en nombre grâce à un prix unitaire limité. Il faut 700  000  heures de travail pour le premier aviso puis entre 600 000 et 650 000 heures pour les suivants. En fait, les avisos vont s’avérer robustes, économiques et polyvalents. Ils sont cependant trop légers pour pouvoir embarquer un hélicoptère et cela va limiter leurs possibilités. Leur vitesse limitée leur interdit d’opérer avec le groupe aéronaval. Pour une fois, la planification des commandes permet d’obtenir un effet de série non négligeable. Toute la série, à laquelle s’intègrent trois unités pour l’exportation, est construite par ce qui était initialement l’arsenal de Lorient qui devient la DCAN de Lorient puis DCN en 1991 (avant de devenir DCNS en 2007).

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Les traversées de longue durée N° F 781 F 782 F 783 F 784 F 785 F 786 F 787 F 788 F 789 F 790 F 791 F 792 F 793 F 794 F 795 F 796 F 797

Le bâtiment est constitué de quinze tronçons préfabriqués avant leur assemblage dans la forme de Lanester5. Tout l’assemblage est fait par soudure. Les tronçons sont préfabriqués en atelier et assemblés dans la forme de Lanester qui est assez vaste pour abriter trois coques à la fois. Le chantier va s’étaler sur onze ans. Les coques sont souvent sorties par deux et la mise en eau de la forme pour cette opération nécessite de faire aussi flotter la ou les coques encore en cours de montage et permet un repositionnement de ces dernières, la place libérée étant rapidement occupée par les premiers tronçons des coques suivantes. La cadence peut être d’un bâtiment tous les sept mois. Les derniers avisos sont achevés avec quelques modifications et sont ainsi un peu plus lourds.

Bâtiment D’Estienne d’Orves Amyot d’Inville Drogou Détroyat Jean Moulin Quartier-maître Anquetil Commandant de Pimodan Second maître Le Bihan Lieutenant de vaisseau Le Hénaff Lieutenant de vaisseau Lavallée Commandant l’Herminier Premier maître l’Her Commandant Blaison Enseigne de vaisseau Jacoubet Commandant Ducuing Commandant Birot Commandant Bouan

Date départ 27/07/1975 30/03/1976 27/05/1976 17/01/1977 25/02/1977 10/11/1977 09/02/1978 xx/03/1979 12/11/1979 01/07/1980 03/10/1985 27/09/1981 05/03/1982 03/09/1982 07/01/1983 07/01/1984 05/09/1984

Les onze premiers avisos sont partiellement modernisés entre 1984 et 1989 et reçoivent des équipements montés sur les derniers dès leur armement : guerre électronique, lance leurres, Nixie, missiles mer-mer (sauf Amyot d’Inville et Le Hénaff) et une tourelle de 100 mm Cadam. Les six derniers sont modernisés à leur tour entre  1992 et 1999, les travaux portant principalement sur le remplacement du lance-roquettes par l’infrastructure du système de communication par satellite Syracuse 2. Le plan Optimar 95 se traduit, pour les avisos, par le regroupement des bâtiments plus performant pour la lutte antisurface (missiles MM40) à Toulon et de ceux mieux équipés pour la lutte ASM (ils ont toujours le lance-roquettes) à Brest. Quatre bâtiments changent de base et échangent leurs équipages, ce qui évite de payer les déménagements du personnel. Date

De Brest à Toulon

De Toulon à Brest

sep-94

EV Jacoubet

Détroyat

oct-94

Cdt Blaison

Drogou

jan-95

Cdt Birot

Cdt de Pimodan

jun-95

Cdt Bouan

D’Estienne d’Orves

Date retour 28/09/1975 09/06/1976 xx/08/1976 14/03/1977 18/04/1977 04/02/1978 18/04/1978 22/05/1979 18/01/1980 xx/08/1980 21/12/1985 16/11/1981 12/04/1982 23/10/1982 18/02/1983 17/02/1984 19/10/1984

Remarque Antilles, Dakar Antilles, St Pierre Antilles, New York Canada, Açores Golfe de Guinée Brésil Pérou Océan Indien Toulon, Dakar, Miami Toulon, Antilles Canada, USA St Pierre, Antilles Brésil, Antilles Antilles Antilles, Canada Antilles Méditerranée Antilles, USA

La loi de programmation militaire 1997-2002 adoptée en 1996 fixe un format de 80 navires de combat pour la Marine nationale. Son application aboutit à la réduction du nombre d’avisos. Un premier (le Détroyat) doit être désarmé dès 1997 et trois autres en 1999. Finalement, huit sont désarmés entre 1977 et 2002. Six sont vendus à la Turquie et deux (Détroyat et Jean Moulin) sont condamnés. La durée de vie prévue des avisos était de 25 ans et ils auraient dû être désarmés entre 2001 et 2009 mais, faute de remplacement en temps utile, il est décidé, vers 2001, de prolonger ceux restant en service jusqu’à 30 ans (désarmement entre  2009 et  2014) puis vers 2008 jusqu’à 35 ans avec des désarmements échelonnés entre  2014 et 2019. Leurs missions doivent être en partie reprises par les Fremm et par de nouveaux bâtiments de surveillance et d’intervention maritime (BSIM) toujours en attente de financement.

