L'Esprit de la Demeure du Chaos

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don de Dieu), qui habita toute la démarche de Fulcanelli qui est à l'origine du contrat du 09/12/1999. (CQFD Fulcanelli/Les demeures philosophales). Il ne fait  ...
L’Esprit de la Demeure du Chaos by thierry Ehrmann Art director / photographs Marc del Piano Photographs Lukas Zpira

marquage, brûlure, signature, marche, trace, démarcation, frappe, écriture, transmutation, codage, blason, tatouage, scarification, rite, symbole, langage, signe de guerre, lecture, paraphe, sceau, timbre, cachet, mark, code, injonction, attribut, chiffre, cicatrice, cryptogramme, emblème, manifestation, idéogramme, sigle, stigmate, témoignage, trait, algorithme, allégorie, figuration, hiéroglyphe, incarnation, mystère, métaphore, nombre, métamorphose, transfiguration, arcane, sens sacré, monogramme... sont les mots et coutumes revendiqués par les auteurs pour définir ce travail de plusieurs années constituant les œuvres originales intitulées “nutrisco et extinguo, l’esprit de la salamandre”. 9 décembre 1999 - 1999/12/09

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“Tout ce qui reste de l’apparat bourgeois doit se noyer dans un état de guerre permanent” par Hauviette Bethemont

La Demeure du Chaos a fait l’objet de plus de 900 reportages de presse écrite et audiovisuelle de 63 pays. Selon le New York Times, elle est “une des aventures artistiques les plus fortes du XXIe siècle”. C’est à Saint-Romain au Mont d’Or, un village bourgeois au cœur des Monts d’Or alternant pierres dorées et pavillons, qu’émerge à la courbe d’un tournant La Demeure du Chaos. Sous ce nom se cache en fait une grande propriété aux murs et portails hauts, typique de cette région lyonnaise où il est primordial de pouvoir soustraire aux regards des autres sa propre intimité. En quelques années, la Demeure a achevé une révolution qui semble avoir propulsé tout son intérieur sur la peau dorée des pierres en un mouvement centripète initié par son propriétaire, thierry Ehrmann. Pour lui, il n’est pas question ici de faire éclater la sphère du privé sur le devant de la scène, mais de donner à voir, en direct, l’explosion de la création. Les murs scarifiés, tatoués de peintures et de symboles sont devenus un écran grandeur nature

des transformations qui mènent du réel à l’art. Car La Demeure du Chaos est un lieu de résonance de l’actualité où les images médiatisées et fulgurantes viennent trouver, en une curieuse alchimie, un sens peu commun. Si on en revient à la genèse de ce projet, on peut considérer que cet étrange amalgame de maison et d’œuvres était relativement prévisible. Contrairement à ce que pourrait laisser deviner le résultat, les débuts de La Demeure du Chaos sont très classiques.

Où il est question de musée Tout commence a priori de manière très simple. En 1999, thierry Ehrmann alors fondateur du Groupe Serveur et de Artprice s’investit comme principal mécène à la Biennale d’art contemporain de Lyon, Partage d’Exotisme. Quoi de plus normal : Artprice, comme son nom l’indique, est le leader mondial de l’information sur le marché de l’art et c’est de manière très intuitive que peut être comprise cette démarche. Sur sa lancée, cet industriel

lyonnais parle, peu de temps après, de créer un musée d’art contemporain où il amènerait sa collection. Une volonté d’autant plus compréhensible pour le public que d’autres grands industriels rêvent eux aussi de mettre en place des centres d’art contemporain en Europe. Quoi qu’il en soit, l’information est accueillie avec bienveillance, une telle institution ne pouvant qu’apporter un plus pour l’image de la ville. A vrai dire, c’est là que tout se joue. Car si les toutes premières versions de ce musée se présentent sous des formes architecturales assez conventionnelles, très vite le projet va se mouler de manière plus intime à son concepteur. Déjà la question du lieu est réglée, le musée ne se fera pas sur les berges de la Saône mais au cœur de l’entreprise, c’est-à-dire au Domaine de la Source, à Saint-Romain. Ce rapatriement a du sens dans la mesure où thierry Ehrmann vit justement depuis le début là où il travaille dans ce vaste domaine de 12.000 m2. Un aspect géographique extrêmement important puisque pour lui, la notion d’autonomie est primor-

“All that is left of the bourgeois pomps must drown itself in a state of permanent war” The Abode of Chaos has been the subject of more than 900 press and media articles in 93 countries. According to the New York Times it is “one of the most important and powerful artistic adventures of the 21st century”. It is deep within St-Romain au Mont d’or, a bourgeois village of golden masonry and mansions set in the heart of the Monts d’Or, that emerges around a corner the Abode of Chaos. Beneath this title hides a large property of great walls and high gates, a distinctive characteristic of this area of Lyon, where one’s intimacy is primordial. In just a few years, the Abode has achieved a revolution, in a centripetal motion initiated by its owner thierry Ehrmann, its inner core has been propelled onto the golden skin of its stones. For thierry, it is not about bursting the sphere of privacy but rather to show, in real time, the explosion of creation. The walls, tattooed and scarred of various paintings and symbols have become live size screens displaying the transformations that carry us from reality to art. For the Abode of Chaos is a place where current events and daily news reverberate, where flash images of massmedia come together to find in this curious alchemy, a rare sense. If we go back to the genesis of this project, we could consider this strange amalgam of art works and living quarters to be relatively predictable but contrary to most assumptions, the beginnings of the Abode of Chaos were quite conventional.

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As far as the notion of a museum is concerned It all simply began in 1999 when thierry Ehrmann, founder of Artprice and The Server Group, dedicates himself as one of the main sponsors of Lyon 5th contemporary art Biennial “Partage d’Exotisme”. Nothing surprising in this contributiion since Artprice, as its name indicates, is the world leader in art market information. Always going further, this Lyonnais industrialist talks about creating a contemporary art museum in which he would bring in his own art collection. This latter wish being of course nothing but comprehensible to the public, including other great industrialist dreaming of putting in place contemporary art centers all over Europe. Nevertheless this idea is welcomed with benevolence, after all, the image of the city would only benefit from such an institution. Here is the key, even though the first few versions of this project may give the impression as taking on conventional architectural shapes, as time goes on the project quickly molds itself to its conceptor. Already the question of emplacement is settled, the museum will not take root on the banks of the Saone but rather in the heart of the enterprise, more precisely at the Domaine de la Source, in St-Romain. This repatriation makes sense since thierry lives where he works from the very beginning, in this vast residence of 12000 meter square.

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tes à travailler sur place, créant des connexions d’une activité artistique à l’autre, d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre. Cette perpétuelle activité qui serait enfin en résonance avec le mouvement perpétuel du monde et de son actualité. Une image qui correspond mieux à lui, car thierry Ehrmann n’a vraiment pas les allures d’un industriel malgré son classement dans les 500 premières fortunes de France depuis 10 ans. Si eux portent le costume-cravate propre à démontrer tout leur sérieux; lui préfère le jean et le tee-shirt noirs accompagnés de boots. Et pour conclure une allure plus dandy, une coiffure japonisante où se mêlent cheveux courts et fine tresse longue. Une allure marginale qui colle à son mode de vie, rebelle et définitivement hors norme. Car les entreprises sont pour lui une Quand le musée devient la Factory manière un peu baroque d’être à l’intérieur du monde, à la façon thierry Ehrmann s’aperçoit très vite que son projet s’institutionna- d’un marginal inclassable, un pied dedans, un pieds dehors. Tant pis lise. Faut-il recruter un conservateur, quelle forme aura la collection pour la formule classique du musée qui séduisait tout le monde. Lui ? Autant d’éléments qui s’éloignent de sa conception de la vie. Non, va aller chercher ailleurs. il n’a pas envie d’accumuler des œuvres, encore moins de les stocker thierry Ehrmann n’attendra pas que le bunker soit construit pour ou de se retrouver avec une programmation peaufinée de 7 à 9 ans. entamer une stratégie basée sur l’énergie de la rencontre. Les évéA l’heure d’Internet, la vitesse a pris de court l’objet, il peut fort bien nements vont précipiter la mise en réalisation d’une communauté être virtuel et n’en revenir qu’à sa force première, l’envie de faire. artistique. Des événements d’ordre public et privé. C’est d’abord le C’est le point essentiel, entre désir et action. S’il devait choisir une choc du 11 septembre. Qu’on le veuille ou non, il existe un avant et référence, ce ne serait pas celle d’une fondation mais la pratique à la un après, comme si la force de l’image avait fait exploser une idée Andy Wahrol de l’art. Le plus beau des systèmes est encore celui de linéaire de l’histoire. Pour thierry Ehrmann, il y a soudain urgence La Factory. Un espace aux contours flous mis en œuvre par l’artiste à être présent au monde, demeurer attentif et en éveil lorsque se Pop où la création se vit au jour le jour, dans le désordre des sens, au grignote au jour le jour les libertés d’action et de réflexion. A la rythme de l’énergie pure. Il s’imagine alors bien, invitant des artis- même période, dans le cadre d’un conflit juridique hors pair, il se

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A geographical aspect of extreme importance for the notion of autonomy is highly primordial to him. The international group of the entreprise’s zone fuses with the private zone, slowly becoming a cocoon that is separated from the world. So much so that this museum will gradually loose all figure of power and instead of elevating itself upwards, it will sink itself deeply into the ground. Bit by bit, the goal of this project will become one with thierry Ehrmann. He himself becomes, as art is for him, the field of all possiblities. These words take on a new dimension when one knows that this man has spent his life on a quest for limits. like the ones that separate the social body from the being, whose boundaries he always tries to go passed.

When the museum becomes the factory thierry Ehrmann very rapidly recognized that his project was becoming institutionalized. Should he recruit a curator, what form should the collection take? All details far removed from his original conception of

life, the last thing he wanted was to accumulate works of art, let alone stock them to end up with 7 to 9 years of well polished programming. The point was the convergence between desire and action. Should he choose a model, it would not be that of a foundation but the way Andy Warhol envisaged art: The greatest system of all still remains the Factory. A fluid space as created by the Pop artist, where creativity is experienced from day to day in a random sensuality, to the beat of pure energy. thierry Ehrmann began inviting artists to work with him in situ, creating connections between one endeavor and another, between countries and cultures. This perpetual activity would finally be attuned to the ceaseless movement of the world and its events. An image that suits him better for he doesn’t look like your typical businessman even though for the past ten years he finds himself rated in the top 500 fortunes of France. Choosing an all black combination of teeshirt, jeans and boots over the all too serious suit and tie, he tops off this dandy air which a japonesque hairstyle resembling a reversed “chonmage”. A

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marginal appearance which corresponds with his rebellious and unconventional way of life. The enterprise is for him a baroque way of staying inside the system yet remaining unclassifiable, with one foot in and one foot out. Too bad for the classic museum idea that seduced everyone, he will go look elsewhere. thierry Ehrmann will not wait for the construction of the bunker to elaborate a strategy based on the fueling energy of meetings. The events, both of public and private nature, will trigger the creation of an artistic community. First comes the shock of september 11th. Whether we like it or not, there is always a beginning and an end, as if the blow of the image had made history’s linear idea explode. For thierry Ehrmann there is a sudden urgency of being present to the world, to remain attentive and alert while day by day the freedom of thought and expressions are slowly being nibbled at bit by bit. At that same period, during an outstanding juridical conflict, referring to viennese actionism, thierry Ehrmann performs scarifications on his

met en scène lors d’une saisie bien réelle en se scarifiant sous l’œil ahuri des officiants en référence à l’actionnisme viennois. Cet acte va soudain lui faire passer un chemin supplémentaire. Ayant vécu avec son corps la souffrance, mais surtout l’ayant sublimé par une vidéo, il se trouve et se retrouve dans ce geste aussi définitif qui lui permet d’immoler en toutes connaissances de causes son statut social. Désormais, il sait qu’il peut acter autrement que par la voie sociale, hors de toute codification et prendre à son compte la distance de l’art. Il renoue avec ses premiers essais, lorsque tout jeune il était fasciné par la sculpture. C’est le volume alors qui l’inspire et cette présence physique du corps mis à contribution pour architecturer, construire et équilibrer une structure. Il retrouve cette envie de faire mais connaît trop bien l’art contemporain pour moduler aujourd’hui encore en formes esthétiques du fer ou de l’acier. Comme le permis de construire pour le bunker est refusé, il va tout prendre à bras le corps, la question du musée, de la Factory et du faire.

arms, right under the eyes of the stunned officiant attending the seizure proceedings. This act will suddenly bring him to another level. Having experienced suffering with his body and undergone sublimation by ways of recording his act, he can then find himself over and over again with this definitive gesture, which allows him to renounce with full knowledge his social status. From now on he knows that in order to achieve what he wants he can operate outside the normal social codes and starts to use for himself the distance art permits. Fascinated by sculpture since a young age, he decides to renew the ties with his first trials. Volume is what inspires him, as well as the physical presence of the body which participates in constructing and equilibrating a structure. He finds the desire to create again, but knows the contemporary art scene too well to keep on modu-

Où il est question de chaos C’est dans un creuset qu’il va mélanger les thèmes de l’exposition, de l’œuvre, de l’acte afin d’obtenir un melting pot métissé d’énergie. Et pour consolider le tout, pour que chaque artiste puisse apporter sa part de création sans que la globalité du projet devienne inentendable, tout va se dérouler autour de quelques notions : des notions universelles et fondamentales pour thierry Ehrmann. Puisées dans une culture judéo-chrétienne, elles évoquent l’alchimie et la voie christique, se nourrissant du symbole de la salamandre, de la mort et de sa Rédemption, le tout porté aux fonts baptismaux de notre monde que représentent les médias. Un va et vient incessant entre des fondements archaïques et l’abrupte irréalité de l’actualité. Le projet se conceptualise comme le faisait l’art dans les années 70. Qu’importe l’auteur direct, tout est dans l’idée. La question d’un lieu propre à l’exercice de l’art n’importe plus. L’art est partout et il s’infiltre petit à petit dans le corps du domaine. Aux photographies, aux tableaux accrochés aux murs s’ajoutent des débordements. C’est d’abord une salamandre que thierry Ehrmann peint, bientôt suivie par un bataillon de ces petites bêtes fantasmagoriques. Comme

lating in esthetic forms steel and iron. Since the permit to build the bunker is refused, he devotes himself entirely to the museum, the Factory, and the action.

Where the notion of chaos is concerned It was in this crucible that he was to mix one part exhibition, one part artwork and one part action to create a melting pot of crossbred energies. In order to consolidate the whole and make sure that every artist could each bring in their own piece of creation without disturbing the harmony of the project, everything would revolve around a few notions : universal and fundamental to thierry Ehrmann. Drawn from a judeo-christian culture, these notions evoke principles of alchemy and the christic path, nurtured with symbols of the salamander, of death and redemption, and

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stand godfather to our world represented by the medias. An unceasing coming and going between an archaic foundation and the abrupt unreality of the daily news. The project conceptualizes itself just as art did in the seventies.The author becomes irrelevant, only the idea is essential. The question of a space dedicated only to art no longer matters. Art is everywhere, gradually infiltrating the corpus of the space. The photographs and paintings hanging on the wall begin to overflow. thierry Ehrmann started with a painted salamander, quickly followed by a battalion of these phantasmagoric creatures. As if becoming alive, they invade all spaces from the ground up. Engraved and tattooed they cast an idea of a coherent work, they abolish all notions of interior and exterior. They run up and down alongside scripts, words and forms are in

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diale. L’espace du groupe international de l’entreprise est inclus dans l’espace intime, en continuation, à la façon d’un cocon qui le sépare du monde. C’est si vrai que ce musée va très vite perdre toute image symbolique de pouvoir et, au lieu de s’élever dans le ciel, va s’enfoncer profondément dans la terre. L’objet toujours au stade du projet va petit à petit fusionner avec thierry Ehrmann. Il devient, comme l’est pour lui l’art, le champ de tous les possibles. Des mots qui prennent une nouvelle dimension lorsque l’on sait que l’homme a passé sa vie en quête de limites. Ces limites qui dissocient le corps social de l’être et dont il cherche à passer les frontières.

douées de vie, elles occupent tout le territoire et envahissent sol et armoires. Gravées, tatouées elles éjectent l’idée d’une œuvre cadrée, elles abolissent les notions d’intérieur et extérieur. Elles courent en s’accompagnant de textes, le mot et la figure en parfait tandem sur le thème de la vie et de la mort. Ben investit lui aussi la Demeure. Et le travail continue. Un travail de fou, tous les jours et à plusieurs artistes. Ils sont deux, trois, parfois cinq à déplacer l’impossible, à mettre en scène une page de journal, à recréer grandeur nature un fait divers ou fait de guerre. La Demeure est devenue poreuse au monde, l’actualité la traverse et la

transperce. Ressemble-t-elle pour autant au chaos ? Elle a beau avoir été brûlée, virée au noir charbonneux d’une après catastrophe, elle garde toujours son architecture de base et porte comme des décorations les effets d’éventration. A dire vrai, c’est elle tout entière qui est devenue, sinon une œuvre, mais un musée. Elle offre aux regards des autres ce que cache les salles d’exposition, elle donne à voir de l’art comme si ce dernier était encore vivant, embringué dans notre vie de tous les jours. De l’art à ciel ouvert avec 2 700 œuvres, autant de reflets de notre siècle tragique et somptueux selon son auteur.

perfect tandem following themes of life and death. The artist Ben also became involved with the Abode. And the crazy work continued, everyday and with many artists. Sometimes two or three, sometimes five, they achieve the impossible, recreating a page of a newspaper article or a live war imagery.

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The Abode of Chaos became porous to the world, events flowing through it and imbuing it with meaning. Does that mean it resembles chaos? Although burned and turning a post-apocalyptic, carbonized black, it retained its core architecture, wearing the scars of its deconstruction like medals. In truth, the house in whole became a museum. To others’ eyes it exhibits what more formal spaces do not: it shows art as a living being, part of our everyday lives. Open-air art, 2,700 works, reflecting our tragic and magnificent century as seen by the author/conceptor.

