Les maladies des abeilles

Les maladies des abeilles Rucher école de Blonay mars 2013

Avant propos  Cette

présentation a pour but de vous donner les éléments de bases pour avoir de bons réflexes face aux maladies des abeilles.

 Sachant

que c’est le seul cours, dont on se passerai bien de travaux pratiques…

Les maladies des abeilles  Comme

tous les êtres vivants les abeilles sont soumises à de nombreux facteurs pouvant causer des maladies ou des affaiblissements. On peut citer :  Agents biologiques (virus, bactéries…)  Agents chimiques (agricoles / apicoles)  Environnement (plantes, froid, humidités)  Pratiques apicoles (manquement de l’apiculteur)

La ruche est un lieu propice  Car

elle offre des conditions favorables , car on y trouve :

 Une

température constante et élevée

 Humidité

de l’air élevée

 Réserves

de nourriture de bonne qualité comme le miel, pollen, couvain, abeilles…

 Contacts

constants entre les abeilles se trouvant à l’intérieurs et l’extérieurs.

Les maladies 

Les maladies de l’abeille peuvent atteindre :



Le couvain Propagation par la nourriture essentiellement par la bouillie larvaire donnée aux immatures.



Les adultes Contacts entrent les ouvrières (claustration, blessures de la cuticule par les varroas ou les pratiques apicoles – échange de cadres)



Le couvain + les adultes Au niveau du rucher par l’action de dérive des butineuses, l’essaimage, pillages…

Rôle de l’apiculteur 

Notre rôle est de réduire l’exposition aux risques de nos colonies en respectant des règles simples et en respectant des bonnes pratiques :



En ayant des connaissances Au moins théorique sur les différentes maladies et facteurs de propagation.



En intervenant à bonne escient Sans trop ni pas assez d’interventions.



En observant - Avant toute ouverture, la planche d’envol. - En restant vigilant lors de l’examen des cadres et du comportement des abeilles.

Vous n’êtes pas seul 

En cas de doute ou de suspicion, il faut agir vite pour confirmer / infirmer la maladie (risque d’épizootie). Pour cela vous pouvez:



Contacter un apiculteur confirmé Lequel en fonction de son expérience… .



En contactant un rucher école 5 ruchers écoles sur la Haute-Savoie.



En faisant appel aux agents sanitaires Bénévoles spécialement formés aux maladies des abeilles, qui vont vous aider à poser le bon diagnostic.

Les maladies du couvain Couvain : Ensemble constitué par les œufs, et les larves, se trouvant le plus souvent au centre du corps de ruche.

Maladies du couvain

Règle à retenir  Couvain

en Mosaïque = Suspicion

Maladies du couvain

Couvain plâtré (ascosphérose)  Autres

noms : Couvain calcifié ou couvain

dur.  Agent pathogène : un champignon. Ascosphera apis  Cause rarement la perte de la colonie. Freine le développement de la colonie et la production de miel.  La maladie est propagée par des spores, qui germent dans l’intestin de la larve pour former un mycélium qui fructifie.  Fructification 100 millions de spores par larve

Maladies du couvain

Couvain plâtré (ascosphérose)  Détection

sur la planche d’envol présence de larves durs blanches, grises, noires.

Maladies du couvain

Couvain plâtré (ascosphérose) Détection sur les cadres de couvain.  Larves recouverte d’un duvet cotonneux.  Momies calcifié séchées, (craie).

Maladies du couvain

Couvain plâtré (ascosphérose)  Apparition,

Pendant toute la période de couvain. Débute au printemps après un retour de froid.  Propagation Dérive des abeilles, pillages, échange d’abeille et de rayon contaminés par des spores.  Lutte - Enlever et détruire les rayons fortement infesté. (Refonte possible) - Remplacer la reine.  Spores sont résistantes et restent contagieuses pendant des dizaines d’années

Maladies du couvain

Couvain sacciforme  Agent

SBV

pathogène : un virus. Peu grave mais assez répandu - Contagieux.  Le virus est propagé par les nourrices par la gelée larvaire. Multiplication sur le corps de la larve.  Les larves mortes deviennent d’abord jaunâtres puis brunes, puis noires.  Chez les larves momifiées le corps est enveloppé d’une membranes contenant un liquide clair.  La larve morte n’est pas filante. (Test de l’allumette)

Maladies du couvain

Couvain sacciforme Différents stades  Stade

1 – Larves mortes

 Stade

2 – Aspect en sac

 Stade

3 – Aspect «barque»

SBV

Maladies du couvain

Couvain sacciforme  Apparition,

SBV

Pendant toute la période de

couvain.  Propagation Dérive des abeilles, pillages, échange d’abeille, déplacement réunion de ruches.  Lutte - Pas de reines trop âgées. - Renouveler régulièrement les cadres. - Fondre les cadres contaminés. (Virus ne survit pas à la fonte des rayons).