1 - Les sections préfabriquées de la coque, alignées sur un terre plein à Lorient fin février 1975. Il s’agit certainement des sections du futur Anquetil, dont la mise en place dans la forme de Lanester commencera le 1er août suivant. (ECPAD)

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avisos a69

La conception

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La conception

1

En attendant une relève sans cesse reculée, les neuf avisos en service en 2009 sont reclassés patrouilleurs de haute mer le 1er  juillet 2009. C’est encore un souci d’économie

qui sert de prétexte. Les principales missions des «  nouveaux » patrouilleurs sont la lutte contre les trafics, la police des pêches et la lutte contre la piraterie. Il a aussi été envisagé qu’ils puisent relever partiellement les P400 basés outre mer mais rien ne porte à croire que cette solution soit retenue. Les bâtiments débarquent le Dagaie, le lance-roquettes, les torpilles et les MM38 ou MM40. Les tubes lance torpilles ne sont pas démontés, leur démontage étant jugé trop complexe. En principe, la lutte anti-sous-marine est abandonnée, ce qui aurait dû permettre le débarquement de tout le matériel et du personnel affectés à cette mission. Les bâtiments basés à Brest conservent leur sonar de coque pour pouvoir encore participer à la couverture des SNLE lors de leur appareillage et leur retour à Brest. L’effectif n’est finalement réduit que de cinq personnes. On a conservé cependant la possibilité de réembarquer, si nécessaire, les matériels mis à terre à l’exception du lance-roquettes. Les nouveaux patrouilleurs conservent cependant leur marque de coque en F.

Du grand carénage à l’ATM Comme tous les navires, les avisos sont arrêtés périodiquement pour entretien et remise en état. Les progrès réalisés sur les peintures de coques permettent d’espacer les passages au bassin mais l’entretien d’un matériel complexe et des dépannages plus ou moins importants justifient des séjours au port pour ces interventions. Normalement, sauf accident ou panne, ces arrêts sont prévus plusieurs mois à l’avance en fonction des échéanciers d’entretien des divers matériels embarqués et des contraintes opérationnelles. Les appellations de ces périodes ont varié. Jusqu’en 1969 on parle de carénage ou de grand carénage et, pour les plus grosses interventions, souvent liées à une modernisation, de refonte. La mode d’utiliser des sigles s’est développée et en 1969, les carénages sont remplacés par les Iper, indisponibilité périodique pour entretien et réparation. Vers 1995, on commence à voir le sigle IE pour indisponibilité pour entretien, pour des périodes d’entretien programmées, et aussi le sigle IA (indisponibilité accidentel (ou, après, aléas) après un événement non prévu comme une panne ou un accident. Normalement, un bâtiment subit plusieurs IE entre deux Iper. Dans les années 2000, avec une organisation des entretiens qui se veut de plus en plus rigoureuse, les appellations utilisées sont PEI pour période d’entretien intermédiaire et ATM pour les arrêts techniques majeurs. Les Iper dont la durée est l’ordre de six mois à un an sont normalement espacées d’environ cinq ans, l’entretien entre deux Iper se faisant lors des (nombreuses) PEI et des ATM.

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1 - Une section de l’arrière dans la forme de Lanester fin février 1975, certainement la poupe du futur Jean Moulin dont la mise sur cale dans la forme a eu lieu le 15 janvier précédent. (ECPAD) 2 - Le Drogou dans le bassin n° 1 de Brest le 17 mai 2001, pendant les travaux qui précèdent son transfert à la Turquie où il deviendra le Bodrum. (JM)

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La conception

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e n u o i q t i r p i o r t s c esi DH