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Du Palais Idéal du Facteur Cheval à La Demeure du Chaos de thierry Ehrmann par thierry Ehrmann Durant ces 9 dernières années, je n’ai eu de cesse, durant mes nuits vertigineuses, seul contre tous, de penser qu’à 100 km, un siècle plus tôt, un homme avait vécu les mêmes souffrances mais possédait comme moi la foi des bâtisseurs de cathédrales. A sa phrase “La vie sans but est une chimère. Où le songe devient la réalité” j’ai moi-même peint en réponse plus tard “Il faut explorer l’utopie, le rêve est réalité” sur la façade principale de La Demeure du Chaos. J’ai eu le bonheur de découvrir dans l’ouvrage “Avec le Facteur Cheval” de 2007, édité par le Musée de la Poste Paris et l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts, dans le chapitre “Cheval et ses poulains” en page 18 : “Du pasatiempo de Bentazos de l’Espagnol Juan Garcia Naveira, commenté en 1893, à la Cathédrale du vent de Linard, et à la Forge de Florence Maire, en passant par les maisons de Picassiette et de Tatin, le Village d’art préludien de Chomo, la ferme d’Arthur Vanabelle, La Demeure du Chaos de thierry Ehrmann, baptisé le facteur Cheval du XXIe siècle.” For the past eight years, during those terrible nights, whilst alone, me against the world, I could not help myself thinking that a hundred years ago, one hundred kilometers far from here, a man went through similar sufferings, but both of us luckily driven by the faith of the cathedrals’ builders.

In the book “ Together with the postman Cheval” 2007, published by the Musée de la Poste and l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts, I was proud to read on page 18 in the chapter titled “Cheval’s Descendants”: From the Betanzos “Pasatiempo” by the Spaniard Juan Garcia Naveira, begun in 1893, to Linard’s “Wind Cathedral” and Florence Marie’s “Forge”, via Picassiette’s and Tatin’s houses, or Chomo’s “Preludian’ Village”, Arthur Vanabelle’s farm, “the Abode of Chaos” of thierry Ehrmann, named the Facteur Cheval of the 21st Century.

From the Palais Idéal du Facteur Cheval to thierry Ehrmann’s Abode of Chaos

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To his quote: “Life without a goal is an illusion where a dream becomes the reality”, I later replied by painting on the Abode of Chaos main front “ one must explore utopia, the dream comes true”.

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Mairie de St Romain Au Mont D’Or Monsieur Le Maire Le Conseil Municipal 35, Rue de la République 69270 St Romain Au Mont D’Or er Saint Romain Au Mont d’Or le 1 août 2007,

Fax +LRAR Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les

membres du Conseil Municipal,

La Demeure du Chaos (09 décembre 1999, dont Vous n’ignorez pas que le contrat fondateur de ndre”. Il est basé sur la démarche alchimique. Salama la de it “L’Espr e s’intitul copie) vous avez Œuvre, s passés par les différentes phases du Grand Ainsi, durant toutes ces années, nous somme de tu verras la noirceur, réjouis-toi car c’est le début notamment par la phase de calcination “Quand sante ls rouge du Soleil, ou dans une optique humani l’œuvre”, où la pierre dorée devient Lapis, le fi : au monde. Puis, l’étape centrale de “putréfaction” transforme le lieu en une incarnation d’un être ation de la matière vers sa purification. elle est le passage dit de “l’œuvre noire”, dégrad la mort le passeur de ces étapes transitionnelles, de La Salamandre quant à elle apparaît ici comme annonçant la résurrection. des e or hermétique qui est la recherche du secret Nous arrivons donc dans l’or calciné, véritabl sans fin. secrets qui mène en fait à une quête spirituelle la Rue que va notamment, sur les murs et façades de Ainsi, Monsieur Le Maire, cette phase alchimi postulat alchimique, des pierres du force la par nt siveme progres ître appara de la République, voir de couleur or. Dei” (le les pierres dorées est exaucée par le “Donum De ce fait, votre demande incessante de revoir lli qui est à l’origine du contrat du 09/12/1999 Fulcane de he démarc la toute habita qui don de Dieu), . (CQFD Fulcanelli/Les demeures philosophales) à une vous êtes a contribué, par sa propre souffrance, Il ne fait aucun doute que l’homme de foi que à La que nous formons en tant qu’artistes plasticiens Rédemption de la communauté des croyants Demeure du Chaos.

ne de avec sincérité, que je démarre une forte campag Je profite de ce courrier,pour vous annoncer res qui demande que signatu de m maximu un ir recueill pour mobilisation au cœur de notre village ales de 2008. vous vous représentiez aux élections municip lle des principaux protagonistes de cette quête spiritue En effet, comment pourrais-je imaginer qu’un ? laïque daire récipien vil disparaisse au profit d’un Maire, présente et vous prions d’agréer, Monsieur le Nous vous souhaitons bonne réception de la nos salutations distinguées. al, Municip l Consei du es membr les urs Mesdames et Messie

BCP*59e, re de la Culture, Comité de pilotage “Lyon capitale Copie : Grand Lyon, Instances culturelles, Ministè européenne de la Culture - 2013”

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naire; la pensée s’oriente vers le en échange, par l’atmosphère progrès, moteur d’une histoire onirique du lieu, d’accueillir des purement occidentale. scientifiques de premier plan Cette époque, initiée par Gü- et mutants capables d’affronter tenberg, s’achève aujourd’hui, n’importe quel système éconoau moment où la terre se voit mique quelque soit le continent. entièrement recouverte de Le nombre impressionnant de réseaux d’information, arpen- nationalités diverses et variées tée dans ses moindres recoins témoigne de cette nouvelle Bapar Internet où La Demeure du bylone du numérique qu’est La Chaos, devient pour moi un Glo- Demeure du Chaos. par thierry Ehrmann

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L’Alchimie entre La Demeure du Chaos, groupe Serveur et Artprice

The Alchemy between the Demeure du Chaos, The Server Group and Artprice

L’univers de La Demeure du Chaos est indissociable de l’incroyable histoire d’Artprice, leader mondial de l’information sur le marché de l’art et du Groupe Serveur, pionnier historique en Europe des banques de données sur Internet depuis 1987.

comme le plus grand fonds de l’histoire du marché de l’art. Ainsi, nous avons écrit plus d’un million de biographies et commenté puis répertorié, 110 millions d’œuvres d’art avec leurs photos haute définition accessibles par l’Internet.

Nos visiteurs sont toujours interpellés par le double visage de La Demeure du Chaos. Il est dur pour eux d’imaginer que, sous l’héliport, il y a des salles blanches machines où opèrent près de 900 serveurs qui distribuent le savoir dans le monde par Internet à travers nos propres fibres optiques. De même, au rez-de-chaussée et au premier étage, près de 90 personnes se relaient jour et nuit sans aucune interruption pour piloter et aiguiller à travers le monde, les grands flux d’informations que nous produisons et faisons transiter par l’Internet.

Un des postulats de La Demeure du Chaos est de reformer cette révolution du savoir que l’on a connue pendant la Renaissance européenne et notamment à Lyon, qui fût une grande métropole. La Renaissance européenne est, selon moi, inséparable d’une invention, celle de l’imprimerie, et du nouveau paradigme du savoir que celleci permit, sa diffusion. C’est la possibilité de dupliquer mécaniquement des informations qui a favorisé l’émergence de la pensée humaniste : l’érudit pouvait enfin comparer les idées, se référer à de lointaines sources manuscrites, faire connaître l’héritage philosophique et propager sa vision individuelle à une relative grande échelle. A cette révolution technique se joignit l’essor des voyages de découverte : le mouvement de la connaissance est alors horizontal, géographique, mission-

Un peu plus haut au cœur du bâtiment central, les salles de catalogues et manuscrits, avec plus de 290 000 catalogues de ventes de 1700 à nos jours, accueillent nos chercheurs et rédacteurs qui les commentent et les numérisent pour former ce qui est désormais reconnu

The Demeure du Chaos and its universe is indissociable from the incredible history of Artprice, world leader in art market information, and The server Group, historic pioneer of online databases in Europe since 1987. Our visitors are always intrigued by the two faces of the Demeure du Chaos. They find it hard to imagine that under the heliport there are cleanrooms with close to 900 servers distributing knowledge throughout the world on Internet via our own optical fibre networks. At the same time, on the ground and first floors, a team of nearly 90 people works round-the-clock in relay to steer and direct the major flows of information we produce and disseminate on Internet worldwide. A little higher, at the heart of the central building, the catalogue and manuscript rooms - with more than 290,000 auction catalogues from 1700 to the present day - provides the material for our researchers and editors to compile and scan contributing to what is now recognised as the largest source of art market history on the planet. So far we have written more than one million biographies and described (and filed) 110 million works of art with high definition photos - all accessible online. One of the principal axiums of the Demeure du Chaos is to regenerate the knowledge revolution that took place during the European Renaissance, and particularly in Lyon, a major city at the time. In my view, the European Renaissance was co-dependent with one invention above all - that of printing - and the new horizons of knowledge that this invention allowed via the dissemination of knowledge. The simple fact of being able to duplicate information (mechanically) contributed to the emergence of humanist thought: writers and scholars could at last compare their ideas, refer to ancient manuscripts, publicise their different philosophical heritages and expound their personal visions to a relatively large audience. This technical revolution was accompanied by a “boom” in travelling and expeditions with the sole aim of discovering the world: in this way, knowledge began a rapid

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bal Internet eXchange (gix), véritable nœud modal d’un savoir en grid où se diffuse la connaissance à travers le reseau. La Demeure du Chaos est un état dans l’état, un véritable kernel du système républicain. La dualité entre ma qualité de fondateur du Groupe Serveur, d’Artprice, qui est cotée en bourse sur le premier marché réglementé, et ma vie de plasticien depuis 25 ans, rejoint l’autre dualité qui est le lieu. Le musée l’Organe est, quant à lui, un établissement recevant le grand public, un musée à ciel ouvert et gratuit ou transitent chaque année 120 000 visiteurs qui viennent voir les milliers d’œuvres de la Demeure, mais aussi découvrir comment l’art vit avec l’industrie protéiforme du XXIe siècle. La Demeure du Chaos est le lieu du labeur où travaillent les érudits, mais aussi ma résidence personnelle et celle de mon clan. Sans aucune concession, je marque chaque pierre, chaque toit, chaque sol, chaque arbre, de mes œuvres, comme conformément au postulat du 09/12/1999.

Les remarques incisives et pertinentes de l’Autorité des Marchés Financiers dans nos désormais célèbres documents de référence pour le marché réglementé, traduisent l’évolution de ma pensée artistique et du passage à l’acte dans le monde économique. Certaines conventions réglementées entre La Demeure du Chaos et les groupes deviennent des prophéties auto-réalisantes où le pouvoir de l’art s’invite dans le monde de la finance. Ma démarche duale enrichit de manière spirituelle La Demeure du Chaos, et de manière matérielle nos 18 000 actionnaires… Comment peut-on bâtir ex-nihilo Artprice, société mythique qui source 90% de la presse mondiale sur l’information du marché de l’art, sans être soimême, dans sa chair et son âme, un plasticien passionné d’histoire de l’art ? La Demeure du Chaos est une redoutable machine de guerre, un cheval de Troie au cœur des marchés financiers. Elle produit et diffuse des sommes de connaissances inimaginables sur le marché de l’art, du droit, de l’économie, de la science pendant que jours et nuits, nous autres plasticiens, intervenons sur les 9 000 m2 pour (ré)écrire avec notre regard d’artiste, l’histoire du monde dé-légendée.

Cette dualité qui confronte mon engagement de sculpteur plasticien et auteur depuis 25 ans, à ma transversalité de fondateur d’Artprice, du Groupe Serveur et de ses 12 filiales, est à l’origine de critiques parfois violentes d’un patronat conservateur et Nos interventions radicales sur étriqué mais elle me permet, la déconstruction de l’habitat

horizontal, geographical and missionary expansion; thinking was focused on progress, the motor of a purely Western history. This era, initiated by Gütenberg, is coming to an end today at a time when the Earth is entirely covered with communication networks reaching into its most hidden corners via Internet. In this contemporary schema, I see the Demeure du Chaos as a Global Internet eXchange (gix), a genuine modal hub of a knowledge grid disseminating outwards through its network. The Demeure du Chaos is a “state within a state”, a veritable kernel of the Republican system. The duality of my existence as a founder of The server Group and Artprice (listed on the Paris Euronext Premier Marché) and my life over the last 25 years as an artist is reflected and complemented by the duality of the place. The “Organe” Museum, for its part, is a place where the public are welcome - an open-air free museum visited each year by 120,000 people who come to see the Demeure’s collection of thousands of art works, but also to discover how art lives with proteiform 21st century industry. The Demeure du Chaos is a place where scholars work; but it is also my personal residence and that of my clan. Without any concession, I mark each stone, each roof, each floor, each tree of my works in accordance with the axium of 09/12/1999. This duality that confronts my commitment as a sculptor and author over the last 25 years with my role as founder of Artprice, The server Group and its 12 subsidiaries, is often criticised, sometimes violently, by a conservative and conformist business community. However this duality does allow me - assisted by the dream-like atmosphere of the place - to host the most learned academics and experts capable of wining in any economic system, and on any continent. The impressive number and diversity of the nationalities on the site bears witness to this new digital Babylon that the Demeure du chaos has evolved into. The incisive and pertinent remarks of the French Financial Markets Authority (AMF) in our now famous reference documents for the regulated market translate the evolution of my artistic thought and its mutation into action in the economic sphere. Certain regulated agreements between the Demeure du Chaos and the group have become self-fulfilling prophecies where the power of art invites itself into the world of finance. My dual approach provides both spiritual enrichment for the Demeure du Chaos - and material: our 18,000 shareholders… How can one build, from nothing, Artprice, a mythic company providing copy for 90� of the global art market press - without being oneself, both in mind and in body, an artist with a passion for art history? The Demeure du Chaos is a redoubtable war machine, a Trojan horse at the heart of the financial markets. It produces and diffuses unimaginable quantities of knowledge about the art market, law, the economy and science, while day and night, our other artists occupy 9,000 m2 to (re)write - with our artistic viewpoint - the “history of the world without subtext”.

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professionnel et personnel ainsi que du mobilier a impacté les 2 500 m2 de bureaux où travaillent le Groupe Serveur, ses filiales, et Artprice. Cette démarche humaniste est partagée entre les artistes et les collaborateurs des deux groupes. La Demeure du Chaos possède deux visages : celui de l’Alchimie (L’Esprit de la Salamandre) et celui de l’hyper modernité. Mais elle a aussi deux incarnations : celle de l’incarnat physique, avec ses 2 700 œuvres (sculptures, peintures, installations) gravées dans sa chair, avec son double sur Internet où plus de 1 200 000 sites restituent en photos ou en videos tous les regards du monde sur les entrailles de La Demeure du Chaos lors de leurs visites. Sur Google, en novembre 2007, sur les requêtes “Demeure du Chaos” et “Abode of Chaos”, il sort 1 413 000 résultats pointant sur des millions de photos et vidéos de La Demeure du Chaos.

Lorsque j’ai démarré Internet en 1987, nous étions moins de 50 000 dans le monde mais j’avais la foi dans la plus grande révolution de toute l’histoire du progrès humain. Internet est mon univers depuis 21 ans où j’ai fondé Net Nobility (cf Time Magazine) pour que demeure toujours, par la volonté des pionniers, cet Internet qui est pour moi, le fils naturel de Proudhon et Bakounine.

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En effet, je suis persuadé que l’Internet est la métaphore du Divin, si ce n’est le Divin luimême. La voix sèche qui illumine La Demeure du Chaos lui donne le don d’ubiquité entre le monde physique et celui des idées.

que d’Alexandrie de nos pères. Mémoire du monde selon Philippe Quéau de l’UNESCO, Internet se joue des frontières, du pouvoir des nations et abolit au passage tous les régimes hostiles à la libre circulation de l’information. Cette dématérialisation de notre ancien monde et de son économie par Internet crée son empire numérique sur le parvis du XXIe siècle sous la forme du grand village glocal (globale et locale) et chaotique, cher au sociologue Marshall Mc Luhan. Ainsi, l’éducation, la recherche, le commerce, l’économie et l’organisation générale des informations vont connaître, en un laps de temps extrêmement réduit, des mutations inimaginables. Jamais dans l’histoire de l’humanité, une révolution scientifique n’a impacté autant de gens, en aussi peu de temps, en tout endroit du monde. Ainsi, plus de 230 états nations qui ont chacun 2 à 3 siècles de cadre législatif et réglementaire s’annihilent devant une révolution scientifique qui abolit le territoire et le temps. Ce passage du territoire au cyber espace constitue un des grands bouleversements de l’organisation humaine, et il est d’autant plus important d’en comprendre le sens qu’il entraîne une transformation majeure de la nature même de nos perceptions et de nos rapports sociaux.

Dans l’univers effréné de l’Internet et de la révolution numérique, les entreprises doivent se montrer beaucoup plus protéiformes, capables de changer de profil en un clin d’œil pour s’adapter à de nouvelles conditions économiques dracoNous sommes en train à La De- niennes. La Demeure du Chaos, meure du Chaos de participer à quartier général du groupe la reconstruction de la bibliothè- Serveur et d’Artprice, est selon

Our radical deconstruction of the traditional barrier between living space and work space and of furniture in these spaces has had an impact on the 2,500 m2 of offices where The server Group, its subsidiaries and Artprice are resident. This humanist approach is shared by the artists and employees of the two Groups. The Demeure du Chaos has two faces: that of Alchemy (The Spirit of the Lizard) and that of hypermodernity. But it also has two incarnations: physical embodiment, with its 2,700 works (sculptures, paintings, installations) engraved in its flesh, and its “double” on Internet with more than 1,200,000 sites presenting photos and videos taken during visits to the Demeure du Chaos. In November 2007, if you search Google with “Demeure du Chaos” and “Abode of Chaos”, you get 1,413,000 results leading to millions de photos and videos of the Demeure du Chaos In fact, I am convinced that the Internet is a metaphor for the Divine, if not, for God him /her/itself. The dry voice that illuminates the Demeure du Chaos bestows the gift of ubiquity between the physical world and the world of ideas. When I began using Internet in 1987, we were less than 50,000 users worldwide; but I was convinced we were on the brink of a major revolution that would radically alter the history of human progress. Internet has been my universe for 21 years and I founded Net Nobility (QED Time Magazine) so that - in accordance with the will of the pioneers - there should remain forever this Internet which, for me, is the natural progeny of Proudhon and Bakunin. Here at the Demeure du Chaos we are in the process of rebuilding the great library of Alexandria! “Memory of the world” according to Philippe Quéau of UNESCO, the Internet ignores frontiers and destroys in its passage all regimes hostile to the free circulation of information. This dematerialisation by Internet of our old world and of its economy is creating a digital empire on the cusp of the 21st century in the form of an enormous and chaotic “glocal” village (global and local) that would have been very much to the taste of the sociologist Marshall Mc Luhan. Thus, education, research, trade, the economy and the general organisation of information will experience - in a very short period of time - unimaginable changes. Never in the history of mankind has a technical revolution had such an impact on people’s lives in such a short period and so ubiquitously around the world. Thus more than 230 nation-states, each with 2 to 3 centuries of accumulated legislation and regulatory frameworks are being overshadowed by a technical revolution that abolishes territories and disregards time. This mutation from territorial to cyberspace constitutes one of the major shocks to human organisation and it is particularly important that we should understand its significance as it is clearly leading to a major transformation of the very nature of our perceptions and of our social relations. In the frenetic world of Internet and the digital revolution, companies must be much more flexible, capable of changing their

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la presse économique anglo-saxonne une forme d’aboutis- profiles literally overnight in order to adapt to new and draconian ecosement ultime d’une économie plus cérébrale, pourrait-on nomic conditions. According to certain English language media publidire, dont l’objet est l’accès au temps et à l’activité de l’esprit. catins, the Demeure du Chaos, headquarters of The server Group and Tous les jours, par La Demeure du Chaos et ses œuvres, nous entrons dans un tout autre monde, beaucoup plus cérébral et immatériel, un monde de formes platoniciennes, d’idées, d’images et d’archétypes, de concepts et de scénarios. Un monde gouverné par la logique de l’accès au savoir et du réseau Internet, ce sont les idées qui deviennent la matière première de l’activité économique, et le but suprême est la connaissance universelle à travers les serveurs d’information.

