Psychologie sociale - Tvcablenet

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-Si la psychologie sociale étudie l'individu en tant qu'acteur, sujet de l'action, la ... Tripplet (1897) et le premier manuel de psychologie sociale parait en 1902 et ...
Psychologie sociale La psychologie sociale est une discipline qui en tant que branche commune à la psychologie et à la sociologie (une psychologie pour sociologues en même temps qu'une sociologie pour psychologues) s'intéresse d'une part à l'influence des processus cognitifs et sociaux sur les relations entre les individus (relations interpersonnelles), et d'autre part à la façon dont ces deux dimensions en intéragissant entre elles produisent tantôt du « social », tantôt du « psychologique ». Schématiquement, elle étudie les interactions des individus en groupe, en société et dans les organisations, dans leur double dimension d'agents psychologiques et sociaux. Mal connue et peu enseignée dans les universités, elle se trouve pourtant à la base d'un grand nombre de techniques et de pratiques professionnelles (sondages, groupes de formation et de créativité (brainstorming), publicité). Quelles sont les différences entre la Psychologie sociale et la Sociologie ? Souvent confondues, ces deux disciplines s’intéressent toutes deux à la façon dont les individus se comportent dans les groupes. Il existe pourtant de réelles différences entre les travaux de ces deux disciplines : -Si la psychologie sociale étudie l’individu en tant qu’acteur, sujet de l’action, la sociologie se penche davantage sur la structure et le fonctionnement de grands groupes ou institutions. Pour utiliser une métaphore simple, on pourrait dire que pendant que les sociologues étudient la forêt, les psychologues sociaux s’intéressent à l’arbre dans la forêt. Pour tenter d’expliquer les conduites sociales, la psychologie sociale se penche surtout sur les processus internes du sujet comme les cognitions (pensées), les affects ou les attitudes. En sociologie, l’explication du fonctionnement d’un groupe repose davantage sur les propriétés du groupe lui-même et moins sur les individus et les rapports qu’ils entretiennent. Les méthodes de recherche peuvent être les mêmes mais généralement la Méthode expérimentale est plus systématique chez les psychologues sociaux. Les sociologues étudient souvent des phénomènes larges et difficilement manipulables. C’est pourquoi ils s’appuient sur d’autres méthodologies pour l’étude des phénomènes macro sociaux. Quelles sont les différences entre psychologie sociale et psychologie générale ? Il existe différentes disciplines en psychologie: Psychologie clinique, psychologie cognitive, psychologie du développement, psychopathologie, psychologie du travail, psychologie sociale. 1

La psychologie générale et psychologie sociale s’intéressent à l’individu. Cependant, la première a une approche plus individuelle et la seconde plus sociale. La psychologie générale accorde une attention spécifique au fonctionnement Interne de l’individu tandis que la psychologie sociale s’attache davantage à la façon dont les personnes s’influencent, se perçoivent et à leurs actions en fonction de l’environnement social.

Quelques definitions... « La psychologie sociale consiste à essayer de comprendre et d'expliquer comment les pensées, sentiments et comportements des individus, sont influencés par la présence imaginaire, implicite ou explicite des autres » Source : Allport, G. W. (1954). The historical background of modern social psychology, in G. Lindzey & E. Aronson (Eds), The Handbook of Social Psychology. Reading, Addison-Wesley.

« La psychologie sociale étudie les processus mentaux (ou les comportements) des individus déterminés par les interactions actuelles ou passées que ces derniers entretiennent avec d'autres personnes » Source : Brown, R. (1965). Social psychology. New York, Free Press.

« La psychologie sociale est le domaine d'étude scientifique qui étudie la façon par laquelle le comportement, les sentiments ou les pensées d'un individu sont influencés ou déterminés par le comportement ou les caractéristiques des autres » Source : Baron, R. A. et Byrne, D. (1981). Social Psychology. Boston, Allyn and Bacon

Naissance de la psychologie sociale La psychologie sociale à proprement parler naît en Europe durant la seconde moitié du XIXè siècle en Allemagne (Lazarus, Steindhal 1860), en Italie (Cattaneo 1864) et en France (Tarde 1898 et Le Bon 1895). La première expérimentation est l'oeuvre de Tripplet (1897) et le premier manuel de psychologie sociale parait en 1902 et est signé Oreno: Etudes de psychologie sociale. La psychologie sociale connaît cependant son véritable essor aux Etats-Unis avec Ross et Mc Dougall (Introduction à la psychologie sociale 1908), connus pour être les précurseurs de cette discipline. Les bouleversements qui ébranlent l'Europe à cette époque explicitent pourquoi elle est le berceau de la psychologie sociale: - des révolutions politiques et sociales modifient les rapports de pouvoir entre les groupes (abolition des privilèges de la noblesse, prise de pouvoir par les bourgeois, ...) - les empires multinationaux s'effondrent sous la montée des nationalismes la révolution industrielle entraîne la montée du capitalisme et la naissance d'une idéologie prolétarienne - ces révolutions remettent en cause les fondements religieux de l'ordre social et politique 2