Maladies du couvain

Loque européenne (Melissococcus pluton)  Agent

pathogène : 2 bactéries. Maladie grave et contagieuse.  Le virus est propagé par les nourrices par la gelée larvaire. Multiplication dans l’intestin de la larve.  Les larves affaissées jaunes puis grises puis brunes. Les opercules sont affaissés.  La larve meurt avant l’operculation. Maladie de couvain ouvert.  La larve morte n’est pas filante. (Test de l’allumette)

Maladies du couvain

Loque européenne (Melissococcus pluton)  Différents

stades

Stade 1 La larve passe de blanc nacré vers jaune

Stade 2 La Larve se dessèche et forme une écaille marron

Stade 3 Les écailles desséchées se détache facilement des parois

Maladies du couvain

La loque Européenne Extrait film «La loque européenne menace»

Maladies du couvain

Loque européenne (Melissococcus pluton) Dès l'apparition des premiers signes cliniques il convient d‘agir de façon énergique : o Transvasement. (Formation d’un essaim artificiel) o Changement de reine o Désinfection adaptées du matériel (Destruction des cadres atteints) o Dans les cas graves destruction de la colonie ATTENTION le miel provenant de colonies infectées ne dois pas être donné comme nourriture.

Maladies du couvain

Loque américaine (Paenibacillus larvae)  C’est

une maladie très grave qui aboutit à la mort des colonies .Cette maladie est assez répandu et très contagieuse

 Agent

causal : une bactérie Paenibacillus larvae

 Maladie

de couvain fermé

 Caractérisé

par une odeur putride, semblable à celle de la colle d’amidon, acide, vinaigre (surtout en cas d’infection massive)

Maladies du couvain

Loque américaine (Paenibacillus larvae) Pathogénie :  Stade 1 : multiplication Forme et segmentation des larve sont conservées mais la couleur n’est plus blanc nacrée. Contagion impossible. Guérison possible  Stade 2 : multiplication et sporulation Perte de la forme et de la segmentation des larves. Larves brunes et gluantes. Guérison probable.  Stade 3 : multiplication et sporulation Larves filantes. Contagiosité maximale. Guérison impossible  Stade 4 : Écailles loqueuses Colonie en phase d’effondrement. Tout brûler, y compris les abeilles.

Maladies du couvain

Loque américaine (Paenibacillus larvae)

Maladies du couvain

Loque américaine (Paenibacillus larvae)

Maladies du couvain

Loque américaine (Paenibacillus larvae) Les causes de contagion à éviter:  Manque de réactivité de l’apiculteur sur les ruches atteintes (pillage, etc …)  Essaims trop faibles ou subissant une carence alimentaire  Mauvaise gestion des cadres (transferts de cadres …)  Apports alimentaires contaminés (miel ou pollen)  L’absence ou l’insuffisance de désinfection du matériel (ruches, lève-cadre, vêtements …)  Présence de ruches « abandonnés »

Maladies du couvain

Loque américaine (Paenibacillus larvae)  

Épidémiologie: Au niveau de la colonie : évolution lente, avant une brutale expansion Le passage du stade de « porteur sain » à « malade » imputable à 3 principaux facteurs : 1.

2. 3.





le nombre de spores présents dans la colonie, la capacité de résistance de la souche d’abeille la pathogénicité de la souche de bacille

Au niveau du rucher, le pillage reste le premier facteur « naturel » de contagion En cas de constat de la maladie, sa déclaration aux autorités sanitaires est obligatoire.

Le test de l’allumette Définition : Permettre de déterminer si la maladie du couvain est une loque américaine.

Technique

Le test de l’allumette

Le transvasement Définition : réduire la colonie à l’état d’essaim nu, nourrit à minima.

Technique

Transvasement(Formation d’un essaim artificiel)   

Une tentative est possible lorsque la colonie est faiblement et encore suffisamment populeuse. Rappel : l’infection se fait uniquement par voie orale ! Il est important que les abeilles « aient faim » pendant quelques jours… et de bien suivre de près l’état du couvain, lorsqu’il sera de nouveau operculé !

Matériel  du papier ou un drap (qui sera détruit)  Un grand sac poubelle (pour y mettre le matériel contaminé et le papier avant destruction),  0.5 à 1 litre de sirop 50/50 (pas plus !!)  une nouvelle ruche (avec des cadres propres, sans couvain ni miel)

Technique

Transvasement(Formation d’un essaim artificiel) 1. 2. 3. 4.

5.