Artprice, is the ultimate form of an evolution towards a more cerebral economy, so to speak, in which the product is access to time and to intellectual activity. Everyday, the Demeure du Chaos and its collection of works takes us into another world that is much more cerebral and immaterial, a world of platonic forms, of ideas, of images and of archetypes, of concepts and of scenarios. A world governed by the logic of access to knowledge and by the logic of the Internet network. Ideas become the raw material of economic activity, and the ultimate goal is universal knowledge via information servers.

Être capable d’étendre à l’infini sa présence mentale, être universellement connecté afin de pouvoir affecter et élever peu à peu la connaissance des êtres humains par la distribution du savoir organisé (la banque de données), telle est The capacity to extend one’s mental presence infinitely, to be universally connected in order to affect and gradually raise the knowledge of l’ambition humaniste du troisième millénaire.

La Demeure du Chaos est une cité médiévale où, dans l’ombre de nos entrailles, nous travaillons à modifier la vision du monde. Un célèbre analyste de Goldman Sachs résume fort bien le tout : “L’Alchimie est présente partout, même dans vos actions en bourse qui ont connu la plus forte croissance, toutes sociétés confondues. Vous avez créé une Alchimie entre votre folie artistique et votre vision de l’industrie du troisième millénaire dans groupe Serveur”. “Avec Artprice et ses 1 300 000 abonnés, vous faites basculer le marché de l’art dans l’hyper modernité en le dématérialisant”.

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Quand nos visiteurs économiques repartent ébranlés par cette vision duale de nos groupes dans La Demeure du Chaos, je ne peux m’empêcher de leur dire: vous n’avez encore rien vu ! Ce que nous allons vivre dans les toutes prochaines années dépassera de très loin tous les écrits d’anticipation et de science fiction… Pour comprendre la dualité de ma démarche de plasticien et de bâtisseur du savoir, je reprendrai la citation de mon vieux maître Pythagore le premier des philosophes pour lequel tout est nombre, à l’exception des essences que sont les émotions humaines non quantifiables, indicibles et se jouant des nombres.

human beings by the dissemination of organised knowledge (the database), that is the humanist ambition of the third millennium. Let us not forget that the relatively modern notion of “property”, characterised by private possession, exclusivity and exchange values was one of the central institutions of the industrial era. After five hundred years of hegemony, this vision of civilisation based on commerce between buyers and sellers of property has been subjected to a radical deconstruction which fits in with the conceptual axium that I wrote on 9 December 1999 about the Demeure du Chaos. The new horizon of the era is defined by the logic of access to knowledge by servers - which leads us to rethink economic relations, political action and our perception of our own identity such as it emerges from the depths of our consciousness. The Demeure du Chaos is a medieval town where, deep within its bowels, we are working to modify the vision of the world. A well-known financial analyst at Goldman Sachs once summarised the whole thing very succinctly : “There is Alchemy everywhere, even in your shares which have posted the strongest growth of all listed companies on all markets. You have created an Alchemy between your artistic madness and your vision of industry in the third millennium within The server Group”. “With Artprice and its 1,300,000 subscribers, you have pushed the entire art market into hypermodernity by dematerialising it.” When our economic visitors leave the Demeure du Chaos somewhat shaken by this dual vision of our activities, I can’t resist telling them: “you ain’t seen nothing yet!” What we will experience over the next few years will far exceed many of the existing anticipatory or science fiction writings on the matter. To better summarize my dual reasoning as an artist and knowledge builder, I would quote my old master Pythagoras, the first philosopher for whom everything was numbers except for the essences which are human emotions that are unquantifiable, inexpressible and number defying…

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N’oublions pas que la notion moderne de propriété, caractérisée par la possession privée, l’exclusivité et l’échange marchand, était une des institutions centrales de l’ère industrielle. Au bout de cinq cents ans d’hégémonie, cette vision de la civilisation reposant sur l’échange marchand entre vendeurs et acheteurs de propriété est soumis à une déconstruction radicale qui rejoint le postulat conceptuel que j’ai écrit le 9 décembre 1999 de La Demeure du Chaos. Le nouvel horizon de l’époque est défini par la logique de l’accès au savoir par les serveurs, qui nous amène à repenser les rapports économiques, l’action politique et la perception de notre propre identité telle qu’elle émerge du plus profond de la conscience humaine.

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Là-haut, dans les airs, sur les flancs de la cathédrale Saint-Jean, à l’épicentre du vieux Lyon alchimique, une gargouille ricane à la vue des humains qui gesticulent dans la lueur rougeâtre du soleil couchant. Leurs ombres s’étirent démesurément, déjà spectrales, sur les pavés de roche volcanique. Au loin, des colonnes d’une fumée noire, graisseuse, s’élèvent des hauteurs de la Croix Rousse. Les incendies ne décélèrent pas depuis trois jours. L’atmosphère suinte. On assiste sur les bords du Rhône à une multiplication des scènes d’hystérie. Des septuagénaires aux yeux révulsés par une extase impie hurlent comme des possédés à la lueur des braseros. Ridés, exsangues, squelettiques, les vieillards s’arrachent les cheveux par poignées, se déchirent le visage jusqu’au sang. Une fillette les observe d’un air impénétrable, dissimulée derrière sa tignasse pouilleuse. Un sourire l’illumine. Sa courte jupe blanche ondule au gré du vent. Des larmes de joie coulent sur son visage émacié. À intervalles réguliers, un corps épuisé, déformé par l’âge, roule jusque dans l’eau boueuse avant de dériver et de sombrer dans les profondeurs du fleuve. Dans toute la ville, les luminaires sont hors d’usage, imposant de facto un couvre-feu ténébreux. Effrayée par un brusque déferlement de sirènes, une colonie de pigeons grisâtres se réfugie à tire d’ailes sur les hauteurs environnant l’hôtel de ville. Éclats des phares, reflets fugitifs sur la chaussée détrempée, un cortège d’ambulances traverse bruyamment l’esplanade, prêt à déverser sa cargaison de blessés devant l’entrée principale de l’Hôtel-Dieu. Les émeutes de la périphérie sud-est génèrent leur lot quotidien d’estropiés. Autant de promesses d’amputations sanglantes pour les équipes des blocs opératoires qui croulent sous la demande depuis plusieurs mois. L’incinérateur de l’hôpital tourne en surrégime. Reconnaissables entre mille à leurs cornettes noires, les sœurs de la Sainte Mort dirigent les infirmiers qui s’affairent au-dessus des brancards. L’une d’elles se saisit d’un balai qu’elle agite avec véhémence pour repousser une horde de rats appâtés par l’odeur des plaies putrescentes.

It all started a few weeks before, with a case of spontaneous combustion, in front of the National Popular Theather…

Chaque jour, des foules plus importantes s’agglutinent dans les rues engorgées de Saint-Romain au Mont d’Or avec l’espoir d’approcher l’enceinte de La Demeure du Chaos. La rumeur populaire relayée par les rares médias encore opérationnels prête au domaine des propriétés miraculeuses, les plus exaltés allant jusqu’à en faire le siège d’un renouveau christique. Vingt-quatre heures plus tôt, un prédicateur s’est immolé par le feu sur un tas de poubelles. L’odeur de sa chair calcinée flotte encore dans les rues du village, mélangée aux effluves douceâtres de kérosène incrustées dans

Everyday, growing crowds gather in the congested streets of St Romain en Mont d’Or, hoping to come near the gates of the Abode of Chaos. The popular rumour, relieved by the rare still existing media, alleges miraculous powers to the estate. The most exalted ones go as far as declaring it the ground for a christic renewal. Twenty-four hours before, a preacher has set himself on fire, over a pile of garbage. The smell of his charred flesh is still floating over the streets of the village, mixed to the sweetish exhalations of kerosene, incrusted in the plastic of melted con-

Up there, crouching on the side of the St Jean Cathedral, epicentre of old, alchemist Lyon, the gargoyle loathsomely laughs at the sight of humans gesticulating under the red dying sun. Their shadows stretch disproportionately against the pavement of volcanic rocks, already ghostlike. Far away, thick columns of black, greasy smoke rise over the Croix Rousse heigths, where it has not stopped burning for the last three days. The atmosphere is dripping. On both sides of the river Rhone, scenes of hysteria can be seen as far as the eye goes. Seventy-year-olds, eyes rolling out in impious ecstasy, shrill as if they were possessed, lit by the glowing braziers. Wrinkled and livid, skeletal old men ripp off their hair by fistfulls and scratch their flesh until bleeding. A little girl is watching them with an air of impenetrability, hidden by her verminous mop of hair. A smile lights her up. Tears of joy roll on her wasted face. Quite frequently, an age-distorded corpse rolls to the muddy water, before drifting and finally sinking into the river’s depths. On the Hotel de Ville’s parvis, like in the rest of town, all lights have gone out, imposing de facto a curfew. Scared by a sudden scream of sirens, a colony of greyish pigeons fly for shelter in the environning heigths. Gleaming lights, fleeting reflections on the wet road, the flow of ambulances crosses noisily the esplanade, ready to offload casualties in front of the principal entrance of the Hotel Dieu. Lasting for months now, the riots on the south-east outskirts, generate their daily share of cripples. As many promises of bloody amputations for the staff of the surgery blocks, crumbling under the demand. The hospital incinerator is running full speed. Recognizable to their black cornets, the Sisters of the Holy Death direct the nurses bustling over the stretchers. One of them takes a broom, agitating it vehemently to push back hordes of rats, driven crazy by the appetizing smell of putrescible wounds.

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KiCHIGAI* – Only the insanes will survive

le plastique des conteneurs fondus. Un gamin se balance comme endormi, contre un parapet. Un filet de bave coule sans discontinuer sur son justaucorps. Ses yeux éteints au regard vide, débile, papillonnent sans but. Impassible, la foule le contourne, sans lui accorder la moindre attention. Les esprits sont ailleurs, anxieux, concentrés dans l’attente d’un signe. On se pousse, on se bouscule. Des corps tombent sous la pression, s’écrasent contre les grilles et disparaissent, aussitôt ensevelis. Instantanés de faciès piétinés, déformés par la douleur. La tension croît, une clameur enfle. “La Source ! Pitié, par pitié, laissez-nous accéder à la Source ! Nous voulons l’Eau, laissez-nous accéder à l’Eau Sacrée !” Menée par un géant, une équipe cagoulée repousse les téméraires qui tentent de franchir les murs. À dix-huit heures cinquante-cinq, une pluie de cendres anthracite s’abat doucement sur le site. Les particules flottent, menaçantes dans leur mollesse. À dix-neuf heures précises, une silhouette sombre se découpe sur la plateforme faîtière éclairée au néon industriel. Deux dogues colossaux conduits par deux succubes vêtues de cuir noir l’entourent, la disposition de leur quintette formant un pentagramme parfait. L’excitation est à son comble. Transports chaotiques, scènes de transe, ruts. Une jeune femme déchire ses vêtements pour s’offrir à son entourage immédiat. Le geste provoque une orgie impromptue. On frôle l’émeute. Là-haut, l’un des molosses hurle, comme pour exiger le silence. Tous s’interrompent. Les hommes obéissent à la Bête. De l’index et du majeur, l’Alchimiste désigne calmement l’éther où trône l’étoile du berger. L’assistance s’interroge sur la signification de ce geste. Quelques instants passent. Puis un éclair traverse la voûte céleste, suivi d’une boule de feu qui éclaire d’un soleil brutal et crépusculaire l’agglomération lyonnaise. Un Airbus A380, le plus gros avion civil jamais conçu et le troisième plus gros avion de l’histoire de l’aviation, vient d’exploser, percuté par un missile sol-sol guidé aux infrarouges. L’onde de choc bouscule toutes les créatures vivantes présentes sur son passage. Au milieu de la multitude agglomérée devant les grilles, une mère de famille vomit par longs jets une bile écarlate et pâteuse, sans pour autant relâcher son étreinte sur ses deux enfants. Ses déjections tapissent le sol à leurs pieds. Ils fixent avec terreur le bâtiment qui se met à vibrer. Les visages blafards peints à même la pierre sur les murs carbonisés prennent un relief inattendu. Leurs orbites vides saignent. Ils s’illuminent, s‘incarnent dans la réalité consensuelle et entonnent un cantique désaccordé. Blasphématoire, la litanie monte dans la nuit, reprise avec solennité par la cohorte de damnés massés sur le bitume.

A funereal trance creeps over the crowd, ondulating to the rhythm of lament. The transmutation takes place. And in the first light of dawn, a new world is delivered, wet and soiled, from the gaping crotch of nothingness. “Kichigai means “insane” in japanese. The word is derived from “ki” meaning mind and “chigai”, different. Literaly : someone thinking differently is insane.

* Kichigai signifie “fou” en japonais. Le mot est composé de “ki” qui signifie “esprit” et de “chigai” qui signifie “différent”. Littéralement : une personne qui pense différemment est folle.

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Une transe funèbre gagne l’assemblée. Elle ondule au rythme de la mélopée, la transmutation s’opère. Et aux premières lueurs de l’aube, un nouveau monde accouche, humide et souillé, de l’entrecuisse béant du néant.

tainers. Seemingly asleep, a child is rocking against a parapet. A dribble of saliva dripps without stopping on his leotard. His dull eyes, with their blank, empty stare, flutter pointlessly. Dumb. The crowd bypasses him, undettered. All minds are focused elsewhere, anxious for only one sign. People push and shove each other. Bodies fall under pressure, crashing against the gates and disappearing, immediately buried. Snaps of trampled faces, torn out by pain. Tension keeps growing, the hubbub becomes louder. “The spring ! Mercy, let us reach the spring ! We want the water ! Let us reach the holy water !”. Driven by a giant, a hooded team pushes back the bolds trying to get over the walls. At 6:55 p.m., a rain of grey ashes falls gently over the site. Particles float in the air, menacing in its softness. At precisely 7 p.m., a dark figure is outlined against the roof platform, lit by an industrial neon. Two colossal dogues led by two black leather-clad succubi, surround him, the layout of their quintet forming a perfect pentagram. Excitation is at its height. Bursts of chaos, scenes of trance, ruts. A young woman tears up her clothes, offering herself to those around her. Her gesture triggers a surprise orgy. Riot is threatening to erupt. Up there, the watchdog howls, as if it was demanding silence. Everyone breaks off. Men obey the Beast. Index and middle fingers pointed, the Alchemist quietly shows the ether where the Evening star shines prominently. The audience wonders about his gesture. Few moments go by. Then a lightning strikes the starry dome, followed by a ball of fire which floodlights Lyon with a brutal, twilight sun. An Airbus A380, biggest civil aircraft ever conceived, and third of all aviation history, has just exploded, stroke by a ground-to-ground infrared missile. The shock wave jostles all living creatures on its way. Among the masses of people in front of the gates, a mother is vomiting long jets of scarlet and patsy bile, still grasping her two children. The ground at their feet is lined with her dejections. They stare with terror at the building which starts to vibrate. Pallid faces painted on the rocks of burnt walls, unexpectedly seem to rise. Their empty eye sockets bleed. They light up, embodying in consensual reality and start singing a canticle out of tune. Blasphemous, the litany rises high in the night, the damned crawling on the asphalt solemnly join the chanting.

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Le dispositif artistique de La Demeure du Chaos repose en grande partie sur des peintures figuratives, réalistes, voire hyperréalistes, des événements tragiques de notre monde. Certaines, comme les attentats de Londres, ont été exécutées quasiment en direct. Il est d’ailleurs troublant de voir certaines peintures réalisées avant que les news magazines ne les divulguent en première de couverture dûment légendées. La démarche de nous autres plasticiens consiste à faire une scission entre la photo et sa légende obligeant ainsi le spectateur à regarder pleinement la force et le contenu de l’image. Notre travail, pratiquement en temps réel avec les agences de presse photographiques dont certaines font partie de notre groupe, est inverse de ce que nous faisons d’habitude. Ces “dernières” années, avec les banques de données, les photographes reporters sont contraints à légender de plus en plus leurs photos. On ne peut que penser à la formule de Godard : la vérité d’une image, c’est d’abord la vérité de la légende qu’on lui appose. Le questionnement provoqué par nos œuvres dé-légendées fonctionne parfaitement. Un exemple nous est donné par cette femme sortie des attentats de Londres portant un masque de grand brûlé sur la tête , protégée par un passant. Ces visages glacent d’effroi nos visiteurs alors qu’ils ont été en première de couverture du “Time”, du Figaro Magazine, de The Economist…

thierry Ehrmann The artistic approach of the Abode of Chaos relies mainly on figurative, realistic and hyper-realistic paintings depicting various world tragedies. Some of them such as the London attack were painted immediately after it happenend. To see some of these paintings on the wall of the Abode before the legendized ( free of title and subtext) images even reach the covers of news magazines can be quite disturbing. The artist’s procedure consists in creating a scission between the photograph and its legend, requiring the observer to look deeply at the power and content of the image. Our work, practically synchronized with photographic press agencies which includes some members of our group, is the opposite of the work we usually do. These past few years, with the growing numbers of databases, reporters are constrained to increasingly legendize their photographs. Immediately, this quote from Jean-Luc Godard comes to mind: “The truth of an image is foremost the truth in the given legend.” The questioning provoked by our delegendized works seem to function perfectly well. Let’s take for example the image of the London bombing where a woman is being escorted out wearing a burn victim’s mask. These faces always scare our visitors even though they have already made the covers of Time magazine, Figaro magazine or the Economist. This demonstrates that we are effectively in a sphere where the observer disconnects himself from the media and the legend, hence allowing a total break down.