La théorie de l'évolution de Darwin (1859) est également un tremplin pour cette discipline. Les débuts de la psychologie sociale expérimentale sont marqués par deux expériences aux résultats contradictoires: La première exposée ici est celle de NormanTriplett datant de 1897 et qui instaure le concept de facilitation sociale. Après avoir observé des cyclistes, Triplett cherchait à savoir si la situation de compétition améliorait ou pas la performance de chacun. Pour répondre à cette question, il conduit une analyse d’archive de plus de 2000 coureurs de haut niveau ayant participé à des courses de 25 milles ; 40 Km et cela dans les trois conditions suivantes : • Course contre la montre : Une distance imposée doit être parcourue le plus rapidement possible et seul. • Avec un meneur : Les 40 Km sont effectués avec un autre cycliste qui n’est pas engagé dans la course mais qui doit pédaler à une vitesse rapide et prédéterminée pour entrainer le coureur. • Compétition : Les coureurs devaient parcourir les 40 Km en situation de compétition classique avec d’autres coureurs. Il va donc comparer les vitesses moyennes dans chacune des conditions et les résultats sont parlants : On peut voir qu’il existe une différence importante entre les scores de la première condition comparativement aux deux autres. La performance est donc considérablement augmentée en présence d’autrui. Il effectua une autre expérience afin de déterminer l’effet de la présence d’autrui sur le comportement des sujets. La tâche était la suivante: Les participants devaient enrouler le plus rapidement possible un moulinet fixé à une canne à pêche. Après une période de familiarisation à cette tâche, six essais chronométrés étaient effectués par les sujets ; trois se déroulaient de façon individuelle et trois en situation de compétition avec d’autres personnes. Au regard des résultats, Triplett constate que ; 20 sujets ont été influencé par la présence d’autrui et ont donc augmenté leur performance dans la seconde condition, 10 y sont restés indifférents et dix ont étaient négativement influencés par la présence d’autrui. Ces résultats montrent qu’il y a des différences interindividuelles ; c'est-à-dire des différences notables entre les personnes. Cependant, la performance de la majorité des participants s’est sensiblement améliorée en présence d’autres personnes en situation de compétition. 3

La seconde expérience, datant de 1883, a été par la suite nommé ; « effet Ringelman » ; du nom de son auteur, ou encore « la paresse sociale ». Ringelman n’était pas psychologue social mais agronome. Après avoir mené des recherches sur la force de tractions des bœufs de différentes races, Ringelman se lance en 1883 dans une étude sur la force de traction des hommes. Pour ce, il met en œuvre une série d’expériences menées auprès d’élèves. Ils placent alors les sujets en situation de tirer une corde soit seul, soit en collaboration avec d’autres personnes. Ringelman observe que les sujets ont tendance à fournir moins d’effort en présence d’autrui que lorsqu’ils sont seuls. Les résultats obtenus sont les suivants : On voit apparaitre une diminution constante de l’effort au fur et à mesure que la taille du groupe augmente. Ce qui fera déclarer à l’auteur : « Pour l’emploi de l’homme, comme d’ailleurs des animaux de traits, la meilleure utilisation est réalisée quand le moteur (le sujet) travaille seul : dès qu’on accouple deux ou plusieurs moteurs sur la même résistance, le travail utilisé de chacun d’eux, avec la même fatigue, diminue par suite de manque de simultanéité de leurs efforts ». D’autres expériences ont aboutit aux mêmes résultats. Ainsi, lorsqu’on fait du vélo à trois, la somme des performances individuelles est-elle supérieure à la force réelle combinée par le groupe. On compterait environ 30 % de perte.