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avisos a69

Description o La coque et les superstructures La coque d’un aviso 69 est formée de tronçons préfabriqués et réalisés en acier soudé d’une masse maximum de 40 tonnes. La conception est simple et la coque est robuste malgré une certaine impression de fragilité. Elle comporte un seul pont continu et est divisée en douze tranches séparées par onze cloisons étanches transversales. Ces tranches sont appelées de A (Alfa) à l’avant à L (Lima) à l’arrière. La longueur est 80,50 m hors tout, 76 m entre perpendiculaires, la largeur est de 10,30 et le tirant d’eau de 5,60 m avec le dôme sonar. Les quatre derniers bâtiments (Jacoubet, Ducuing, Birot et Bouan) sont équipés d’ailerons stabilisateurs hydrodynamiques actifs au roulis. Ils sont utilisables jusqu’à mer de force 4. Ils ont été testés sur les avisos argentins. La plage arrière constitue une plate-forme dégagée pour servir d’aire d’hélitreuillage. Les déplacements varient : - 1 100 t (1 250 t pc) pour les dix premiers (F 781 à 790). - 1 140 t (1 300 t pc) pour les l’Herminier, L’Her et Blaison (F 791 à 793). - 1 175 t (1 410 t pc) pour les quatre derniers (F 794 à 797). La cheminée a posé des problèmes. La solution adoptée est celle du mack (combiné cheminée et mât à la mode à la fin des années soixante). Les premiers avisos ont une cheminée fermée sur le dessus avec un échappement sur l’arrière. La cheminée du Drogou a une forme similaire mais avec un échappement par le haut. Le mât supportant les aériens est monté sur la cheminée. Le tirant d’air des A69 est de 22,80 m puis de 26 m.

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La passerelle

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La passerelle ou abri de navigation est relativement vaste pour un petit bâtiment. Elle est sur le modèle des bâtiments français construits depuis la fin des années cinquante, avec la commande de barre et le transmetteur d’ordres à la machine (ou plus exactement au PC machine) placés dans une fosse située à l’extrême avant du bloc passerelle. La commande de barre se fait par un joystick. Sur l’arrière de cette fosse, surélevé d’environ 70 centimètres, l’abri de navigation fermé avec deux ailerons ouverts de chaque bord, abrite notamment une table à cartes et le fauteuil du commandant.

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o La sécurité et les équipements nautiques Moyens fixes et mobiles de vidange et d’assèchement La zone avant comprend des installations constituées de deux éducteurs fixes de 3  m3/h situés local sonar et magasin général qui assurent l’assèchement des locaux à risques (magasins, soute peinture, puits aux chaînes, soute à munitions, local sonar et le local gyrocompas) et des caisses de récupérations (eaux usées, condensas des chambres froides et aéroréfrigérants). La zone arrière comprend des installations fixes dans le compartiment propulsion constituées d’un éducteur de 3  m3/h et de deux éducteurs de 30  m3/h qui assurent également l’épuisement. Ces installations couvrent le compartiment propulsion, les auxiliaires avant et arrière. Ces installations sont complétées de moyens mobiles

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comprenant des éducteurs de 13 m3/h et 3 m3/h et d’un hydro-éjecteur de cale de 20 m3/h.

Moyens fixes et mobiles d’épuisement L’épuisement du compartiment de propulsion est assuré par deux éducteurs de 30 m3/h fixes en parallèle. Dans les autres locaux des fonds, l’épuisement est assuré par des moyens mobiles : - deux groupes électropompes submersibles Grindex Major N de 150 m3/h (un groupe par zone de sécurité), - un hydro-éjecteur de 20 m3/h (zone arrière).

Le refoulement des pompes mobiles se fait à l’extérieur à l’aide de manches flexibles. À cet effet, deux tapes étanches (dites « tapes de bordé ») ont été réalisées dans les hygiènes équipage à l’avant et les hygiènes officiers mariniers supérieurs à l’arrière.

La lutte contre l’incendie Les avisos A69 sont équipés pour la détection des incendies par 16 détecteurs répartis dans les locaux machine et auxiliaires dont l’alarme est centralisée au PC Sécurité (coffret détection d’incendie Cerberus).

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1 - L’abri de navigation du LV Lavallée en 2010. (JM) 2 - La fosse avec la commande de barre et le transmetteur d’ordres aux machines du LV Lavallée en 2009. (JM) 3 - La commande de barre de secours dans le local barre. (JM) 4 - Le local barre à la poupe. (JM) 5 - La plage avant avec les deux lignes de mouillage. (JM) 6 - L’EFRC du LV Lavallée sur la plage arrière. (JM)

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avisos a69

Description

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Description 5

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Les embarcations

La lutte contre l’incendie comprend : Moyens fixes - un collecteur incendie sur lequel sont greffés les hygiènes, l’alimentation normale ou en secours de certains réfrigérants, l’arrosage en pluie des soutes, le noyage des caissons, l’arrosage en pluie des superstructures, l’assèchement de certaines soutes et la protection des nappes de câbles des compartiments machines et auxiliaires ; - des bouches incendies : - les installations fixes d’extinction au Halon 1301 ; - les installations semi-fixes d’anhydride carbonique (CO2) ; - deux électropompes centrifuges (EPI) de 30 m3/h ; - deux électropompes d’arrosage en pluie (Epap) de 120 m3/h en secours. Moyens mobiles - des extincteurs portatifs (CO2 et eau diffusée) et cannes à brouillard ; - deux motopompes d’incendie ; - des manches DN 45 et lances Ultimatic associées  ; des prémélangeurs et lances génératrices de mousse de 200 l/min.