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We begin to notice that the spectator is slowly recognizing that he is witnessing a great deal

On est donc bien dans le cas où le spectateur se déconnecte du média, de la légende et permet ainsi une mise en abîme.

of violence through the stream of images, whether on the Internet, on television or in the written press, but manipulated by the media, he looses all objectivity in reading the horrors or our history.

On s’aperçoit que le spectateur peu à peu découvre qu’il subit tous les jours par le flux des images (Internet, télévision ou presse écrite) une violence insoutenable, mais que pris en charge à travers le média, il est de plus en plus instrumenté et perd le recul nécessaire face à la lecture de l’horreur ou de l’histoire du monde.

Our work allows the observer to rethink and grasp the meaning of the image, even though this implies going through a shock reaction. Much too often, people read the legend but seem to miss the essence to be found in the image’s raw nudity.

Nos œuvres permettent au spectateur de ré-apprendre à s’accaparer l’image même si celà doit passer par un choc. Très souvent, les gens lisent les légendes des images mais passent à côté de l’essentiel qui est l’image dans sa nudité insolente. C’est donc un nouveau code de lecture que nous proposons au spectateur qui se prend lui même en charge et qui peu à peu prend conscience du monde qui l’entoure, décontextualisé des networks.

Warhol was certainly a precursor and many have followed into his footsteps by using other people’s images and interrogating press imagery, therefore transforming the image into a work of art.

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Warhol est un précurseur mais bien d’autres lui enclenchent la “voie” en utilisant des images “prises” par d’autres, et en interrogeant l’image de presse, changeant par là-même le statut de l’œuvre d’art. Lorsque l’on pousse le raisonnement plus loin, les images nous forcent à créer des analogies : lorsque l’on parle des émeutes des banlieues en octobre 2005 en France, on parle d’intifada parce qu’un bus qui brûle à Gaza ressemble à un bus qui brûle à Clichy. Au regard de la France, le romantisme des ruines est “global / universel” ? : à la fois planétaire et hyper-local. C’est cette vision de “glocal” que nous retranscrivons dans nos œuvres. La prophétie de Mc Luhan s’est bien accomplie : nous sommes dans le village global devenu “glocal” mais certainement pas dans le meilleur des mondes.

Our spectators are relearning how to read images in a society where each of us, through the use of cell phones and digital cameras, are becoming our own reporters. Facing the thousands of images invading our daily lives and taking a certain few to transform them into works of art allows us to mark time and rediscover the fabulous imagination which photography has brought to human relations. Listening to people comment on “delegendized” photographs is highly fruitful.

Il est désormais temps que le public acquière des échelles de valeur lui permettant de s’approprier l’image et d’en mesurer sa portée sans être assisté par les médias. Nos œuvres ne prennent pas de position, elles sont avant tout un discours sur l’image et comment la décrypter au XXIe siècle. Supprimer le média, c’est enlever la tutelle d’une autorité médiatique qui lui modèle son regard alors qu’il s’agit de l’ima-

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ph. Marc del Piano

Following this line of reasoning, images have the capacity to make us create analogies. Looking back at the riots of October 2005 in the suburbs of Paris, Intifada comes to mind because a bus buring in Gaza is no different than a burning bus in Clichy. The romanticism of ruins is perhaps global, universal? Simultaneously planetary and hyper-local. It is this vision of “glocal” that we are retranscribing . Mc Luhan’s prophecy has definitely been realized: we find ourselves in a global village having become glocal but certainly not in the best of worlds. It is time now for the general public to establish its own value system, to size an image and measure its impact without the assistance of the media. Our works do not take stances but rather offer means to decipher and analyze images in the XXI century. To suppress the media means to remove the supervision of its authority, freeing the imagination.

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vers la lumière, des extra-terrestres par le côté difforme des têtes prises dans l’objectif. Cette même photo va elle aussi faire la une de toute la presse mondiale. Nous avons retenu des spectateurs “auxquels” le dé-légendage redonne à l’image sa dramaturgie occultée précédemment par la profusion des commentaires.

I remember this one particular photo taken in the London subway system where the crowd wanders through its tunnels. Most people saw in this image a religious vision of a mass converging towards light, others, alien like beings with their craniums distorted by the lens. This picture will also grace the covers of all international press. La Demeure du Chaos pourrait être une Through a profusion of comments from our agence de presse en temps réel, témoin de spectators we can attest that delegendison siècle où d’œuvre en oeuvre on lit ou zing gives the images its lost occult drama.

on relit l’histoire dé-légendée. Ce parcours est atypique et constitue à lui seul un des dispositifs “artistiques” des œuvres de La Demeure du Chaos.

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The Abode could very well be a real time press agency, a witness of this century, where one can read through a flow of art works, the delegendized history. This journey is atypical and constitutes alone one of the artistic approaches of the Abode of Chaos.

ph. Marc del Piano

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ginaire. Nos spectateurs ré-apprennent à lire l’image dans une société où chacun de nous, par l’intermédiaire de portables ou de numériques, sera son propre photographe reporter. Devant ces milliards d’images qui envahissent notre vie, s’arrêter sur certaines d’entre elles et en faire des œuvres d’art permet de marquer le temps et de redécouvrir l’imaginaire fabuleux que la photo a amené dans les échanges humains. Il est intéressant d’écouter les spectateurs décrire ou commenter des photos “dé-légendées”. Je pense à cette photo prise avec un mobile dans le métro de Londres lorsque la foule part errante dans les couloirs du tunnel londonien. La plupart des spectateurs a vu dans cette image une vision religieuse d’une foule qui converge

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Chaos [kao] n.m (gr.khaos).

© Le petit Larousse illustré

1. philos. Confusion générale des éléments de la matière, avant la création L’Opus Magnum du monde. - Fig. Désordre épouvanta- Se référant à l’œuvre divine de la création ble, confusion générale. et au plan du salut qui lui est inhérent, on 2. geomorph. Amas de blocs qui se consti- appelle le processus alchimique le “Grand tue dans certains types de roches (grès, Œuvre”. L’opus part d’une mystérieuse matière première, nommée materia prima granite) sous l’action de l’érosion. 3. math. Théorie du chaos : Théorie étu- où les parties contraires, encore isolées, diant les phénomènes dans lesquels in- s’opposent violemment, mais qu’on intétervient le hasard, mais qui présentent grera petit à petit et qu’on mènera à l’état des régularités pouvant être décrites de parfaite harmonie sous la forme de la “pierre philosophale” ou lapis philosophomathématiquement. rum : “tout d’abord, nous unissons, puis 4. phys. Etat physique dans lequel on ne nous putréfions, nous dissolvons ensuite perçoit aucun ordre. ce qui a été putréfié, nous purifions ce qui Chaos déterministe : état désordonné d’un a été dissolu, nous réunissons ce qui a été système dynamique résultant de l’action purifié et nous le coagulons. Et c’est ainsi que l’homme et la femme sont un.” de forces où le hasard n’intervient pas. (Büchlein vom Stein der Weisen, 1778)

chaos[key-os]–noun 1. a state of utter confusion or disorder; a total lack of organization or order any confused, disorderly mass. 2. The disordered state of unformed matter and infinite space supposed in some cosmogonic views to have existed before the ordered universe.

Opus magnum In reference to the divine work of creation and the plan of salvation within it, the alchemistic process was called the “Great Work”. In it, a mysterious chaotic source material called materia prima, containing incompatible opposites and in violent conflict, it is gradually guided towards a redeemed state of perfect harmony, the healing “Philosophers Stone” or lapis philosophorum: First we bring together, then we putrefy, we break down what has been putrified, we purify the divided, we unite the purified and harden it. In this way One is made from man and woman.

“Il faut beaucoup de chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse !” Friedrich Nietzsche

4. (physics) a dynamical system that is extremely sensitive to its initial conditions (Buchlein vom stein der Weisen, 1778) 5. (Greek mythology) the most ancient of Alchemy and Mysticism copyright Taschen gods; the personification of the infinity “One needs a lot of chaos within to give of space preceding creation of the uni- birth to a dancing star” Friedrich Nietzsche verse 6. (mathematics) A dynamical system that has a sensitive dependence on its initial conditions. 7. (obsolete) a chasm or abyss

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3. The behavior of systems that follow deterministic laws but appear random and unpredictable. Chaotic systems very are sensitive to initial conditions; small changes in those conditions can lead to quite different outcomes.

Alchimie & Mystique - Le Musée hermétique - Copyright ©Taschen

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ENTRÉE LIBRE RÉSERVÉE À UN PUBLIC ADULTE ET AVERTI. POUR CHAQUE PERFORMANCE, NOUS SOMMES LIMITÉS À UN NOMBRE RESTREINT DE PARTICIPANTS. L’ABSORPTION DE LA PILULE DDC AINSI QUE SON ÉCHOGRAPHIE CONSTITUENT VOTRE LAISSER PASSER OBLIGATOIRE POUR DISPARAÎTRE DANS LE MONDE DE LA BORDERLINE BIENNIAL. LA BORDERLINE BIENNIAL SE REFUSE À UN PROGRAMME, LES SEULS MOTS SERAIENT : APPARITION, ANNONCIATION, AVÈNEMENT, COMMENCEMENT, CRÉATION, ÉCLOSION, ÉMERGENCE, ÉPIPHANIE, ÉRUPTION, ESPRIT, ÉVOCATION, EXPLOSION, FANTÔME, FORME, HALLUCINATION, IRRUPTION, MAGIE, MANIFESTATION, PMD, SPECTRE, THÉOPHANIE, VENUE, VISION…

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La Demeure est une bombe, lenteur de son explosion qui se propage dans tous les interstices de la réalité. La Demeure est l’estomac du rêve ; les formes disparaissent, elles se mettent à hurler, à être digérées par le chaos. Il n’y a pas de sculpture, de beauté, l’harmonie froide des anciens mondes. Il n’y a plus de corps ni d’architecture. Il n’y a plus de monde ni de lois. L’invention du monde, l’invention des lois. La Demeure retient la réalité entre les mâchoires de sa folie. Regardez les visages tuméfiés de Ben Laden, Gandhi, Castro et Jésus. Tout. Absolument tout est à réinventé. A étreindre. A aimer. Notre mémoire est morte. Nous avons oublié les anciennes matrices, splendides femmes qui ont enfanté ce monde en devenir. La vie n’est rien d’autre que vitesse ou fixation depuis la pierre jusqu’à la bombe, aux cellules, aux corps modifiés qui hantent nos interminables nuits. Cicatrices et lambeaux de peaux accrochés sur tous les murs de la Demeure. The Abode is a bomb, slow detonation propagating in all interstices of reality. The Abode is the stomach of the dream; shapes disappear within, screaming and distorting, digested by chaos.

The Abode captures the reality in the jaws of its insanity. Take a look at the tumid faces of ben Laden, Gandhi, Castro and Jesus. Everything. Absolutely everything is here to be reinvented, be extinguished, be loved. Our memory is dead. Forgotten our primary matrices, splendid women who gave birth to the world becoming. Life is nothing but movement and stillness, from stone to bomb ages, from cells to this modified body that haunt our endless nights. Scars and shreds draping the walls of the Abode of Chaos.

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David Defendi ph. Ingrid J.

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ph. Marc del Piano

No more sculpture, no more beauty, features of the cold harmony of ancient worlds. No more bodies nor architecture. No more world nor laws. Birth of a new world and new laws.

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par Ron Hathey

Dans le solo “Ecstatic”, j’explore des éclats dissociés, masqués par une perruque blonde. D’abord, il y a une révélation : ce qui a été caché, ce sont des blessures ouvertes (comme dans la blessure de Philoctete qui ne cicatrise pas; ou encore comme celle de Chiron le centaure guérisseur blessé). Puis l’action : la plaque de verre (dont la fonction tient à la fois du miroir et de la fenêtre) est “peinte” du sang qui coule de mes blessures ouvertes sur le front. Enfin, la mise en scène de la pulsion de mort dans laquelle j’utilise deux plaques de verre d’abord comme des lames de guillotine, puis comme le couvercle d’un cercueil de verre.

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La fin de la scène est la continuation du thème qui consiste à présenter mon corps comme un cadavre vivant.

The death drive manifests itself, though in radically different guises, in both versions of jouissance. To the extent that jouissance, as fantasmatic escape from the alienation intrinsic to meaning, lodges itself in a given object on which identity comes to depend, it produces identity as mortification, reenacting the very constraint of meaning it was intended to help us escape. But to the extent that it tears the fabric of Symbolic reality as

ph. Alexis Morel

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ph. Marc del Piano

we know it, unraveling the solidity of every object, including the object as which the subject necessarily takes itself, jouissance evokes the death drive that always insists as the void in and of the subject, beyond its fantasy of self-realization, beyond the pleasure principle.” — Lee Edelman, No Future: Queer Theory and the Death Drive.In this solo performance, “Ecstatic,” I explore Dissociative sparkle, concealed by a blonde wig. There is a reveal, what has been concealed are open wounds (as in Philoctetes wound that won’t heal; or Chiron, the wounded healer). Then action: the glass (which

ph. Alexis Morel

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L’exploration du thème a commencé dans le final de ma performance théâtrale Martyrs & Saints (1991), dans laquelle je m’exposais en Saint-Sébastien martyr; l’exploration s’est poursuivie durant la trilogie de cette performance. Dans le contexte spécifique de l’époque, le thème s’est développée à partir de 1996 en collaboration avec Lawrence Steger. Dans “Incorruptible Flesh [In Progress]” (La chair imputrescible. Travail en cours), il a préparé mon corps vivant pour figurer le remplacement d’un cadavre par de la chair vivante. Cela s’est poursuivi dix ans plus tard à Glasgow et New-York, avec “Incorruptible Flesh [Dissociative Sparkle]” (La chair imputrescible. Eclats dissociés), deux longues performances interactives où ma chair intégralement huilée reposait immobile et où le public avait la possibilité de toucher mon corps torturé. Alors que “Incorruptible Flesh [In Progress]” est apparu comme une réponse à notre maladie, notre statut commun de séropositif (Steger est mort du sida depuis), et “Incorruptible Flesh [Dissociative Sparkle]” comme un clin d’œil méditatif au syndrome du stress posttraumatic, “Ecstatic” est une action post-sida, jouant avec les cycles de la transcendance et du nihilisme. Pour cette performance, ma peau est teintée d’une nuance très artificielle et le préambule (avec la perruque blonde) dégage à la fois de la chaleur et exprime une santé superficielle. Le brossage compulsif est une référence au travail de Marina Abramovic’s “Art Must Be Beautiful/Artist Must Be Beautiful” (1975). Ne pas révéler l’origine du saignement prend son sens par la volonté de dégager l’action du piercing (et de l’empathie qui en résulte sur la douleur ressentie) pour aller directement aux gouttes de sang provenant d’inexplicables blessures non refermées. Finalement, advient la réparation, avec les sons improvisés (sous les plaques de verre) qui évoquent à la fois la glossolalie religieuse et le râle du mourant. La pose soutenue avec les lourdes plaques de verre en équilibre sur la tête rappelle l’image du cadavre vivant exposé.

This started in the finale of my theatrical performance Martyrs & Saints (1991), in which I displayed myself as the martyr St. Sebastian; this continued through that trilogy of theatrical performances. More specific to this context, it was developed in the collaboration from 1996 with the late Lawrence Steger, “Incorruptible Flesh [In Progress],” wherein he prepared my living body as a stand-in for a dead body with living flesh. This continued 10 years later in Glasgow and New York City, with an interactive durational performance wherein the audience was allowed to touch my tortured and well-oiled flesh, “Incorruptible Flesh [Dissociative Sparkle].”

While Incorruptible Flesh [In Progress] was developed as a response to our illness, our shared HIV status (from which Steger died), and [Disassociative Sparkle] as a meditative nod to post traumatic stress syndrome, “Ecstatic” is a post-AIDS action, playing with cycles of transcendence and nihilism. For this performance my skin is bronzed with a very artificial tone, and the pre-set with honey-blonde wig, exude both warmth and superficial health; the repetitive brushing is also reminiscent of Marina Abramovic’s “Art Must Be Beautiful/Artist Must Be Beautiful (1975). Not revealing the source of the bleeding is meant to remove the action of piercing (and the empathy of feeling the pain), and go straight to the unexplained open wounds and bloodletting. Finally, the spare, improvised vocals (from under the glass) evoke both glossalalia and the death rattle. The sustained pose with heavy glass balanced on the head returns to the image of the displayed living corpse.

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functions as both mirror and window) is “painted” in blood from these head wounds, and then a death drive action, in which I used to two sheets of glass like blades from a guillotine, ending up like a glass coffin-lid. For my body, this ending is the continuation of a theme, of presenting my body as a living corpse.

Le souffle au corps Philippe Liotard, sociologue 3 novembre 2007

J’en suis resté le souffle coupé. Ron Athey s’est produit à La Demeure du Chaos dans le cadre de la Borderline Biennal, concluant une série de performances mettant le corps au centre. De l’événement restent des images : avant la chair sanguinolente et imputrescible de Ron Athey, l’apparition de Marie, blanche sur un cheval blanc au milieu de la nuit, avait inauguré le voyage. Deux images, deux corps nus dans une même nuit. Un corps blanc, évanescent, passant comme dans un rêve. Un corps rougi, saignant, évoquant un cauchemar.