Principes de base en psychologie sociale L'essentiel de la dynamique de la psychologie sociale telle que comprise actuellement peut se résumer à deux axiomes fondamentaux, trois principes motivationnels, et trois principes fonctionnement des processus cognitifs et sociaux. Deux axiomes fondamentaux •



La construction de la réalité. Chaque individu a une vision, une conception personnelle de la réalité dont il fait partie. Cette conception est construite à partir des processus cognitifs et sociaux. L'étendue de l'influence sociale. Un individu, ses émotions, ses pensées et son comportement sont grandement influencés par les personnes qui l'entourent, même en l'absence d'autres individus.

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Trois principes motivationnels •





Le besoin de maîtrise. Les gens ont tendance à essayer de prédire ou comprendre les évènements qui se produisent dans l'environnement extérieur et la société afin d'obtenir une récompense telle que la survie, la sécurité ou encore l'estime qu'on a de soi. Le besoin de contact. Les gens accordent de l'importance aux contacts sociaux tels l'amour et le soutien en provenance des individus et des groupes qui leur sont proches. La valorisation du « moi » et du « mien ». Les gens ont tendance à se comparer aux autres avec un biais positif et valorisent ce qu'ils aiment et possèdent.

Trois principes de fonctionnement des processus cognitifs et sociaux •





Le conservatisme. Chez l'être humain, les processus cognitifs et sociaux, les idées, les impressions ont tendance à persister et sont lents à se modifier. Le conservatisme est cette tendance là. L'accessibilité. L'information la plus accessible, celle qui est la plus facile à se procurer est généralement celle qui a le plus d'impact sur notre cognition, notre comportement et nos émotions. La superficialité et la profondeur. L'humain a généralement tendance à traiter l'information perçue avec superficialité bien que parfois certaines sources de motivation l'entraînent à aller plus en profondeur.

Méthodes de recherche en psychologie sociale La recherche en psychologie sociale, comme en psychologie en général, utilise différentes méthodes de recherche. Une des méthodes les plus efficaces utilisées est le devis expérimental ou méthode expérimentale. Celle-ci peut se faire en laboratoire ou milieu naturel et se caractérise principalement par la manipulation d'une variable indépendante étudiée chez divers individus ou groupes. En général, on utilise un groupe témoin et un ou plusieurs groupes expérimentaux afin d'observer l'effet de la modification de ces variables pour finalement obtenir un lien de causalité. Dans certaines situations, comme par exemple dans les études sur les effets des catastrophes naturelles, il se peut qu'il soit impossible de travailler avec un groupe témoin. On peut alors effectuer une étude sur un groupe témoin équivalent. On parle alors de devis quasi expérimental ou méthode quasi expérimentale. À un stade plus primitif de recherche on peut rechercher la causalité entre deux variables mais simplement la corrélation. On fait alors appel au devis corrélationnel ou méthode corrélationnelle. Dans ce cas-ci, aucune variable n'est manipulée par l'expérimentateur. Il s'agit d'une méthode descriptive et non expérimentale. Dans les cas où, par exemple, pour des raisons d'éthique, il n'est pas possible de recréer 5

certaines conditions en laboratoire ou d'effectuer des expériences sur certains groupes de personnes on peut faire appel à d'autres types de méthodes non-expérimentales comme les enquêtes, les entrevues, les simulations ou les jeux de rôles. Des méthodes dites secondaires ou historiques comme l'étude de cas, l'analyse de contenu, l'analyse archivistique ou la méta-analyse (synthèse de plusieurs études) sont également utilisées dans la recherche en psychologie sociale. Une des expériences de psychologie sociale la plus connue est l'expérience de Milgram.

Quelques questions de base • • • •

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Par quels procédés et biais les individus jugent et évaluent ? Quels sont les attributions qu'une personne fait spontanément d'un événement ? Comment l'individu réagit-il à la réalisation d'un acte problématique ? Comment est-ce que les groupes sociaux contrôlent ou contribuent au comportement, à l'émotion, ou aux attitudes des différents membres ? Quel est l'impact du groupe sur l'individu ? Comment l'individu agit-il dans un groupe social ?

Critique de la psychologie sociale La psychologie sociale fait l'objet de plusieurs critiques. L'une d'entre elles concerne le fait que la plupart des études réalisées en psychologie sociale sont américaines ce qui peut créer un biais au niveau culturel quant à ses grandes lignes. Ce point indique une nécessité de faire ou refaire des études dans d'autres pays et contextes culturels. Une autre critique souligne l'instabilité culturelle et temporelle des résultats obtenus lors de recherches en psychologie sociale étant donné que la corrélation ou la causalité entre variables étudiées lors d'une recherche peuvent grandement changer avec le temps ou le lieu, d'où la nécessité d'étudier en profondeur les processus qui relient les variables.

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