La drome d’embarcation initiale se composait de : - 1 vedette de servitude type Arcor 670 de 6 m, installée sur bossoirs à tribord jusqu’en 2000 ou 2001. - 2 embarcations pneumatiques type Zodiac, une de 10 personnes à moteur hors bord de 40 ch et une de 6 personnes à moteur hors bord de 20 ch. Leur mise à l’eau s’effectue à l’aide de la potence manœuvrée à bras. - 10 radeaux pneumatiques type Angevinière de 20 places, conditionnés dans des capsules blanches. Cette drome est modernisée et comprend alors : - 1 EDO RIB 700, embarcation de drome opérationnelle, semi-rigide avec moteur de 200 ch d’une capacité de 14 personnes qui remplace la vedette Arcor en  2000 et 2001. - 1 EFRC de 10 places6 - 10 radeaux pneumatiques type Angevinière de 20 places.

Le ravitaillement à la mer Les avisos sont évidemment équipés pour le ravitaillement à la mer. Il peut recevoir du combustible à couple par les méthodes lance-cône, du grand mât de charge et à distance rapprochée. Il peut aussi recevoir des charges légères et du personnel, à couple, par la méthode du câble glissière. Il peut pareillement transférer des charges légères (maxi 500 kg) et du personnel à un autre bâtiment. La distance entre le ravitailleur et l’aviso doit être de 20 à 40 m mais peut varier entre 25 et 55 m par la méthode du grand mât de charge et de 40 à 80  m avec la méthode du lance cône récepteur et de 10 à 30  m pour un transfert par câble glissière

La manœuvre Le gouvernail, unique dans l’axe, est du type compensé à aileron. Les avisos ont la réputation de bien manœuvrer. Les avisos sont équipés avec : - 2 ancres à pattes articulées de 1 120 kg chacune - 2 lignes de mouillages de 30 m - 2 écubiers - 1 guindeau cabestan sur la plage avant - 1 cabestan sur la plage arrière - 1 bossoir - 1 potence à bras. 1

2

Deux trépieds, un de chaque bord, sont implantés sur l’avant du lance-roquettes pour le transfert de personnel. La réception du gazole se fait par deux tapes de soute de diamètre 100  mm gréées d’un col-de-cygne, une de chaque bord, placées sur l’avant de l’abri de navigation. Elles sont reliées au collecteur de transfert. Le côté bâbord 3

est cependant privilégié, sa mise en place sur tribord bloquant la porte d’accès à la plage avant et interdisant ainsi une évacuation rapide du personnel de cette dernière en cas de problème.

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1 - Le réceptacle à gazole sur la plage avant, sur l’arrière de la tourelle de 100 mm. (JM) 2 - Puits aux chaînes. (JM) 3 - Ligne de mouillage au dessus de l’écubier tribord sur la plage avant. (JM) 4 - Sur le Commandant Blaison en escale à Nantes le 28 mai 1989 : la vedette Arcor 670 et missile MM40. (JM) 5 - Le PC propulsion et, au fond, le PC sécurité. (JM) 6 - Le dessus d’un moteur diesel de propulsion à bord du Premier maître l’Her. (Patrick Maurand, 2009) 7 - Un réducteur du LV Lavallée. (JM)

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avisos a69

Description

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Description o La propulsion

o La production électrique

Les diesels BTC

L’appareil propulsif se compose de deux moteurs diesels semi-rapides type SEMT Pielstick 12 PC2 V400, de 12 cylindres de 400 mm de diamètre, non réversibles. La puissance totale atteint 12 000 ch (8 825 kW). Les deux moteurs sont disposés côte à côte dans un compartiment placé entre deux compartiments d’auxiliaires. Chaque moteur pèse 55 tonnes. Un PC placé à l’arrière du compartiment moteur abrite le contrôle de la propulsion, les installations électriques et les systèmes de sécurité. Occupant toute la largeur du bâtiment et insonorisé, ce PC a une vue directe sur les deux moteurs de propulsion et sur les groupes électrogènes par un circuit de télésurveillance. Normalement, il est occupé par cinq hommes.