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Les images qui restent de ces corps ne sont que des images. Elles peuvent être fortes, belles, émouvantes, angoissantes, agaçantes. Comme toutes les images, une fois diffusées, elles ont leur propre vie. Bien après le spectacle, les corps affichés des performances passées produisent des réactions. Parmi elles, figurent des marques d’incompréhension ou des jugements spontanés. Car la circulation des images suit le flux des médias et engendre la fluctuation des significations. Le visage ensanglanté découvert par sa perruque blonde et le corps tatoué de Ron Athey sont sortis du bunker où il a joué sa pièce. Le visage, le sang, le corps s’affichent sur les écrans des moniteurs, s’impriment dans la presse, ouverts à toutes les interprétations. A ces images, il manque pourtant quelque chose. Pas un commentaire, pas une explication – bien que la lecture du projet esthétique de Ron Athey puisse éclairer son œuvre – mais l’épaisseur de la chair, le souffle de son corps habité, bref, la présence au monde. Les vidéos elles-mêmes en restent à la superficialité de l’acte. La présence corporelle de l’artiste dont le

corps est mis en souffrance diffuse au corps Breathless des spectateurs physiquement présents une émotion sur laquelle ils ont peu de prise, une émotion proprement incarnée. L’image aussi est productrice d’émotions, mais aucune image ne peut traduire l’échange entre le corps de Ron et celui des I was left breathless. spectateurs, et le partage émotionnel qui a uni entre eux les spectateurs rassemblés Ron Athey participated in the Borderline can translate the emotion that unites the Biennal at the Abode of Chaos, concluding performer and its public, for this emotional dans l’intimité du Bunker. C’était une performance de la Borderline Biennal. Borderline qui signifie en langage psychiatrique “au bords de la folie” ou quelque chose d’approchant. Pourtant il y a une différence majeure entre la mise en scène d’une personnalité borderline en proie à une souffrance qu’elle exhibe et la performance de Ron Athey : la distance au rôle. Si son corps paraît malmené durant la performance, il n’est pas maltraité, si la scène montre un corps souffrant, Ron Athey joue la souffrance, même si son interprétation trouve son origine dans des souffrances réelles qu’il a endurées.

a series of performances focusing on the body. From this event remains images:, the apparition of a white Mary on a white horse, just before Ron Athey’s bloody incorruptible flesh, inaugurated this journey. Two images, two naked bodies in one same night. One, white dreamlike and evanesent, the other red and sanguinolent evoking a nightmare. These images can be strong, beautiful, moving, distressing or provoking. Like all images, once broacasted, they take on diffferent meanings. Long after the performance these displayed images linger and trigger reactions, such as signs of incomprehension and spontaneous judgment. Following the flow of the media, the circulation of the images elicit fluctuations of opinions.

Là, sur scène, l’artiste est à distance de son propre corps qu’il implique pourtant totalement. Il ne risque pas de se détruire. Dans la distance artistique, même s’il va très loin, même s’il paraît être aux limites… il sait où The bloody face unconceiled by his blond il est. A l’issue de sa courte performance, Ron est assis, essouflé. Il esquisse un sourire. Son regard se pose sur les gens autour ; il a donné, il s’est donné, le public a reçu. Les spectateurs ne parviennent pas à le quitter. Un léger mouvement est perçu, comme si le public voulait désormais l’envelopper, comme si quitter l’espace au centre duquel trône Ron était un déchirement. Une jeune femme demande avec douceur aux gens de sortir. Elle sait que l’artiste Athey a laissé la place à Ron, que le spectacle est terminé, qu’il a besoin de souffler.

wig and the tattooed body of Ron Athey leave the bunker where he performed. The body, the face and the blood are revealed on computer screens, printed in news papers and open to all interpretations but images often remain superficial, wether still or in motion. To these images, something is missing. Not a comment or explanation- even though some kind of knowledge on Ron Athey’s esthetic project is helpful in order to further understand the artist’s work -but rather the depth of the flesh, the breath of the body, its presence to the world. It is this physical presence, both the artist’s and the spectator’s, that allows the transfer of emotions conveyed by a body put to test through suffering. No image

ph. Lukas Zpira

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bond becomes incarnate and palpable in the intimacy of the bunker.

It all took place at the Borderline Biennal. In its psychiatric definition, borderline means “on the verge of insanity”. But there is a fundmental diference between the representation of a borderline personnality tormented by anguish which is exhibited and Ron Athey’s performance: the distance between him and his character. During the performance the body might seem abused but it is not harmed. The scene might show a suffering body but Ron Athey plays a part even though inspired by real and painful personal experiences. There on stage, the artist is distant, his body far away yet completely involved. The artistic distance allows him to go further, to push the bounderies and remain whole and secure, for he knows where he stands. The performance has come to an end, Ron is sitting and breathless, a smile appears on his face. His eyes wander about, looking at the people surrounding him; he gave himself, the public received. The spectators are barely able to leave him. A gentle movement is perceived, gathering closer, the public seems to want to envelop him. Leaving the space where Ron is throning is almost painful. A young woman speeks softly, asking the spectators to leave She knows the artist Athey gave way to Ron, the performance is over, he needs to breath.

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“C’est naturellement que nous avons trouvé notre place dans la Demeure car nous sommes part du chaos. A croire qu’elle fut construite pour nous” Il n’y a aucune déviation, là que la contre-nature est impossible. Que l’on n’échappe pas à la culture. Que la contre-culture est un leurre. Ne reste que l’élan. Tenter de résister au dressage. Notre théâtre est un théâtre pour les corps. Un rite sans gnose et sans idéologie. Nos gestes sont ceux de barbares sans dieux. Nos rites semblables à ceux de l’anorexique. Compulsifs et impertinents. Obsessionnels. Sombres car c’est là que se terre la lumière comme une renarde affamée. La lueur de la grâce. Une grâce furtive. Ephémère comme notre art. De ce contraste doit naître une photographie prévue pour hanter vos esprits. Une image qui aura le goût du familier, le goût du sacrilège, de l’inavouable, de l’inavoué. Si cette photographie ne parvient pas à naître, alors c’est que vous avez détourné le regard ou que nous n’avons pas parlé. Nous allons nous/vous déshabiller. Seule chose que nous sachions faire. Nous mettre à nu. Montrer l’imperfection de nos formes. Notre froid. Le drame intime de notre quotidien. Nos chairs ne sont pas abusées par autre chose qu’elles-mêmes et une relation implacable à la matière. Le béton, le métal, les polymères, la terre, l’eau et le feu. Ailleurs, il y a l’accointance avec la bouffe, cette bouffe éternelle. Une accointance avec le sexe et l’humus, avec la carne. La carcasse inerte d’un cochon mort. Ici, tout dégorge en trop plein avec la beauté de l’enfer, la sen-

sualité fictive du vinyle. Point d’incision, ni de lame, ni de scalpel, seul le drame de l’impossibilité d’être. La vanité de toute existence, comme la vanité de toute tentative d’évasion. Ne reste que la possibilité d’un simulacre. D’un rite encore. Ici les héros sont vous, toi, moi. Il, Elle. Ici les héros sont l’inavoué jeté en pâture. Nos cicatrices sont faites de souvenirs, de désirs perdus, de défaites. Nos instants jetés à la gueule des lions. Nos instants battus en retraite. Nos instants acculés à être suspendus à la surface muséale du quotidien. Nos instants comme autant de faits divers. Et toujours il est question de nous, toi, moi. Il, Elle. Nous avons choisi les containers, comme on choisit un habitat d’un soir et faire de nos corps des marchandises à consommer. Violez nous car nous sommes offrandes. Bouffez nous car la viande est bonne, nos pleurs, nos chocs sont bons, notre sueur, nos tremblements. Tout est là pour vous réchauffer. A nos côtés vous êtes frères, sœurs, amis, amantes. Bouffez nous car nous ne valons guère mieux et aucun autre choix ne nous est promis. Je crois qu’il est important de revenir à ce point de départ : nos gestes, nos actes, nos élans comme autant de pantomimes impies. Une incantation qui réclame l’impossible, car nous voulons l’impossible et nous le voulons maintenant. Les sexes brûlants du manque de quelque chose d’essentiel. Nous sommes boulimiques, ma-

niaques, capricieux, désespérés. Et toujours cette putain de tristesse. Et toujours ce bordel, ce brouhaha et ces lumières qui empêchent de voir ta bouche. Happez nous du regard. Quoi de plus dramatique que la perte du sommeil. Regardez autour de vous, pouvons-nous dormir vraiment ? Notre déesse est celle des chevaux et des loups, celle de la folie et de la croisée des chemins. Possédés par les spectres nos corps sont pris par la danse de Saint Guy. Ce dont nous parlons c’est de nos divorces, de nos rancoeurs, de notre impudeur, de nos désirs, de nos manques, de notre inconstance, de nos blessures, de notre enfance, du temps qui passe et de nos barbaques qui pourrissent à la face de l’abîme. Une nuit sans firmament. Notre poésie. Brutale. Car la poésie est toujours brutale. Comme le serait une amante jalouse.

There’s no escape ODM / Materia Prima

“We easily made this place ours, in the heart of the Abode because we are part of the chaos. As if it was been built especially for us.” Going against nature is impossible, we cant avoid culture. Counter- culture is an illusion. To take the leap, to resist dressage is all that’s left.

Our representations are representations for bodies. An agnostic ritual, free of ideologies. Our gestures are barbaric and godless. Our rites resemble ones of an anorexic, compulsive, absurd and obsessive. Dark and somber because it is where light hides like a hungry vixen. The glow of grace, a furtive glow that is, as ephemeral as our art. From this contrast should emerge a photograph, there to haunt your memory. An almost familiar image, tainted with sacrilege and secrecy. If this image doesn’t appear before you it is because you’ve either turned your back or we’ve not spoken. We’ll undress you, undress ourselves. It’s the only thing we can do. Be exposed, naked. To show the imperfections of our forms. Our coldness. The intimate drama of our daily lives.The implacable relation to concrete, steel, polymers, earth, fire, water and flesh, is what abuses flesh. Then comes the grub. The eternal food. The acquaintance with humus sex and carne. The inert carcass of a dead pig. Here it all overflows with the beauty of hell, the fictive sensuality of vinyl. No incisions, blades or scalpels, only the impossibility to be.The vanity of existence, like the vanity of attempting to escape. Only the possibility of a simulation is left. Or maybe a ritual. Here the heroes are you and me. He and she. The heroes are the unavowed. Our scars are made of memories, lost desires and failures. Our instants are like morcels of food tossed into the mouths of lions.Our instants are retired. Our instants condemned to hang to the banal surface of the

ph. Lukas Zpira

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mundane.Our instants becoming miscelleneous news. It’s all about us, you, me. He, she. We chose the containers as we would’ve chosen a refuge, our bodies turned into merchandise to be consumed. Rape us for we’re offerings. Devour us for our meat is good, our tears, sweat and tremors are all good. It’s all there to feed you.Brothers, sisters, friends and lovers.Hurry up and eat us for its all we’re worth, we’ve not been given any other choices.So let’s go back to the beginning: our every move and actions are impious mimes. An incantation claiming the impossible, for we want the impossible right here, right now. The sex organs burning of needs and desires. We are bulimic, maniac, capricious and desperate. A bloody mess and always this damn sadness.All these bright lights make it impossible to see your mouth. Go ahead and take it all in with your eyes. What’s more dramatic than the loss of sleep? Look around and tell me can we really rest?Our godess is the godess of insanity, of horses and wolves, showing paths of possibilites. Our bodies posessed by spectres, shaken by St-Vitu’s dance. What we’re talking about here is our divorces, our rancor, our immodesty, our desires, needs and inconstancies, our wounds and childhood, of time elapsed and our carcasses slowly rotting away, dragged down into the abiss. A skyless night. Our poetry. Brutal. For poetry is always brutal. Like a jealeous lover.

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Chaos may have been born in an empty sky above the wall of lametantions, Or perhaps on top of a wall in China, in Berlin or elsewhere, It lives in a mirador Whithin the cold walls of a prison In deathrow’s corridor. Chaos is a man lost when godless Promethe’s calvary; Surely chaos lives hidden deep in the heart of man… Able to change his child into a slave Or a warrior, His wife into a whore Or a human shield; It is the blood that sceals the stones of the cathedrals The blood that was shed from the peaks of pyramids. Chaos is a stray bullet in Sarajevo That ends up in someone’s head in Africa, Some guy forgotten in Guantanamo A kid screwed for cash. Chaos is a government stealing our bodies; It is the uncertainties of powers. Chaos is neither good nor bad For the world is not binary, It is neither a beginning, nor an end… Chaos is a black hole That can only be observed by the non-accomplice, Therefore designating us as terrorists, It is a quantum void whose hackers are virtual particles, It is materia prima, The field of possibilities. Chaos is born is the interstices of a world under control; It is order that creates chaos. Lukas Zpira. Amsterdam

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Le chaos est peut-être né dans un ciel trop vide au-dessus du mur des lamentations, A moins que ce ne soit sur une muraille en Chine ou ailleurs ; Il vit en haut d’un mirador Dans les murs froids d’une prison Dans un couloir de la mort. Le chaos c’est l’homme qui ne peut se passer d’un Dieu pour le guider, C’est le foie de Promethée Nul doute que le chaos vit tapit dans le coeur des hommes… Capable de changer leurs enfants en esclaves Ou en guerriers, Leurs femmes en putains Ou en boucliers ; Il est le sang qui scelle les pierres des cathédrales Celui qui coula du haut des pyramides. Le chaos, c’est une balle perdue à Sarajevo Que l’on retrouve dans une tête en Afrique, Un mec oublié à Guantanamo Une mome qu’on baise pour du fric. Le chaos c’est l’état qui s’approprie nos corps, C est l’incertitude des pouvoirs, Ce n’est ni le mal ni le bien Car le monde n’est pas binaire, Il n’est ni un début, ni même une fin… …C’est un trou noir Que l’on ne peut observer que si l’on n’est pas complice, Ce qui par essence fait de nous des terroristes ; Le chaos est un vide quantique dont les pirates sont les particules virtuelles, C’est la Materia Prima Le champ des possibles. Le chaos naît dans les interstices d’un monde sous contrôle… …C’est l’ordre qui crée le chaos.

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Le Temple de St-Romain-de-Couzon 1630-1685

In 1630, the Archbishop of Lyon, having acquired the village of Oullins, banned the reformed cult. Another location was then seeked in order to build a temple. The location of St-Romain-de-Couzon was designated to this effect without taking into consideration the complaints of the people concerned with the difficulty of access and its far distance from Lyon. This locality was chosen for its nearby parish that did not depend on a clergy. The temple was built near the “impasse de la Croix” (dead-end of the cross). Up until the last century, its gate was still visible. The first service was celebrated on august 12th 1630. St-Romain-de-Couzon is now called St-Romain-au-Mont-d’Or.

Selon un état dressé par les pasteurs en 1651, la communauté protestante aurait compté 160 foyers soit 870 personnes, essentiellement marchands et riches artisans, des notables donc, bien qu’il y ait aussi des petites gens. Elle comprenait, outre les Lyonnais, des Suisses et des Allemands.

According to a statement of the clergymen dating from 1651, the protestant community included 160 homes hosting 870 inhabitants, essentially made up of merchants, rich craftsmen and notables but also simple villagers, some Lyonnais, Swiss and Germans.

Parmi les personnalités intellectuelles de l’époque, on peut citer le médecin Jacob Spon, issu d’une famille originaire d’Ulm mais établie à Lyon au milieu du XVIe siècle, auteur d’une controverse théologique par correspondance avec le Père La Chaise. Il émigra en raison de la Révocation de l’Édit de Nantes pour aller mourir à Vevey en Suisse.

Doctor Jacob Spon, a major intellectual player of that time, originating from Ulm but established in Lyon since the middle of the XVI century, was the author of a theological controversy in correspondence with Le Pere la Chaise. At the time of the Edict of Nantes dismissal, he emigrated and died in Vevey, Switzerland.

On February 3rd 1659, the Archbishop Camille of Neuville founded the Propagation of Faith (Propagation de la Foi) for the “instrucLe 3 février 1659, l’archevêque Camille de Neuville fonda l’œuvre de tion of all person of sex born into the protestant religion wanting la Propagation de la Foi “pour l’instruction de personnes du sexe to embrace catholicism”. This was confirmed in 1677 under the qui, nées dans la religion protestante, veulent embrasser la catholi- title of “Compagnie de la Propagation de la Foi”. Between 1659 que”. Cette création fut confirmée par lettres patentes en 1677 sous and 1682 it obtained 380 conversions in Lyon. This was to be l’appellation de “Compagnie de la Propagation de la Foi”. Celle-ci reinforced by the establishing of a system of funds for converts, obtint à Lyon 380 conversions entre 1659 et 1682. Son action fut that actually gave poor results. Endly the restrictions applied to confortée par la mise en œuvre d’une caisse de conversion dont les numerous professions triggered many to convert and emigrate to résultats furent des plus médiocres. Mais, ce fut surtout les restric- Switzerland or other country of “refuge”.

tions apportées à l’exercice d’un nombre de plus en plus grand de professions qui gênèrent les protestants et commencèrent à partir de 1680 à provoquer des conversions ou une émigration vers la Suisse et les autres pays du “Refuge”.

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Finally in 1685, eager to come to an end with protestantism, Louvois instructed in his letters to the bishop to urge them to “convert by deliberation” and threat them of using troops if necessary, except the Swiss and Germans that “should not feel concerned”.

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The Temple of St-Romain-de-Couzon 1630-1685

En 1630, l’archevêque de Lyon, ayant fait l’acquisition d’Oullins, y fit interdire le culte réformé. Il fallut donc rechercher un autre lieu pour y construire un temple. L’emplacement de Saint-Romainde-Couzon fut désigné à cet effet sans tenir compte des plaintes des intéressés relatives à l’éloignement par rapport à Lyon et aux difficultés d’accès. Cette localité fut choisie parce qu’elle était la paroisse la plus proche de Lyon qui ne dépendît pas d’un seigneur ecclésiastique. Ce temple fut bâti près de l’impasse de la Croix et son portail était encore visible au siècle dernier. Le premier office y fut célébré le 12 août 1630. Saint-Romain-de-Couzon s’appelle, de nos jours, Saint-Romain-au-Mont-d’Or.

Implementation in cities such as Paris, made it possible for the city of Lyon to avoid persecutions by the government and Louvois was then able to thank the bishop. “It is with great joy that the king learned with the letter you so kindly wrote on the 13th of this month, the deliberation of the principal religionnaires of the city of Lyon, respectfully yours…” Consequently, the Edict of Fontainebleau dating from october 10th 1685 revoked by the Edict of Nantes, The Temple of St-Romain was demolished and the protestant cult forbidden. © Histoire des Protestants à Lyon des origines à nos jours. Roland Gennerat Editions Au Jet d’Ancre.