A une heure de forte activité des abeilles. Déplacer la ruche malade de 1 mètre, face à son emplacement d'origine. Disposer la ruche vide, désinfectée, avec ses cadres, à la place de la ruche malade. Étendre un grand papier entre la ruche malade et la nouvelle ruche. Les abeilles doivent avoir un peu de chemin à parcourir ! Repérer la reine et la faire rentrer dans la nouvelle ruche.

Technique

Transvasement(Formation d’un essaim artificiel) 6.

7. 8.

Les cadres sont alors mis dans le sac poubelle et le papier également lorsque le transvasement est terminé. La ruche atteinte est fermée avant sa désinfection. Le sac poubelle est brûlé (avec les précautions nécessaires…). Après le transvasement, il ne faut pas ajouter de cadre de couvain dans la ruche transvasée, même venant d'une ruche saine, cela permettrait le redémarrage immédiat de la maladie, les abeilles n'étant pas débarrassées de toutes les spores.

Les maladies de l’abeille Les maladies touchant les abeilles adultes

Maladies de l’adulte

Accariose (

Acarapis woodi)

 Agent

causal: Acarapis woodi  Acarien parasite des voies respiratoires (trachées).  Il se nourrit de l'hémolymphe des adultes, peut inoculer des germes pathogènes et exerce une action traumatique importante.  Les abeilles sont réceptives jusqu’à l'âge de 5 jours.  Symptômes: Affaiblissement des colonies (diminution de la durée de vie), perturbation du vol, ailes dissymétriques, abeilles accrochées aux brins d'herbes, traces de diarrhée.


Accariose (Acarapis woodi)  Maladie

peu répandu en Europe  Traitement possible avec du menthol ou de l’acide formique


Nosémose (Nosema Apis ou Nosema Ceranae) Agent Causal :  Deux protozoaires ( Nosema apis ou Nosema ceranae)  Protozoaire parasite l'intestin moyen. A terme l’intestin ne fonctionne plus.  Vitalité réduite, durée de vie réduite,  Gelée royale de faible qualité  Les abeilles deviennent butineuses plus tôt !.

Symptômes :  C’est une maladie d’hiver et/ou claustration (météo)  Importante diarrhée sur la planche d’envol et surtout à l’intérieur de la ruche ( sur les têtes de cades ).  Abeilles qui se trainent et ne peuvent voler. Abeilles accrochées aux brins d'herbes. Abdomen gonflé.  Colonies qui s'affaiblissent.  Abeilles mortes devant la ruche.


Nosémose (Nosema Apis ou Nosema Ceranae)

Modes de propagation :  Abeilles pillardes.  Abeilles en contact avec les déjections infectées.  Matériel apicole souillé. Prévention :  Des abeilles robustes, des reines vigoureuses.  Éviter les expositions trop ombragées et les endroits humides  Mettre en hivernage assez tôt  Éviter le miellat, les nourrissements trop tardifs  Désinfecter régulièrement le matériel  Ajouter du vinaigre de cidre dans les nourrissements

Lutte et Traitement :  A confirmer par une analyse en laboratoire.  Les colonies trop faibles seront détruites.


Nosémose (Nosema Apis ou Nosema Ceranae)


Maladie Noire ( CPV ) Agent causal:  Virus de la Paralysie Chronique CPV  Attaque de l’intestin supérieur et du système nerveux ! Symptômes:  Perturbation du vol, abeilles traînantes, ailes écartées, tremblements, abeilles au tégument noir et brillant, rejet des abeilles malades devant la ruche (houspillage).  Mortalités devant la ruche (parfois énormes)  Odeur de poisson Traitement:  Changement de reine pour une plus résistante,  Traitement varroa. (régression dès que les facteurs favorisants ont disparus).  Apport alimentaire plus favorable (vitamines)


Maladie Noire ( CPV ) Évolution: I. Phase latente : Quelques abeilles seulement. Contagion lente. Progression à la faveur d’une carence alimentaire, d’une pression Varroa … II.

Phase aigue : Contagion rapide et fortes mortalités ! (>10 millions de spores/abeille).

III.

Effondrement De la colonie en cas de synergie avec d’autres maladies. Bien que Varroa ne semble pas transmettre ce virus, l’association des 2 est dramatique pour le devenir de la ruche.


Maladie Noire ( larvae)

Le varroa Le varroa va provoquer la varroase Définition : « Ensemble des symptômes provoqués par Varroa destructor »

Maladies du couvain + adulte

Varroase( Varroa destructor) 

Agent causale: Un acarien (varroa destructor)



Pire ennemi d’abeille !



Ce parasite va causer l'affaiblissement de la colonie atteinte et ainsi favoriser l'apparition d'autres maladies.



La mort de la colonie en deux à trois ans est presque certaine si aucun traitement n'est prodigué.