L’énergie électrique est produite pour les onze premiers avisos par deux diesels alternateurs MGO suralimentés de 320 kW chacun et un diesel alternateur MGO non suralimenté de 200 kW, de 1 200 tr/min à auxiliaires attelés. Les six derniers ont deux diesels alternateurs SACM Wartsila UD 30 de 320 kW et un diesel alternateur SACM Wartsila UD 30 de 200 kW, de 1 200 tr/min à auxiliaires attelés.

2 Le Commandant l’Herminier reçoit deux moteurs diesels BTC (bas taux de compression) dont il va assurer une grande partie de la mise au point à la mer. Les essais de ces moteurs en usine chez Alsthom ont donné satisfaction mais les essais à la mer révèlent des défauts. Le constructeur semble avoir mis un certain temps avant de le reconnaître et les essais de l’aviso prennent du retard. Les mises au point bénéficieront aux frégates saoudiennes et aux Cassard et Jean Bart qui ont aussi des BTC. La puissance d’un moteur diesel classique, pour une vitesse de rotation donnée, est limitée par des contraintes thermiques et dynamiques et le taux de suralimentation. Un procédé appelé à bas taux de compression (BTC) est mis au point par la SEMT (Société d’études des machines thermiques). La masse d’air et proportionnellement la quantité de gazole introduite dans un cylindre sont supérieures par rapport à un diesel classique. On augmente ainsi la quantité de combustible brûlé et la puissance sans changer les caractéristiques principales du moteur.

La finition du Commandant l’Herminier est retardée car il embarque deux diesels à bas taux de compression (BTC). Il est utilisé pour leur mise au point au profit des frégates saoudienne F 2000 et des frégates antiaériennes Cassard et Jean Bart qui embarquent aussi des diesels BTC. Le l’Herminier embarque ainsi deux diesels SEMT Pielstick 12 Pa V 280 BTC suralimentés de 6 800 ch. Chaque moteur ne pèse que 23 tonnes et est suspendu élastiquement, ce qui permet une meilleure discrétion acoustique. Chaque diesel entraîne, par l’intermédiaire d’un réducteur, une ligne d’arbres qui se termine par une hélice quadripale à pas variables et réversibles. Le Jacoubet, le Ducuing, le Birot et le Bouan disposent, dès leur achèvement, de lignes d’arbres débrayables et peuvent naviguer sur un seul moteur, avec une hélice motrice et l’autre freinée ou entraînée par sillage. Les autres avisos sont pareillement équipés à la première occasion. Les lignes d’arbre sont supra divergentes. La vitesse maximum est de 24 nœuds. La capacité des soutes de gazole est de 138 tonnes. La distance franchissable, quel que soit le type de moteur, atteint 4 500 milles à 15 nœuds et 3 000 milles à 18 nœuds. 1

Les besoins du bord en courant alternatif triphasé 440 V/60 Hz sont assurés par ces trois diesels alternateurs répartis en deux stations génératrices. La station n° 1 comportant un groupe de 320 kW (G1), un groupe de 200 kW (G2) et le tableau principal force F1 qui leur est associé est située dans le local auxiliaire avant. La station n°  2 comportant un seul groupe de 320  kW (G3) située dans le local auxiliaire arrière est associée au tableau principal force F2 situé au PC machine.

o L’armement L’armement des avisos comporte initialement des armes pour la défense antiaérienne (canons), anti-sous-marine (torpilles, lance-roquettes) et antisurface (missiles MM38 et MM40) et ensuite relativement modernisé (missiles Mistral).

Le canon de 100 mm Les avisos embarquent une tourelle de 100  mm sur la plage avant. Le canon est un 100 mm Mle 68. Entièrement automatique, c’est un armement d’un emploi très simple, utilisable contre avions, but surface et la terre.