En conséquence de l’édit de Fontainebleau du 10 octobre 1685, portant révocation de l’Édit de Nantes, le temple de Saint-Romainde-Couzon fut démoli et le culte protestant interdit. © Histoire des Protestants à Lyon des origines à nos jours de Roland Gennerat. Editions Au Jet d’Ancre.

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Enfin, en 1685, pressé d’en finir avec le protestantisme, Louvois écrivit à l’archevêque de pousser “la plus grande partie des religionnaires de la ville de Lyon à se convertir par délibération” et de les menacer de se “servir de troupes pour les y contraindre” si nécessaire, mais “ceux qui sont suisses ou allemands” n’étaient pas concernés. Ce qui fut fait, comme à Paris, de sorte que Lyon put éviter des dragonnades que le gouvernement ne souhaitait pas mettre en œuvre et Louvois put remercier ainsi l’archevêque : “Le roi a appris avec plaisir, par l’addition que vous avez mise à la lettre que vous avez pris la peine de m’écrire le 13 de ce mois, la délibération qu’ont prise les principaux religionnaires de la ville de Lyon, que S. M. attribue à vos soins, et m’a commandé de vous assurer qu’elle vous en sait beaucoup de gré. Je prends toute la part que je dois à votre satisfaction et suis toujours avec respect…”

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par thierry Ehrmann Si La Demeure du Chaos possède deux dimensions, une spirituelle (l’Esprit de la Salamandre) et une matérielle, artistique (La Demeure du Chaos), elle a également deux avenirs. Le premier est un avenir spirituel. Certains ont évoqué la création d’une nouvelle religion… Difficile après la mort du Dieu nietzschéen. Alors Idole, Icône, oui, comme peut l’être l’œuvre d’art. Mais il est vrai que, bien souvent par contre, La Demeure du Chaos a su anticiper les événements, prédire, voir (rappelant le Voyant rimbaldien) et prévoir.

If the Abode of Chaos has two dimensions, one being spiritual (the Spirit of the Salamander) and the other material and artistic (the Abode of Chaos) and therefore two futures. The first is therefore a spiritual future. Some have evoked the creation of a new religion…Quite a difficult task after the death of the nietzschean God. Idol, Icone, yes, just as a work of art can be. But on the other hand, it is true that the Abode of Chaos was often able to anticipate some events, to foretell, see and foresee. A sort of Pythie or Sybille of Cumes, a mythologi-

cal character able to make us, poor mortals, see our destiny. It is also interesting to briefly review metoposcopy. This art of prediction by examining the facial wrinkles, takes on a new dimension within the Abode of Chaos. Indeed, by rereading contemporary history through the portraits adorning the walls, we give the observer the possibility to read the future of the world, and his own by the way. On a more eschatological level (couldn’t we also consider a anagogic analysis of the Abode?) the question of death and destruction of the Abode of

sion au sein de La Demeure du Chaos. En effet, par la relecture de l’histoire contemporaine au travers des portraits qui ornent les murs, nous donnons au regardeur la possibilité de lire l’avenir du monde, et le sien par la même occasion. Pour revenir à une dimension plus eschatologique (et ne peut-on pas même envisager une lecture anagogique de la

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de la Demeure du | of the Abode of

Elle est devenue une sorte de Pythie ou de Sybille de Cumes, un personnage mythologique capable de montrer à nous autres, pauvres mortels, notre destinée. Intéressant aussi de se pencher rapidement sur la métoposcopie. Cet art de la prédiction dans les traits du visage prend une nouvelle dimen-

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Si l’on connaît le pouvoir prophétique de la Demeure, son futur se dessinera sous l’emploi de médias toujours plus en accord avec leur époque. L’art évolue avec son temps et a su créer de nouveaux langages, de nouvelles codifications. Ainsi, La Demeure du Chaos, qui se démarque par son aspect protéiforme et l’utilisation maîtrisée de “mixed media”, se tourne plus que jamais vers l’expérimentation. On ferait nôtres ces mots de Gene Youngblood “tout art est expérimental sinon ce n’est pas de l’art”. La vidéo devient alors le prolongement naturel d’une réflexion globale sur notre monde et semble être un outil des plus appropriés. La dématérialisation de l’art rend l’ascension vers le divin Ether imminente. L’image filmée, propagée à grande échelle via les réseaux infinis du cerveau contemporain qu’est devenu l’Internet, sera réalité virtuelle. En effet, l’Internet métaphore du Divin si ce n’est le Divin lui même ouvre pléthore de portes à l’expression plastique si bien que le “cyber art” n’en est qu’à ses balbutiements. La Demeure du Chaos deviendra numérique ou ne deviendra pas. Elle abolira ainsi les distances géographiques, dépassera la censure, deviendra zone d’autonomie temporaire, utopie pirate chère à Hakim Bey, interactive et instantanée, omnipotente et incontrôlable.

Ses sombres entrailles seront toujours béantes, ouvertes à qui voudra l’approcher, et recevront encore les artistes les plus avant-gardistes, performers ou personnages mutants. La Demeure du Chaos est en perpétuelle expansion et sème ses germes par-delà le monde. Les bunkers s’établissent çà et là en multiples de quartiers généraux, nouveaux points de ralliement, d’Est en Ouest. La diffusion est lancée. La théorie “artistique” du chaos, autodestructrice ou non, voit peu à peu son Manifeste devenir réalité. Quoi qu’il en soit, son extension sera rhizomatique, complexe et diffuse, soluble et dissolue, se propageant comme un rétrovirus (contaminant diront ses détracteurs) dans notre environnement social et artistique. Enfin, se nourrissant du Chaos (de l’actualité, du monde, revenu à son état de nature hobbesien d’“état de guerre permanent”…), source intarissable de création, elle défiera l’Infini.

Chaos, putting aside its juridical acceptance, reminds us of the delicate issue of immortality in art. Will it be able to go through centuries, to finally become a protester monument? We are aware of the prophetic powers of the Abode, its future will draw itself through the medias that are always attuned with their current era. Art evolves with its time and has created new languages and new codes. More than ever, the Abode of Chaos, demarcating itself for its protean aspect and its mastered utilisation of mix media, turns to experimentation. We will make ours these words from Gene Youngblood “all art is experimental, if it isn’t it’s not art”. Video has become a natural extension of a global thought process on our world and is a most appropriate tool. The dematerialization of art imminently brings us closer to the divine Ether. A filmed image, spread on a large scale through the contemporay brain which the internet has become, will be our virtual reality.

and spreads its germs all over the world. From east to west, Bunkers are landing here and there in a multitude of head quarters and rallying points. The broadcasting has now been launched. The artistic theory of chaos, autodestructive or not, is slowly seeing its manifesto becoming reality. In either way, its extension will be rhizomatic, complex and diffuse, soluble and dissolute, spreading like a retrovirus (contaminating its detractors) in our social and artistic environment. Finally, feeding upon chaos (of current events, of the world gone back to its Hobbesian “state of permanent war”) this inexhaustible source of creation, will defy infinity.

Internet is actually a metaphor of the Divine not to say the Divine itself, and opens a plethora of doors for artistic expression. Cyber art is slowly emerging.The Abode of Chaos will become digital, or won’t become at all. It will therefore annihilate all geographical distances, surpass censorship, and become a temporary autonomous zone, a piratic utopia very dear to Hakim Bey, interactive and instanteneous, omnipotent and uncontrollable. Its dark entrails will remain gaping for whoever wishing to enter, always welcoming avant-garde artists, performers, mutants and creatures. The Abode of Chaos is in constant expansion

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Demeure ?), la question de la mort, de la destruction de La Demeure du Chaos, si elle quitte un instant son acceptation juridique, renvoie au délicat problème de l’immortalité en art. Sera-t-elle alors capable de traverser les siècles pour devenir un monument contestataire ?

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From an academic point of view the genesis of an artistic creation, the maturing of the actual concept, recalls the ambitious stakes of conceptual art, where the idea takes precedence over the action, allowing art to become art. According to Leonardo da Vinci, art is “cosa mentale” and any artist who favour disegno follows the notion of conceptual art. What is conceptual in the project of the Abode of Chaos is the tabling of the artworks in1999, even before their creations, the works already existed. The first postulate was to transform a bourgeois mansion into works of spirit.

Ce qui est conceptuel dans ce projet c’est le dépôt dès 1999 des œuvres. Avant même leur réalisation, les œuvres existaient. Le postulat de départ étant de transformer un domaine bourgeois en œuvres de l’esprit. Pour Sol Le Witt par exemple, tout le cheminement intellectuel du projet a plus de valeur que l’objet présenté. Cependant, dans le processus des œuvres, les différentes interventions quotidiennes permettent davantage de matérialiser le concept.

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Formellement, on peut penser à Gordon Matta Clark et à ses “Cuttings”, découpe de formes et de volumes dans des bâtiments abandonnés. La volonté de libérer les espaces d’habitation de leurs contraintes sociales et utilitaires semble également être un autre point commun avec cet artiste avantgardiste. On peut penser également au Japonais Tadashi Kawamata, pour lequel le couple déconstruction-reconstruction est infini (Destroyed Church), ou encore à la redéfinition de l’habitat abordée longuement par Dan Graham. L’art conceptuel n’est qu’une influence, et n’est pas visible au regard du travail. L’ensemble du projet se situerait plus, dès lors, dans l’idée d’une “Gesamtkunstwerk”, où de la fusion organique des styles et des gestes artistiques doit renaître une expression dramatique. L’œuvre conceptuelle est bien cette manifestation d’une utopie marquée par le rêve de totalité. Il s’agit clairement d’une œuvre mentale en constante expansion, un dispositif complexe.

For Sol LeWitt, the entire intellectual development of the project has a much greater value than the presented object. Meanwhile, the daily interventions allow us to further materialize the concept. Let’s also mention the artist Gordon Matta Clark, best known for his “Building Cuts”, a series of works in abandoned buildings where he variously removed sections of floors, ceilings and walls. The desire to free these living spaces from their social and utilitarian constraints seem to be a common point of interest with this avant-garde artist. Tadashi Kawamata’s “destroyed Church” where the deconstructionreconstruction duo is infinite is also a good example. Or again Dan Graham’s redefinition of habitat. Conceptual art is an influence and is not visually observable. The project, in its globality could be described as a “Gesamtkunstwerk” or synthesis of the arts. Organic fusion of styles and artistic gestures would give birth to dramatic expression. A conceptual piece is the manifestation of utopia.

La déconstruction du bâtiment est rendue possible ici par l’ex-position de peintures et autres installations. Ce processus concret incarnant la matérialisation des œuvres, consistant à l’accumulation d’interventions, de signes, donne vie au projet tout en en développant la partie la plus visible, la plus essentielle. La peinture elle-même se voit déplacée, elle n’a plus de cadre ni de limite. Chacune d’elles

It is clearly a cerebral work of art in constant expansion, a complex device. The deconstruction of the building is made possible by the ex-position of paintings and other installations. It is this concrete process, an incarnation of the materialization of the works that consists in accumulating interventions, that gives life to the project, and help the development of the most essential and visual aspect of the experience. The paintings are themselves shifted and transformed, they are left frameless and without bounderies. Each of them bringing different subjects but all relying on the same principle of diversion, a common practice of the 20th Century, enabling reinterpretation of history without hierarchical organization. Quoting is another form of diversion that allows the integration of the corpus of history. The reference to postmoderrnism is indispensable to comprehend the entirety of the works. “It is bad thing to imitate what is bad and not wanting to imitate what is good.” (Democrite)

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D’un point de vue formel, la genèse de la démarche artistique, la maturation du concept lui-même, rappellent les enjeux ambitieux de l’art conceptuel où l’idée prime sur l’acte, ou comment permettre à l’art d’être art. Puisque l’art est “cosa mentale” selon Léonard de Vinci, tout artiste qui privilégie le disegno participe de l’art conceptuel.

amène un enjeu différent, mais toutes reposent sur le même principe de détournement, pratique courante au XXe siècle permettant la relecture du passé sans hiérarchisation de valeur. La citation, une des formes du détournement, est la possibilité nouvelle d’intégrer le corpus de l’histoire au sein d’une même démarche. La référence au postmodernisme est ainsi assez indispensable à la compréhension de l’ensemble des œuvres. “C’est une mauvaise chose que d’imiter ce qui est mauvais, et de ne pas même désirer imiter ce qui est bon.” (Démocrite) Mais, l’aspect provocateur ne réside pas en soi dans les peintures, mais plutôt dans la transformation même du lieu. Cette partie des œuvres conceptuelles est, comme on l’a vue, très riche, et l’évocation de la violence au travers de la thématique du chaos est infinie. L’horreur réside-t-elle dans les scènes contemplées ou dans le regard du spectateur ? Les œuvres sont un condensé de l’art du XXe siècle, elles évoquent de nombreux courants (land art, déconstructivisme…) et reposent de manière évidente les questions inhérentes de l’art (représentation, interprétation, définition du beau…). Mais elles se veulent également être le miroir du monde, pour en devenir une utopie organique. Beaucoup d’artistes semblent être évoqués tout au long de ce travail. Notamment ceux qui ont abordé le thème de l’horreur, ou ceux dont la provocation a permis la reconnaissance. Pour ne citer que les contemporains Jake et Dinos Chapman, Maurizio Cattelan, Kendell Geers, Dr Von Hagen… Même si, à nos yeux, rien au sein des œuvres n’est une représentation concrète de l’horreur. La question principale de ces œuvres est la confrontation permanente à autrui. Et c’est bien là son aspect novateur, son caractère tendancieux : jusqu’où peut-on forcer les gens à regarder ? Aucune autre œuvre n’a ce statut. C’est son existence physique qui la rend puissante, et est bien loin du “consensualisme” des commandes publiques. Cette confrontation permanente et imposée provoque de manière attendue et plus ou moins voulue des réactions. Mais c’est également le signe que les œuvres fonctionnent bien au-delà d’elles-mêmes. Le genre de réaction extrême de ces derniers jours ressemble fortement au syndrome de Stendhal, qui par lui-même statue l’œuvre en tant que telle. Ce trouble est appelé spécifiquement le “syndrome du voyageur”. Il s’agit d’un état d’extase lié au choc émotionnel provoqué par une œuvre d’art.

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“Brutalement, le sujet est en proie à un vertige, avec perte du sens de l’orientation, il ressent de violentes douleurs dans la poitrine et une accélération du cœur. Il croit perdre ses esprits, traversant tour à tour un état d’exaltation, un sentiment de toute puissance, parfois un état de panique accompagné d’une intense peur de mourir. Le plus souvent, les personnes retrouvent leurs esprits en quittant le lieu à l’origine de ce choc. Selon les villes ou les œuvres d’art en cause, différentes manifestations sont possibles. Le Syndrome de Stendhal est le premier syndrome du voyageur a avoir été reconnu. Il doit son nom au célèbre écrivain, Stendhal, qui le premier, en 1817, dans ses carnets de voyage, a fait la description de ce que lui-même a ressenti en sortant de l’église Santa-Croce à Florence. Aujourd’hui encore, chaque année, les urgences des hôpitaux de Rome et de Florence reçoivent des touristes en proie à ce même tourment.” (Source : http://www.e-sante.be/) La “Demeure du Chaos” s’impose et s’expose et met en œuvre la vérité d’un monde, elle en est son lieu spécifique, son reflet, son incarnat. Mais elle existe par la présence d’autrui ; “C’est le regardeur qui fait le tableau” énonçait Duchamp. A la citation de Buren : “Ceux qui vomissent mon œuvre sont les petits-enfants de ceux qui crachaient sur Renoir”, nous ajoutons “Ceux qui vocifèrent sur nos œuvres, sont les enfants de ceux qui vomissaient sur Buren”.

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The provoking facet does not lie in the paintings but rather in the transformation of the space. This aspect of the conceptual work is in fact quite rich and the violence evoked through the thematics of chaos is infinite. But does the horror reside within the work itself or in the eyes of the observer? The works are a compendium of art in the 20th Century and evoke various movements such as land art and deconstructivism to name a few. They interrogate in an obvious manner art’s inherent questions on representation, interpretation and the definition of beauty, but they are also the mirror of the world, to finally become an organic utopia. Many artists have been called upon, particularly those adressing the theme of horror, (although nothing within these works does represent horror as a final aim) or those whose provocation has brought them recognition, such as Jake and Dinos Chapman, Maurizio Cattelan, Kendell Geers and Dr Von Hagen to name some of our contemporaries. The specificity of these artworks is the permanent exposure and confrontation to the outside world, giving them their innovating and tendencious feature. How far can go in forcing people to watch? No other work has this status. It is its physical existence that makes it powerful and distinguishes it from the consensualism of a public commission. This permanent forced confrontation triggers expected reactions but at the same time is a sign that the works are carrying out their purpose. Lately the observed extreme reactions resembles the symptoms found in Stendhal’s syndrom confirming their status as truly artistic for this disorder is characterized by a state of rapture linked to and emotional shock provoked by art. “Brutally, the victim is subject to extreme vertigo with disorientation, sharp pain in the chest and rapid heartbeat, feeling of loosing one’s mind, going from a state of ecstacy to a state of utter powerfulness or sheer panick and fear of death. In most cases the symptoms disappear when the person leaves the place where he/she felt the shock coming on. Different manifestations are possible according to the exposure to places or artworks. The syndrome is named after the famous French author Stendhal, who described his experience with the phenomenon during his 1817 visit to the Santa Croce church in Florence, Italy. Every year, emergency rooms of hospitals in Florence and Rome still receive many tourists who experience these symptoms.” (source: http://www.e-sante.be/) The Abode of Chaos imposes and exposes itself, implements the truth of the world, it is its reflection, its incarnation. Its existence is only made possible through a permanent audience. “It is the observer who makes the art” stated Duchamp and to quote Buren “Those who spat on my work are the grand children of those who spat on Renoir”, and we add to this “Those who vociferate at the sight of our work are the children of those who spat on Buren”.

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obscurum per obscurius par Hauviette Bethemont - 1983/1999 thierry Ehrmann

On disperse bien les cendres, comme si ce n’était qu’une fois la mort annoncée que l’on pouvait envisager la multiplication de son corps et son absorption par le monde.

We scatter ashes, as if it is only once death has been declared that we can envisage the body multiplied and its absorption by the world.