Le varroa est présent partout dans la ruche, Il s’attaque • •

aux larves (Pour se reproduire) aux abeilles adultes pour se nourrir. (Perforation de la membrane inter-segmentaire de l’abeille pour se nourrir de son hémolymphe)


Varroase( Varroa destructor)


Varroase( Varroa destructor) Les symptômes englobent des troubles du couvain, des abeilles et de la colonie :   



 

  

Couvain irrégulier, lacunaire Défaut de métamorphose et de pigmentation Présence d’acariens dans le couvain et sur les abeilles Jeunes abeilles et faux-bourdons déformés et sousdéveloppés, en particulier abdomen raccourci et malformations des ailes Développement lent de la colonie Rapport abeilles /couvain défavorable Colonies désertées Symptômes d’infections secondaires Mort des colonies




Varroase( Varroa destructor) Progression de l’infestation 

La population Varroa peut doubler tous les 30 jours



Selon la période de 60% à 90% des varroas sont cachés dans le couvain.


Varroase( Varroa destructor) Progression de l’infestation 

La fin de l’été est une période critique ! • Population Varroa très développée • Plus de couvain mâle, peu de couvain d’ouvrière



Les Varroas se concentrent sur les futures abeilles d’hiver ! 1. Peu d’abeilles naissent ! Elles n’ont pas les corps gras indispensables à l’hivernage. 2. … les glandes à GR sont atrophiées => les nourrices deviennent butineuses « avant l’heure ». 3. … la reine diminue sa ponte…



Il en découle un excès de butineuses et un déficit en abeilles d’hiver



Un des symptômes de la varroase : la mort de la colonie avec beaucoup de réserves.


Varroase( Varroa destructor) Traitements : à

la fin de l’été. Pas de hausses.  5 médicaments disposent d’une AMM Nom

Apivar

Apilife Var

Apiguard

Thymovar

Apistan

Amitraze

Thymol +

Thymol

Thymol

Fluvalinate

Forme

Bande

Tablette

Barquette

Tablette

Bande

Efficacité

> 95 %

80 à 90% *

80 à 90% *

70% *

> 95 % *

10 semaines

4 semaines

6 semaines

8 semaines

8 semaines

18-25° max 30°

Mini 15° max 30°

20-25° max 30°

Oui

Oui

Oui

Matière active

Durée T. Optimale Limite Traitement compl.

Non

Oui



Prédateurs Il reste encore…

Prédateurs

La fausse teigne 

Agent Causal : Un papillon et ses larves.

( Grande ) Galerria mellonella, ( Petite ) Achroea grisella .



Symptômes : Destruction des cadres de cires par les larves. Couvain tubulaire.



Lutte et traitements B401, soufre

Prédateurs

La fausse teigne

Prédateurs

Mais aussi… 

Les oiseaux



Les rongeurs

Prédateurs

Ils arrivent…



Le Petit Coléoptère des ruches (Aethida Tumida)



Le frelon asiatique (Vespa Velutina)

J’arrête… La liste n’est pas exhaustive…

Prophylaxie générale Les bonnes pratiques apicoles

Prophylaxie générale Prophylaxie générale

Prophylaxie générale Définition : 

Ensemble de mesures empêchant le développement de la maladie ou d’atténuer son impact.



La prophylaxie peut être préventive ou défensive, suivant qu’elle s’applique pour empêcher l’apparition de la maladie ou pour éliminer la maladie lorsqu’elle est installée.


Prophylaxie générale 1.

Emplacement du rucher Éviter les zones humides , les zones ombragées, bonne orientation au soleil levant , ruches surélevées du sol . Éviter également les lignes électriques de haute-tension.

2.

Renouvellement des cires Changer 2 voir 3 cadres dans les colonies chaque année.

3.

Echange de cadres Eviter les échanges de cadres entre apiculteurs.

4.

Désinfection du matériel Une fois par année, après chaque manipulation lors de l’apparition de maladies contagieuses. ( javel Lacroix 2,6% c.a. / produit à vaisselle + brûler à la flamme )


Prophylaxie générale 5.

Sélection et renouvellement Elever sur de bonnes souches, jeune reine dans les colonies ( moins de 3 ans )

6.

Conduite de l’apiculteur Eviter les périodes froides : pas d’interventions sans raison.

7.

Nourrissement et provision Nourrissement d’hiver abondant et précoce pour supprimer les miellat Ne jamais nourrir avec du miel d’origine inconnue.

8.

Traitement de varroas Impératif + contrôle hivernal et contrôle au printemps.

9.

Observation Avant toute intervention, observer l’activité de la planche d’envol. Pendant l’intervention, regarder attentivement les cadres

Littérature  Cette

présentation sur le site du rucher école.  Nombreuses références sur internet  Beaucoup de livres

malgré les virus, bactéries, champignons, protozoaires, acariens, parasites, et prédateurs.

Merci de votre attention J’espère que je ne vous ai pas trop démoralisé...