Du fait des hautes pressions de suralimentation (5 bars) le volume de l’espace mort a été augmenté afin de rester dans des limites admissibles au niveau des contraintes thermiques (P max). Une nouvelle géométrie des pistons permet de diminuer la valeur des pressions maximum de combustion, d’où un taux de compression inférieur, assuré par un dispositif de suralimentation à deux étages en série. Les contraintes thermiques sont limitées par un apport d’air plus important comprimé par trois compresseurs (HP et BP) entraînés par des turbines utilisant l’énergie résiduelle des gaz d’échappement. Cette haute suralimentation est réalisée avec deux étages de compression : - L’étage HP comprenant deux turbocompresseurs en parallèle. Chaque turbine est alimentée par la moitié des cylindres. - L’étage BP comprenant un turbocompresseur qui reçoit les gaz détendus dans les deux turbines HP et refoule l’air comprimé aux deux compresseurs de l’étage HP. La pression de l’air de suralimentation atteint 4 bars. Après la compression, l’air est refroidi en passant au travers de réfrigérants à eau avant introduction dans les cylindres. Pour un moteur semi-rapide PA6 comme ceux du Commandant l’Herminier, le rapport volumétrique de compression (RVC) est de 8,5, alors qu’il est de 12,5 sur un moteur classique. La puissance développée est augmentée de 60 %, avec une puissance par cylindre de 550 chevaux au lieu de 350 chevaux. Le démarrage du moteur BTC est cependant difficile et nécessite un réchauffage de l’eau douce (55 °C) et la manœuvre d’un volet sur le circuit des gaz d’échappement entre les turbines HP et BP qui permet, lors du lancement, de conserver l’énergie de compression. Une mise en route ou une marche à faible régime sont la source d’une importante émission de fumées. Les diesels BTC ne marchent bien qu’à haut régime et fument énormément à bas régime, ce qui produit parfois quelques enfumages de port assez spectaculaires. 1 - Tableau électrique dans le PC propulsion. (JM) 2 - Le Commandant l’Herminier s’apprête à accoster à Brest le 24 novembre 2010. Marchant au ralenti, les moteurs BTC dégagent une abondante fumée… (JM)

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Le canon de 100  mm a été conçu à partir de 1953 et une première version, le modèle 1953, arme à partir de 1960 les avisos escorteurs, les porte-avions Clemenceau et Foch, la Jeanne d’Arc, les frégates Suffren et Duquesne. Une version allégée et automatique, le modèle 1968, est embarquée sur les corvettes C 65 et C 70, les frégates F67 et les avisos. La cadence de tir initiale de 60 coups par minute est améliorée (80 coups par minute) avec la modernisation Cadam qui est apparemment réalisée entre 1984 et 1991 pour les avisos. Les obus peuvent être des : - OXL, obus d’exercice lestés, utilisés notamment pour les tirs de semonce. - OEA, obus explosifs en acier à fusée-détonateur mécanique ou à fusée de proximité. - OPF, obus pré fragmentés à fusée de proximité optimisés pour la menace missiles. L’alimentation se fait par une noria d’une capacité de vingt projectiles par minute. Le premier obus doit être mis en place manuellement et l’approvisionnement des suivants est automatique. La tourelle est télécommandée en

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circulaire, élévation et évent. Une équipe, en soute, doit alimenter l’élévateur qui transporte les projectiles entre la soute et la tourelle. Le circuit d’alimentation a une capacité de 18 cartouches qui peuvent être tirées à vitesse maximum, soit 80 coups par minute. La cadence des coups suivants (dix cartouches sur le barillet plus quatre dans l’élévateur) est limitée par la vitesse de chargement de l’élévateur à un coup toutes les deux secondes. Le modèle 68 pèse 22 tonnes. La longueur du tube est de 55 calibres (55 fois 100  mm). La portée à l’élévation de 40° est de 17 000 mètres, avec un maximum pratique en tir surface de 12 000 mètres et de 6 000 mètres contre avion. Le battage en élévation varie de – 15 à + 80° Les vitesses de pointage sont de 40°/sec en latéral et de 29°/ sec en vertical.

Le canon de 20 mm Oerlikon Les avisos embarquent initialement des canons Oerlikon de 20  mm. Conçu par Oerlikon, en Suisse, cette pièce arme de nombreux bâtiments à partir de 1940 et elle est utilisée par les Britanniques, les Américains, les Allemands et les Italiens. À partir de 1943, elle arme aussi les

bâtiments français plus ou moins modernisés. Elle équipe encore les escorteurs d’escadre et les escorteurs rapides construits dans les années cinquante mais en nombre de plus en plus réduit. La menace posée par les premiers missiles conduits à une remise en place de ces canons à partir de 1973. L’Oerlikon offre une dernière chance en défense antimissiles et permet une protection rapprochée face à de petites embarcations et aux nageurs de combat. Le canon de 20  mm Oerlikon Mk 10  F1 des avisos est une pièce automatique, montée en affûts simples (CAS). Il pèse 480  kg sans munitions, alimenté par chargeurs de 60 cartouches. La cadence de tir théorique est de 450 coups par minute. Le tube, de 2,20 mètres de long, peut être pointé en élévation de – 15 à +  90°. La portée maximum théorique est de 5 700 mètres et la portée maximum pratique contre avions de 3 000 mètres. Les Oerlikon sont remplacés sur les avisos par des 20 mm F2 entre 2004 et 2005.