Le seul double que l’on accepte généralement est celui que nous renvoie le miroir. Et encore, imaginez qu’un éclat vienne à le reproduire et le vertige vous prend. Une seule enveloppe pour une seule définition de l’individu. Dépassez cette frontière symbolique et vous pourriez voir poindre en plein vol les abords effrayants de la pensée et de tous ses possibles…

The only double that is generally accepted is the one we see in the mirror. Yet, imagine that a flash suddenly brings it to life and the thought is unnerving. One wrapping defines one individual -step past this symbolic frontier and you can envisage the floodgates opening to a terrifying expansion of the boundaries of thought and all the realms of possibility…

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Internet est justement un espace à part où, devenu enfin virtuel, le corps sans danger peut se diviser, se diluer et inventer l’ubiquité. Ne resterait alors que la substance, l’auteur, à savoir celui qui produit l’impulsion première. E.T. a plongé dans l’univers virtuel comme dans une expérience en résonance avec celle qu’il menait depuis 1983. Une expérience de non-existence juridique qui l’obligeait à se définir sans fin sur la frontière du réel.

The Internet is precisely such a space apart, where, having finally become virtual, the body can, without risk, divide, dilute itself and imagine itself ubiquitous. Nothing then remains but the substance, the originator, the individual who produced the first impulse. E.T. plunged into a virtual world as if into an experience which echoed his own from 1983 -an experience of legal non existence that forced him to endlessly redefine himself on the Le régime des grands incapables edges of reality. majeurs sous tutelle, posé comme The legal guardianship of mentally un postulat de vie, renvoyait en incapacitated adults, laid down effet à un effacement du registre as a postulate of life, effectively social, une absence au monde qui equates to erasure from the social électrisait l’essentiel c’est à dire la record, to a removal from the world chair et l’âme. En laissant aux ma- which electrifies the essence of gistrats le soin de prendre en charge the individual, in other words, the la codification de sa présence, celle body and soul. Leaving judges to de l’individu en prise avec le droit et take on the responsibility of ensde l’autre et par un effet de miroir hrining his existence in law, that la part obscure qui bien entendu of an individual under legal control ne pouvait que leur échapper, E.T. and his other self, its mirror image, marquait, sur ce double chemin au his deepest inner part, who, of va et vient incessant, la frontière course, they could never control, d’un espace qui sous le poids de la E.T. marked out, on this dual track coercition trouvait sa liberté. on which he traveled incessantly Car il s’agit bien d’une recherche, back and forth, the boundaries of d’une quête, que E.T. mène sur les a space where, under the weight

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bords du social et du religieux, mélangeant les chemins de tous les mystères. Les voies obscures se vivent avec lui dans la chair, il accompagne de tout son corps sa quête secrète, éprouvant les dangers à la surface de ses émotions et ramenant à la surface du juridique l’infiniment sacré.

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La liberté de conduire en toute connaissance de cause sa vie. Traversant un champ de mines ou encore un saut d’obstacle, il s’engage au prix d’une énorme discipline sur un chemin où le droit se dilue par trop de présence.

rêve d’en terminer avec les utopies et signe gie de survie. Géographiquement, il s’évade et il ne s’agit pas là de sa personne physique la mort des avant-gardes. Trouver quelques raisons d’espérer relève mais bien de son double moralement resdès lors de l’impossible combat. E.T. décide ponsable tel que le décrivent les lois, d’unialors de prendre la clef des champs. Cepen- vers juridiques en univers juridiques. dant, en choisissant de devenir un cobaye juridique, animal de laboratoire bon à être disséqué, il ne se soustrait en aucune façon au droit. Au contraire, il se met en permanence sous le regard de celui-ci. La liberté qu’il se donne, ne reste que celle de mesurer l’infime fraction où elle peut encore opérer en son sein. Accompagné d’un œil de Caïn qui en permanence scruterait dans les ténèbres de la tombe, il avance donc en renvoyant une image dont la force se fera dans la faute, donc dans l’humanité.

C’est un parcours initiatique qui éprouve le corps dans la mesure où, le combat et l’état de résistance devenus permanents, chaque geste finit par entraîner inévitablement (comme un handicap) sa prolongation dans la sphère du juridique. C’est dans cet espace C’est sous surveillance qu’il questionne le hors cadre, que E.T. va acter son expérience. système, produisant sans cesse des actes qui Les films, comme les référés jouent alors le se heurtent de plein fouet au dispositif légal. rôle de témoins et, à la limite de l’impression Il peut alors nous raconter cette histoire abdu corps dans le réel, ils doublent par un ef- surde qui à chaque faille renvoie à la fragilité fet boomerang l’unicité du regard. Dans la du questionnement initial. fissure, émerge alors le point de non-retour Cette image tutélaire ne peut que s’inscrire du “je”. “Je”, qui au-delà de l’aspect psychia- dans la tragédie. S’imaginer comme terrain trique éprouve l’irréductible de “l’être”. d’expérience implique en effet une part E.T. accompagne son voyage d’images sym- énorme d’honnêteté et c’est tout en violenboliques, d’un côté le grand livre de la loi, de ce que s’écrira donc ce chapitre initiatique. l’autre le Grand Livre qu’est la Bible. Entre, Si on ne frôlait ici les limites du droit, de la sans dieu ni maître, mais toujours à la re- bienséance, il ne resterait peut-être qu’un cherche du sens, il promène sa chair, sa pen- vide épouvantable. Or, E.T. vit sa dissolution sée, son rapport à la société. Chaque fois, il dans l’espace social avec l’énergie et la conss’éprouve, le terme se pétrit de souffrance, cience d’un porteur de croix. dans l’abandon. Seule la souffrance est selon lui capable de Quitter l’enveloppe, se dissoudre devient sublimer ses actes, elle court donc de droite une manière comme une autre de retrouver à gauche, du pied de son lit à l’entrée de son l’essence. C’est dans la multiplicité des ima- domaine. C’est elle qui insuffle une forme du ges, l’accumulation sur la durée d’actes, qu’il sacré à son voyage, qui donne un prix à sa déconstruit et se construit. Car sa démarche Rédemption. La dispersion qui trouve son relève de l’utopie. En questionnant en effet sens au creux du juridique est celle du parla position de l’individu face à la loi, face à tage du corps. La dimension de ce parcours l’information, face aux groupes économi- est forcément chrétienne. La souffrance, le ques, politiques, sociaux ou religieux, il dé- péché, la morale, tous les ingrédients d’une voile des possibles et des réseaux capables grand-messe se trouvent éparpillés le long de lui donner une liberté véritable à imagi- d’un chemin qui se réfère sans fin aux stations de la Croix entre damnation et extase. ner le monde. En 1980, E.T. devient majeur. L’âge, dit-on heureux, où les gens le plus souvent se précipitent dans le bel ordre du social. Difficile pourtant à cette époque-là d’essayer en toute innocence les chemins de traverses. Cette fin de siècle soigne sa propre fin, elle

Tous les jours, E.T. se met en situation non seulement de rendre des comptes mais aussi de prouver que vivre peut se conjuguer hors des normes codifiées et à l’intérieur du champ spirituel. Sous l’œil omniprésent de la justice, il s’égare et se disperse en une straté-

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Il fonctionne dès ce moment-là profondément comme une construction Internet; en réseau l’idée du “je” ne se définissant plus que dans le miroir du processus. Or, de pays en pays la loi change et se modèle selon des schémas établis à force d’histoire, de culture et de politique. Traverser le monde en choisissant des définitions aussi diverses ne pouvait que l’amener à se définir sur des critères plus essentiels. Comme il le souligne du reste, Internet reste pour lui une métaphore du divin, une agora des éthers. Plus le cadre qu’il s’impose est rigide, plus les règles y sont rigoureuses et plus il peut espérer s’en échapper. Ce qui s’échappe vraiment de cette non-vie, c’est son âme. Pour le corps, il reste encore à le porter aux limites de ce qui le discerne. Mais il procède somme toute de la même manière qu’avec son corps légal, il frôle la dissolution complète pour ne devenir qu’un rite de passage. Il aurait pu jouer intimité solitaire et secret d’alcôve, mais il préfère encore une mise à nu plus radicale et participe à des réseaux qui donnent à leur clandestinité des goûts de “terra incognita”. Echange, partage des corps et des sexes, il se situe d’emblée sur des chemins d’initiés. Ce sont les codes régis en ce domaine qui donnent sens à l’acte. Et dans la fluidité perdue, il retrouve la notion de dilution qui construit sa vie. Son corps légal autopsié, évacué, son corps sexué perdu dans la multiplication, ne restait que l’ombre de Dieu pour répondre à quelques questions de fond et dévoiler la vérité. Là encore, il systématise sa recherche et se tourne vers chaque groupe religieux, ethnique ou social, il entre et pénètre partout, du bord du fleuve à l’autre rive, il passe de la lumière à l’obscurité. Le tissu spirituel et social qu’il visite est aussi bien de l’ordre de celui qui se dérobe que de celui qui se vit dans les processions en plein jour. A chacun, il pose un problème fondamental : comment une personne jugée irresponsable peut-elle par-

of coercion, he found freedom. For this was -and is- a search, a quest, that E.T. conducts on the line between the social and the religious, weaving together the paths of all mysteries. He lived with dark ways residing in his flesh, he threw his whole physical being into his secret quest, experiencing dangers at the surface of his emotions and bringing the infinitely sacred to the surface of the legal. Freedom to lead his life with full knowledge of how things really are -crossing a minefield or an obstacle course, he embarked, with enormous self-discipline, on a path where the law was weakened by being too present. This was a journey of initiation which put the body to the test, in as much as the battle and resistance became constant, each action in the end leading inevitably (like a disability) to its continuation into the legal sphere. It was in this undefined area that E.T. was to enact his experience. So films, like referees, play the role of witnesses, and at the limit of the impression made by the body in reality, their single viewpoint is duplicated as it is bounced back to them. From the fissure emerges the point of non-return for the “I”. “I”, which beyond its psychiatric manifestation, experiences the irreducibility of the “being”. E.T. accompanies his journey with symbolic images -on one hand the great book of the law, on the other the Great Book which is the Bible. Between them, with neither god nor master, but always seeking meaning and direction, walk his flesh, his thoughts and his relationship with society. Each time, he is tested, the end molded by suffering, in self-abnegation. Leaving the outer body, dissolving, becomes just another way of rediscovering his essence. It is in the multiplicity of images, their accumulation over the time that actions last, that he deconstructs and reconstructs himself. For his approach is utopian. By in effect questioning the position of the individual facing the legal system, the news and economic, political, social and religious groupings, he reveals what is possible and the networks that can give him genuine freedom to imagine the world.

In 1980 E.T. became an adult -the age they call carefree, when people usually rush to take their place in the social order. It is difficult though, in this day and age, to take side roads in all innocence. The end of this century looks after itself, it dreams of finishing with utopias and marks the death of the avant-garde. Finding reasons to hope then becomes an impossible battle. So E.T. decided to go his own way. However, in choosing to become a legal guinea pig, a laboratory animal to be dissected, he did not in any way allow the law to restrict him. On the contrary, he put himself under its constant gaze. The freedom he gave himself was still only that of the freedom to weigh up the tiny part where it could continue to function within himself. As Cain under a staring eye constantly on watch from the shadows of the tomb, he thus moved forward, reflecting an image whose strength was to lie in transgression and thus in humanity.

refers endlessly to the Stations of the Cross between damnation and eternal bliss. Every day E.T. put himself in a position where he was not only accountable for his actions but also proved that life can be lived outside codified norms and within the spiritual domain. Under the omnipresent eye of the judicial system, he wandered and fragmented himself as a strategy for survival. Geographically he escaped, not his physical self but his morally responsible double as laws define it, legal worlds within legal worlds. From this moment on, fundamentally like an Internet structure; in a network in which the notion of “I” now defined itself only in the mirror of the process. Yet, from one country to another the law is changing and is being modelled on patterns established as the result of history, culture and politics. Travelling the world selecting such diverse definitions could only result in his defining himself on the most essential criteria.

It was while under supervision that he questioned the system, constantly doing things that clashed directly with the machinery of the legal system; so that he can now relate this absurd story in which each setback underlined the flimsiness of the original case.

Moreover, as he stresses, the Internet continues for him to be a metaphor of the divine, an agora of ethers. The more rigid the framework he imposed on himself, the stricter the rules, the more he could hope to escape. What in truth would escape from this non-life, was his soul.

This picture of life under legal guardianship can only belong to tragedy. Indeed, to think of yourself as experimental terrain implies a huge degree of honesty, so it is to be expected that this initiatory chapter will be written with savagery. If we were verging here on the limits of the law and propriety, perhaps all that would be left would be an appalling vacuum. Yet E.T. survives his eradication from the social arena with the energy and awareness of a man who has a cross to bear. He believes that only suffering is capable of sublimating his actions, so it rushes hither and thither, from the foot of his bed to the entrance of his domain. It is suffering which breathes a form of the sacred into his journey, which puts a price on his Redemption. The dispersion which finds its meaning in the emptiness of the law is that of the body divided. The dimension of this course is necessarily Christian. Suffering, sin, morality, all the ingredients of a high mass are scattered along a road which

He has yet to take his body to the limits of that which perceives it. Ultimately, however, the process will be the same as with his legal body, verging on complete dissolution in order to become nothing more than a rite of passage. He could have confined himself to playing solitary private games and to intimate talk, yet he preferred more radical exposure of himself and contributed to networks which by their clandestine nature have a “terra incognita” flavor.

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Talking to others, changing body and sex, he at once placed himself as someone privy to the ways of the initiated. There are codes governing this area which give meaning to the act. In the lost flow he rediscovered the notion of dilution which gives structure to his life. His legal body autopsied, disposed of, his sexual body lost in multiple facsimiles, there remains only the shadow of God to answer some fundamental questions and reveal the truth. Here

ticiper à la communion des esprits ? Justement si esprit et corps purs il y a, ce serait bien les siens, traversés de toute part par le grand vide juridique. Un trou noir où s’engouffreraient, amalgamés, tout le Mal et le Bien et dont la souffrance sécrétée induirait sa réalité. “Je pense donc je suis”, “je souffre donc j’existe” distille-t-il.

too, he makes his search systematic and turns to each religious, ethnic and social group, he enters and penetrates everywhere, from one side of the river to the other, he passed from light to darkness. The spiritual and social fabric he inspects is as ordered in what is revealed as what is seen paraded in the full light of day. He puts a fundamental problem to each of us: how can a person deemed incapable of running their own affairs take part in the communion of mind and spirit? Of course, if pure mind and body there be, it would be his, permeated in every direction by the great void of the law -a black hole in which the amalgamation of all Good and Evil is said to be engulfed whose secreted suffering is said to result in its reality. “I think therefore I am”, “I suffer therefore I exist” he says succinctly.

Le chaos, c’est bien connu, est le début de toute chose et, aux limites du désordre, E.T. est persuadé de pointer les stigmates de l’esprit. La crucifixion est donc symboliquement une icône qui lui convient. Le corps de pardon sacrifié, offert à travers la douleur, résonne sur un parcours qui ne se justifie que dans l’effacement. E.T. travaille toujours sur l’idée du plein et du vide, il comble, accumule, multiplie les images. Dispersé, il ne peut que laisser la place à cet indéfiChaos, it is well known, was the nissable chose qu’est l’âme.

beginning of everything, and at the limits of disorder, E.T. is convinced he should focus on the stigmata of the mind and spirit. Thus the crucifixion is a symbolic icon that suits him. The embodiment of forgiveness sacrificed, offered through pain, resonates along a road only justified in the extinction of self. E.T. continues to work on the idea of the solid and the void, he fills in, piles up, and increases the number of images. Fragmented, he can do no more than leave a place for that In 1999, as the century ended, he En 1999 en cette fin de siècle, il peut indefinable thing -the soul. was able to leave his guardianship quitter sa tutelle et son non-statut and non-status behind him and With the Internet, he has, in short, pour en revenir au contrat social au return to the social contract at the found an appropriate way of funcmoment même où celui-ci se délite. very moment it was disintegrating. tioning which echoes his life. Here Internet redéfinit l’individu et le geography is blown away, the legal The Internet redefines the indivirôle de l’auteur dans la masse des system is at a loss, being everywhe- dual and the role of the author in informations en perpétuel mouve- re is the norm and the network of- a mass of constantly shifting informent. E.T. est spécialiste des droits fers a new structure for the social mation. E.T. is an expert on author’s d’auteurs, ce n’est pas pour rien. arena. This is said to be a new uto- rights, and for good reason. In a Dans un univers virtuel, c’est encore pia which will at last make it pos- virtual world, it is still the “I” who le “je” qui résiste le mieux. sible to believe that the world can fights best. still, if not change, at least dream. He is one of its initiates and, in this ad augusta per angusta ad augusta per angusta game, he understands more quickly than others the full significance of this new arena.

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Avec Internet, il trouve en somme le juste fonctionnement en écho à sa vie. Le lieu géographique y explose, le juridique s’y perd, l’ubiquité est de mise et le réseau propose une nouvelle organisation de l’espace social. Une nouvelle utopie qui permettrait enfin de croire que le monde peut encore si ce n’est changer au moins se rêver. Il fait partie des initiés et, à ce jeu-là, il comprend plus vite que d’autres toute l’importance de ce nouvel espace.

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Le chaos Ou L’ordre de marche des possibles Légions qui s’avancent en rangs éparses dans l’encoignure du vivant Pour le rendre encore plus vivant. Car se qui pulse en nous lorsque, hébétés, nous nous retrouvons comme des toupies folles dans l’enceinte du vivant, c’est le désir. Le désir qui se cogne, phalène, dans la demeure de l’ordre. Le désir comme un oiseau de proie qui se blesse cent fois à une fenêtre et finit par la briser. Le désir et son rituel d’amour et de sang réclament les nerfs de la réalité. C’est aussi si l’on regarde bien Des femmes aux mains pleines d’ordures Fuyant les degrés de la connaissance Parce qu’il faut bien du désordre dans ces mains-là Pour répondre au monde. Le Chaos Le Chaos Un mot qui chante la pratique du désastre dans la gorge du condamné. Il dit : Négocions nos âmes… Nous verrons après pour la révolution.

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Tarik Noui

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ph. Ingrid J.

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Le troisième ouvrage de Fulcanelli, qui fut soustrait suivant le désir de son auteur, à toute éventuelle publication, s’intitulait “Finis Gloriae Mundi” (La Fin de la Gloire du Monde). Eugène Canseliet son disciple n’hésita pas d’ailleurs à l’évoquer de la manière suivante : “Dans la passive résignation des peuples asservis par le scientisme, je comprends mieux, après bientôt un demi-siècle, la ferme décision prise par Fulcanelli, que son troisième livre ne fût pas publié”.