Le canon de 20 mm F2 Le canon de 20 mm F2 est un matériel français issu d’une collaboration entre la DCN et GIAT, navalisation du canon M693 produit pour l’armée de terre. Canon automatique monté en affût simple, le 20 mm F2 pèse 332 kg sans munitions et 470 avec. Le tube fait 2,60 mètres de long. La cadence de tir atteint 720 coups par minute et la portée 10 000 mètres. L’élévation va de – 15 à +  65°. L’alimentation se fait par deux caissons de 300 cartouches placés sur l’affût. Le tireur, sanglé à l’arme, la manœuvre par l’intermédiaire d’épaulières, le chef de pièce désigne l’objectif et le pourvoyeur ravitaille l’arme. Le F2 remplace le 20 mm Oerlikon sur les avisos entre 2004 et 2005.

La mitrailleuse de 12,7 mm La mitrailleuse de 12,7 mm (un demi pouce) est une arme américaine conçue après la Première Guerre mondiale par Browning sous l’appellation de 0.50 caliber machine

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gun7. La Marine nationale en reçoit ses premiers exemplaires lors du réarmement en 1943. La version M2 à refroidissement par air reste encore largement utilisée après la guerre, facilement installée. Ce type d’arme est fréquemment embarqué à partir des années soixante-dix après que les marins israéliens ont montré une certaine efficacité face aux missiles. Montée sur affût CAS (contre avion simple) type Toulon, la mitrailleuse de 12,7 M2 HB (modèle 2, canon lourd/heavy barrel) pèse 210 kg sans munitions. Elle est armée normalement par trois personnes (chef de pièce, tireur, pourvoyeur). La cadence de tir atteint 500 coups par minute et la portée maximum pratique est de 900 mètres. L’alimentation se fait par bande de 100 cartouches rangées en boîte. On peut tirer coup par coup ou en continu. Tous les avisos reçoivent quatre mitrailleuses de 12,7 mm à partir de 19948.

1 - La tourelle de 100 mm, dans l’axe, sur la plage avant du LV Lavallée. (JM) 2 - Sous la tourelle de 100 mm. (JM) 3 - La soute de 100 mm avec l’élévateur qui hisse les munitions dans la tourelle, à bord du QM Anquetil en avril 1980. (ECPAD) 4 - Un canon de 20 mm Oerlikon sur l’EV Jacoubet. (Raymond Reboul)

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Caractéristiques de l’artillerie Modèle Calibre Longueur tube Masse vitesse initiale Cadence de tir Élévation Portée maxi-pratique

100 mle 68 100 mm 55 cal 22 t 870 m/sec 80 c/min de - 15 à + 80° 12 km surf, 6 km AA

20 Oerlikon 20 mm 2,20 m 480 kg 820 m/sec 450 c/min de – 15 à + 90°

20 F2 20 mm 2,60 m 332 kg 1 050 m/sec 720 c/min de – 15 à + 65°

12,7 mm M2 12,7 mm 1,14 m 210 kg 930 m/sec 500 c/min de - 10 à + 80°

3 km

10 km

0,9 km

Le MM38 Le MM38, plus connu sous le nom d’Exocet9 est un missile mer-mer construit par l’Aérospatiale. Il est du type «  fire and forget  » (tire et oubli) et «  sea skimmer  » (vol rasant). Le missile à carburant solide est stocké en conteneur-lanceur étanche en alliage léger. Les conteneurs sont recouverts par un blindage léger à partir de 1979. La conduite de tir utilise la position du but fournie par le radar de veille surface du bâtiment lanceur. Le missile, lancé avec une élévation de 15°, se stabilise entre 3 et 15 mètres. Une sonde radio électrique assure la stabilisation. Le missile est d’abord guidé par une centrale à inertie puis, entre 12 à 15 kilomètres du but, par un autodirecteur électromagnétique actif. La mise à feu se fait par impact ou par proximité. Les premiers tirs sont réalisés en 1970 et la version opérationnelle initiale est embarquée pour la première fois sur le Tourville en 1974. Un shelter placé sur l’arrière de la cheminée, entre les sellettes, appelé conteneur ITS (installation standard), abrite les installations nécessaires au contrôle et au lancement du missile et le panneau de commande se trouve au CO. Les deux sellettes sont disposées de chaque bord du shelter. Elles ne sont pas totalement symétriques, la sellette tribord étant un peu plus sur l’avant que la bâbord. Celles du D’Estienne d’Orves sont un peu plus sur l’avant que sur les autres bâtiments. Initialement (1975), deux missiles MM38 devaient être embarqués sur les avisos destinés au service outre-mer puis (1977) sur ceux de l’escadre de la Méditerranée mais il était prévu que tous les avisos reçoivent les sellettes, ce qui est effectivement bien réalisé. Apparemment, les huit premiers avisos embarquent des MM38 au moins pendant la période d’essais mais seuls les avisos toulonnais les conservent : D’Orves, Drogou, Anquetil puis Pimodan. En 1992, on trouve des MM38 sur les D’Orves, Drogou, Détroyat, Anquetil, Pimodan et Lavallée. D’autres sont encore prévus sur les D’Inville, Moulin, Le Bihan, Le Hénaff et l’Herminier. Le Moulin en embarque mais ne les garde pas longtemps. Le missile est ensuite embarqué sur Le Bihan,

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le Lavallée et l’Herminier, le Birot et le Bouan. Finalement, tous les avisos, y compris les Brestois, embarquent des Exocet sauf l’Amyot d’Inville et le Lieutenant de vaisseau Le Hénaff qui possèdent quand même les sellettes. Les MM38 montés sur le Birot et du Bouan lors de leur achèvement sont remplacés par des MM40 (en 1990 sur le Birot).

Le MM40 Le MM40, évolution du MM38, est un missile transhorizon. Pour porter au-delà de l’horizon, on doit utiliser un relais (hélicoptère, avion ou autre bâtiment). Le missile est stocké en tube cylindrique en fibre de verre léger permettant, pour une masse identique, d’embarquer deux fois plus de MM40 que de MM38. La conduite de tir est du type ITL 50. Le MM40 devait remplacer le MM38 sur les avisos D’Orves, Drogou, Anquetil et Pimodan à partir de 1983 et les MM38 débarqués être repris par les avisos non encore équipés de missiles mais ce projet reste sans suite. Le MM40 devait aussi armer les huit derniers avisos mais n’est finalement embarqué que sur les six derniers (l’Her, Blaison, Jacoubet, Ducuing, Birot et Bouan). En général, les avisos n’embarquent que deux missiles MM40.

Les Missiles Mer-Mer sur les avisos N° F 781 F 782 F 783 F 784 F 785 F 786 F 787 F 788 F 789 F 790 F 791 F 792 F 793 F 794 F 795 F 796 F 797

Nom D’Estienne d’Orves Amyot d’Inville Drogou Détroyat Jean Moulin Quartier-maître Anquetil Commandant de Pimodan Second maître Le Bihan Lieutenant de vaisseau Le Hénaff Lieutenant de vaisseau Lavallée Commandant l’Herminier Premier maître l’Her Commandant Blaison Enseigne de vaisseau Jacoubet Commandant Ducuing Commandant Birot Commandant Bouan

Missile MM38 Non MM38 MM38 MM38 MM38 MM38 MM38 Non MM38 MM38 MM40 MM40 MM40 MM40 MM38 puis MM40 MM38 puis MM40

Le Simbad et le missile Mistral Des avisos embarquent un système Simbad, un système d’auto défense antiaérien avec des missiles à très courte portée Mistral. Le Mistral est un missile SATCP en service depuis 1989. De type Fire and Forget (tire et oublie), le missile est équipé d’un auto directeur infrarouge et des capteurs optroniques (télévision et infrarouge Murène). Il est particulièrement agile, pouvant contrer les évasives des aéronefs et missiles assaillants et opérer jusqu’à une altitude de trois mètres. Le Mistral peut être lancé par deux modèles d’affûts, le Sadral (système d’autodéfense rapprochée antiaérienne léger) avec six missiles et le Simbad (système intégré Mistral Bi munition pour l’auto défense), une version allégée avec deux missiles pointés manuellement. Un affût Simbad est installé sur l’arrière des l’Her, Blaison, Jacoubet, Ducuing, Birot et Bouan.

Caractéristiques des missiles Missile Longueur Diamètre Envergure Masse Charge militaire Vitesse Portée

MM38 5,20 m 0,35 m 1m 735 kg 165 kg Mach 1 40 km

MM40 5,80 m 0,35 m 1,13 m 850 kg 165 kg Mach 1 72 km

Mistral 1,80 m 0,09 m 0,19 m 18 kg 3 kg Mach 2,5 6 km

1 - Missile MM38 Exocet à tribord du LV Lavallée en 2009. A droite, le shelter ITS. (JM) 2, 3 - Installation des missiles Exocet de chaque bord du shelter ITS sur l’arrière de la cheminée. A gauche, les MM38 sur le LV Lavallée et à droite les MM40 sur l’EV Jacoubet. La plus grande longueur du container du MM40 oblige à décaler les sellettes qui ne sont plus symétriques par rapport à l’axe du bâtiment. (Photo de gauche : Yves Violette ; photo de droite : Raymond Reboul)

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