The third work of Fulcanelli, which was withdrawn, according to the wish of its author, from every possible publication, was entitled “Finis Gloriae Mundi”. Eugene Canseliet did not hesitate to evoke in the following way: “In the passive resignation of a nation enslaved by scientism, i understand better, after almost half a century, the firm decision taken by Fulcanelli, that its third book shall not be published.”

(in La Tourbe des Philosophes, n°4)

(in La Tourbe des Philosophes, n°4)

Il faut dire que Finis Gloriae Mundi désigne aussi le titre d’un saisissant tableau de Valdès Léal conservé à la chapelle de l’hôpital de la Sainte-Charité-de-Séville en Espagne. Lors de son séjour en Andalousie, Eugène Canseliet fut saisi par l’expression de ce macabre joyau.

It should be mentioned that Finis Gloriae Mundi indicates also the title of an astonishing painting conserved at the Santa-Caridad Hospital (Saint Charity), in Seville Spain. This panel of two meters high was carried out by the artist Juàn de Valdès Léal, in 1672, to the ordering of Miguel de Manara, or Don Juàn. During his stay in Andalusia, Eugene Canseliet was aroused by the expression of this macabre jewel.

Cette scène intitulée Finis Gloriae Mundi, ainsi que l’indique le phylactère attaché au premier cercueil si inquiétant puisqu’il semble bien que l’Eglise soit ici à jamais déchue au seul profit de l’éveil initiatique symbolisé par le chevalier simulant la mort. Souvenons-nous que “le juge viendra juger son peuple” et que le mot qui termine le premier des trois tomes de L’Esprit de la Salamandre est : FINIS. Même si ce mot est au premier abord dur à accepter pour le lecteur, la révélation n’en constitue pas moins la fin d’une étape, de par le fait même qu’avec elle, il y a apport d’une chose nouvelle jusqu’alors maintenue cachée ou inintelligible. Ne les craignez donc point; car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. Matthieu 10:26-27 (LSg)

This scene is entitled Finis Gloriae Mundi, as shown by the phylactery attached to the first tomb. It seems that the Church is here forever decaying to the sole advantage of the initiatory awakening symbolized by the death-simulating knight. Lets not forget that “the judge will judge its people” and that the ending word of the last one of three volumes of The Spirit of the Salamander is: FINIS Even though this word might be difficult to accept for the reader, its revelation constitutes the end of a step and that this last one always brings a new beginning up to now hidden or unintelligible. Therefore do not fear them, for there is nothing concealed that will not be revealed, or hidden that will not be known.”

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Remerciements : Les 72 000 signataires de France et du monde entier qui ont apporté leur signature pour sauver les 2 700 œuvres de La Demeure du Chaos de la destruction demandée par la Mairie de Saint-Romain au Mont d’Or et son Conseil Municipal Tous les artistes qui ont amené leur contribution à La Demeure du Chaos depuis 1999 Ben, qui avant tout le monde avait compris la dualité de La Demeure du Chaos Maître Pierre Buisson, avocat au Barreau de Lyon Les principales traductions ont été réalisées par Satomi Zpira La Direction Générale du Musée l’Organe par Nadège Ehrmann La gestion des droits sur tous pays et les traductions historiques par Josette Mey Christian Philip, Député du Rhône (4e), Membre de la commission des affaires étrangères, qui avec courage, a apporté avant tous, son soutien à La Demeure du Chaos Paul Bocuse, notre “précurseur” pour les façades de son célèbre restaurant, pour son soutien sans faille La régie générale son et lumière par Marquis assisté en régie son de Xav Deprat et Padawan jc Laurent Surrier Thierry Loir, régisseur et gardien du Temple Chantal et Luc Pommier, guides et accueil des visiteurs, fidèles veilleurs de La Demeure du Chaos ph. Lukas Zpira

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Fabrice Garde, régie électronique Hauviette Bethemont par ses écrits La complicité fraternelle de Didier Manuel et de la Companie Materia Prima La complicité duale de la maison de l’Eden, de Marc et Isabelle Allardon XeddyX et Kat Laurent Coureau et sa narration d’un futur qui est déjà notre présent Philippe Liotard, sociologue et écrivain Alexandre Cardinali, réalisateur Etienne Perrone, réalisateur Christophe Bonin, Directeur du Palais Idéal du Facteur Cheval Josette Rasle, Commissaire de l’exposition “Avec le Facteur Cheval” Pierrot, le facteur au grand cœur Sydney et Kurt Ehrmann Pierrick, plasticien pluridisciplinaire, fondateur de “Trublyon” Ingrid J Pierre Dumont, Maire de Saint-Romain, principal protagoniste et détracteur de La Demeure du Chaos qui a su nous insuffler la force de résister. Eric Soudan et LM Philippe Brunet-Leconte pour son appel à signer la pétition Denis, l’homme aux mains d’acier

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A l’ensemble des salariés du Groupe Serveur et de Artprice au sein de La Demeure du Chaos ph. Marc del Piano

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Audrey Savoye, Christine Largy, Muriel Dunand, Chloé Jugan, Léa Piskiewicz, Alexis Morel, Elsa, Sandrine del Piano

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Aux Saromagnots fidèles de La Demeure du Chaos malgré les forces conservatrices A l’Eglise Réformée et sa tolérance et son concours à la recherche de la vérité pour la découverte du Temple protestant de Saint-Romain de Couzon Aux voisins mitoyens de La Demeure du Chaos Stéphanie et Jean Tristan et leur lieu magique “La Taverne de Dada“ … et à tous les soutiens connus et inconnus du monde entier…

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Légendes

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Page 40 “Marcel Duchamp“peinture de Thomas Foucher selon une forme élaborée par thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC, photos Marc del Piano.

Pages 68, 69 Photo et dessins de Marc del Piano selon une forme élaborée et des textes de thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la Borderline Biennial avec la Page 41 ”Fulcanelli” à travers “Chevreul et Dujols “peinture performance originale de la pilule entre thierry Ehrmann et Deuxième de couverture Interieur du “Bunker de La Demeure du Chaos” de Mathieu Briand et thierry Ehrmann, de Thomas Foucher selon une forme élaborée par thierry Pierrick, Alexis, Audrey et Thomas. photo Marc del Piano d’après une régie lumière de thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC, photos Pages 70, 71 Extraits du long métrage (72mn) du réaMarc del Piano. Ehrmann. lisateur Alexandre Cardinali sur un scénario de thierry Ehrmann (borderline Biennial) en ligne sur http://blog. Page 42 “Off Shore” sculpture thierry Ehrmann, photo Troisième de couverture Red swiming pool”, installation Ehrmann.org/videos/. et sculpture monumentale de thierry Ehrmann, Photo de Marc del Piano Marc del Piano. Page 43, 44 “KICHIGAI” Seuls les fous survivront: nouvelle Pages 72, 73 ”Insomnia “par la compagnie Materia Prima : Emmanuel Pestre “Overshall”, Mathieu Hibon, Philippe Quatrième de couverture “Vanitas vanitatum omnia vani- originale de Laurent Coureau, traduction de Viviane Martin, Didier Manuel “ODM” Virginie Gabriel, Laetitia tas” performance de thierry Ehrmann, video performance Vandelli Viratelle “L’allumette”, Yannick Gerard “Illwyt”, Diane de Ron Athey, photos de Lukas Zpira Page 45 Laurent Coureau Auteur, fondateur de la Spirale. Vaicle, Emilie Katona, Christophe Ragonnet, Nathalie Page 1 Image numérique de la Demeure du chaos de Marc org, photos de Lukas Zpira en arrière plan “Hommage à Simon, William Nurdin “Xulfni” Marie Tournier Cardinal Citizen Bizot mort à 126 ans” peinture de Thomas Foucher “Almanémo”, Alexandre Qquentin, Joël et Isabelle del Piano d’après la vue d’un Drone par Airtechphoto.fr “Container Borderlinebiennal.org/iso668~xyy’” selon une Reinachter avec Gardian (Cheval) Philippe Fontez “Phil Page 2 Dessin de Marc del Piano selon l’ouvrage “2052” forme élaborée par thierry Ehrmann dans le cadre de sa Von”, Niko Georgiades “Def”, Takederu Kudo danse Buto, dont thierry Ehrmann est l’auteur conception de la DDC. Lux Fere avec Mathieu Hibon (l’intégrale des performances Page 3 “Nutrisco Et Extinguo” 1999 extrait du postulat de sont dans le long métrage (voir plus haut) photos Marc del 1999/L’Esprit de la Salamandre dont thierry Ehrmann est Page 46, 47 “Red swiming pool”, installation et sculpture Piano. monumentale de thierry Ehrmann, détail de “Container l’auteur. Borderlinebiennal.org/iso668~xww” avec dans l’ordre Pages 74, 75 Takederu Kudo danse Buto, performance dans Page 4, 5 “Ground Zero” installation et sculpture monupeinture de Goin, Cart1, Thomas Foucher et Goin selon une le Bunker de la DDC Lukas et Satomi Zpira avec Suka Off: mentale de thierry Ehrmann 2001, photo Marc del Piano forme élaborée par thierry Ehrmann dans le cadre de sa Piotr Wergzynski et Sylvia Lajbig. Photos Marc del Piano. conception de la DDC, avec peinture de Goin, photo Marc Page 6- 9 détail façades Est de La Demeure du Chaos de Pages 76, 77 Takederu Kudo danse Buto, Histoires diffudel Piano. thierry Ehrmann, photo Marc del Piano ses/fragments avec Virginie Gabriel, Homme nu au prise Page 48-51 L’Histoire du monde dé-legendée texte de avec un cochon mort avec Christophe Ragonnet, Photos Page 10- 15 texte de Hauviette Bethemont, photomonthierry Ehrmann en fond dans l’ordre “Lord of Word”, Marc del Piano, Von Magnet : Philippe Fontez “Phil Von”, tage de Marc del Piano, archives musée l’Organe, thierry “Sunnit’s Martyr” “Polonium 210” “Public Enemy Flore Magnet, Niko Georgiades “Def”. Ehrmann et sci VHI.et vue plongeante sur “Overground” 1936/1979/2008”, peintures de Thomas Foucher selon des installation et sculpture monumentale de thierry Page 78, 79 Takederu Kudo danse Buto,“Body Without formes élaborée par thierry Ehrmann dans le cadre de sa Ehrmann. Wings instant 2, Ame (flamenco)”, “Ruah” Naissance, conception de la DDC, photo Marc del Piano. “Random” Companie Materia Prima, photos Marc del Page16, 17 “Big brother is watching you” installation de Page 52 “Mao Zedong” et” Deng Xiaoping peintures Piano, photo infra rouge dans le bunker de la DDC Ingrid J. thierry Ehrmann, photo Marc del Piano. de Yining Zhao selon des formes élaborées par thierry Page18-21 “Red Code” peinture de Yining Zhao selon une Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC, photo Page 80, 81 Takederu Kudo danse Buto, Photos Marc del Piano. forme élaborée par thierry Ehrmann dans le cadre de sa Marc del Piano. conception de la DDC, photo Marc del Piano. Page 53 L’Histoire du monde dé-legendée texte de thierry Page 82-87 Ron Athey performance dans le bunker de la Page22, 23 “Hommage au Facteur Cheval” peinture de Ehrmann en fond dans l’ordre les plasticiens Yining Zhao, DDC “Actiomextasie” texte de Ron Athey, texte de Philippe Liotard sociologue, rédacteur à la revue Quasimodo. Thomas Foucher selon une forme élaborée par thierry Thomas Foucher, thierry Ehrmann, Cart1 Pierrick. Photos Marc del Piano et Lukas Zpira. Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC, photos Page 54, 55 “Gemayel and son”” Tayyip Erdogan ou Marc del Piano. Pages 88, 89 Portrait de Didier Manuel “ODM” fondateur la Sublime Porte”” 11/09/1973 hommage à Salvador de la compagnie Materia Prima photo de Lukas Zpira avec Page 24 Photomontage de Marc del Piano Allende”” Verges ou le Salaud lumineux” peintures de un texte orignal de Didier Manuel“ODM”. Page 25 projections pirates aux nuits sonores avec “Cart1” Thomas Foucher selon des formes élaborées par thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC, photo Pages 90, 91 “Entre le Tigre et l’Euphrate”, installation et et “vision sonore “sur des vidéos originales de Marc del Marc del Piano. sculpture de thierry Ehrmann, photo Marc del Piano Piano et thierry Ehrmann, blog.Ehrmann.org Page 56-59 Dans l’ordre” Jean Baudrillard ou l’Esprit du Pages 92, 93 “Container Borderlinebiennal.org/iso668~x” Page 26, 27 Photomontage de Marc del Piano, extrait installation et sculpture thierry Ehrmann “Vanitas d’un Recueil de 351 lettres lrar de thierry Ehrmann à Pierre terrorisme”, “Rostropovitch devant le mur de Berlin”, “Mahatma Ghandi dans le Chaos de Calcutta “, “Aung San Company LTD” peinture de Thomas Foucher selon une Dumont (bientôt publiées). Suu kyi”, “Mehdy Kavousi” “Haiti Chaos” peintures de forme élaborée par thierry Ehrmann dans le cadre de sa Page 28- 33 Alchemy: Abode of Chaos ServerGroup Thomas Foucher selon des formes élaborées par thierry conception de la DDC, photo Marc del Piano, Container and Artprice textes de thierry Ehrmann Kurt Schwitters Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC, photo Borderlinebiennal.org/iso668~yx” à la 9e Biennale d’Art peinture de Thomas Foucher selon une forme élaborée par Marc del Piano. contemporain de Lyon. thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC Pages 60, 61 “Fractales” Image numérique de Marc del Pages 94, 95 Textes de Lukas Zpira, Amsterdam 2007, © groupe Serveur, photo de Marc del Piano Piano. image de fond Suka Off: Piotr Wergzynski et Sylvia Lajbig. Pages 34-39 Photos de Lukas Zpira des bureaux de Photos Marc del Piano. Pages 62, 63 “Where is my mind “peinture/pochoir de Server Group et d’Artprice selon une forme élaborée par thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC Goin, peintures de Yining Zhao selon des formes élaborées Page 96 Portrait de Satomi Zpira par Lukas Zpira. par thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la © groupe Serveur Page 97 Portrait de thierry Ehrmann par Lukas Zpira. DDC, photo Marc del Piano. Page 98 Photo de Lukas Zpira, “néon Blackout” de Nicolas Pages 64, 65 “Bunker de La Demeure du Chaos” de Delprat mathieu Briand et thierry Ehrmann, photo Marc del Piano, avec la face droite: “Governing by Networks” peinture de Page 99 Photo de Lukas Zpira, “Hubris de LDATB”, installation land art de thierry Ehrmann Goin, conception de thierry Ehrmann, remerciements à : Bureau d’études de l’Université Tangente, photos Marc Page 100 Portrait de Laurent Surrier par Lukas Zpira del Piano. Pages 101 Portrait de Lord Zilah du clan Hidden Shadows Page 66, 67 Dessin de Marc del Piano selon une forme éla- N.Y. par Lukas Zpira. borée et des textes de thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la Borderline Biennial avec la performance Pages 102 “Marathon Man” installation thierry Ehrmann, photo Marc del Piano. originale de la pilule. Première de couverture Vue d’ “Overground” installation et sculpture monumentale de thierry Ehrmann, photo Marc del Piano.

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Page136, 137 Suite III “le Future de La Demeure du Chaos” Pages 173 “Nous régnerons pour mille ans…”, autopor“Underground” installation et sculpture monumentale de trait de Lukas Zpira et thierry Ehrmann. Pages 104 Photo de Lukas Zpira “2052” Marc del Piano et thierry Ehrmann, photo Marc del Piano. Pages 174 “Le pacte du sang.”, performance et autoporthierry Ehrmann, pochoir de Goin, Page138, 139 Suite IV “le Future de La Demeure du Chaos, traits de Lukas Zpira et thierry Ehrmann. Pages 105 Photo de Lukas Zpira avec une photo d’une per- “Bunker de La Demeure du Chaos” de Mathieu Briand et Pages 175 Ron Athey sur le Gisant entouré de thierry thierry Ehrmann, photo Marc del Piano. Ehrmann et Philippe Liotard, photo de Lukas Zpira formance de Greg Semu, sculpture crucifixion de Robert Page 140, 141 Suite V “le Future de La Demeure du Chaos, Pages 176 thierry Ehrmann lors du procès en appel de La Combas et installation de thierry Ehrmann ContainerBorderlinebiennal.org/iso668~XyX” installation Pages 106 Photo de Lukas Zpira et installation de thierry Demeure du Chaos au Tribunal de Lyon, Les 24 colonnes, et sculpture thierry Ehrmann, photo Marc del Piano. Ehrmann juin 2006, photo d’Eric Soudan. Pages 103 Portrait de Marquis Plasticien Body piercer par Lukas Zpira

Pages 107 Photo de Lukas Zpira de “ChristIII” installation de thierry Ehrmann

Pages 142, 143 “Cosa mentale” Texte de LDATB, installation et sculpture thierry Ehrmann, photo Marc del Piano.

Pages 108 Photo de Lukas Zpira de “Ground Zero” installa- Pages 144, 145 “Cosa mentale” Texte de LDATB tion et sculpture monumentale de thierry Ehrmann 2001 “ Pages 148-153 “Obscurum per obscurius” texte de Pages 109 Photo de Lukas Zpira de “Highway to Bosnia”” Hauviette Bethemont avec thierry Ehrmann1983/2007, installation et sculpture monumentale de thierry Ehrmann traduction de Josette Mey, en page 153 “Head Quarter” installation et sculpture thierry Ehrmann, le centre névralPages 110, 111 Vue nord de La Demeure du Chaos coté rue gique de La Demeure du Chaos, photo Marc del Piano. de la République photo Marc del Piano Pages 154 “Temple Organique” installation thierry Pages 112, 113 “Les Porteurs de Cendre”, installation et Ehrmann, photo de Marc del Piano. sculpture monumentale de thierry Ehrmann & Marc del Pages 155 “couloir Eros et Thanatos” installation thierry Piano, photo Marc del Piano. Ehrmann, photo de Lukas Zpira. Pages114 Vue Nord et face Ouest (façade de l’Orient) de La Demeure du Chaos coté rue de la République photo Marc Pages 156, 157 Entrée principale de La Demeure du Chaos avec “Pi” peinture de Cart1 selon une forme élaborée par del Piano. thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC, Pages 115 Vue Nord et façade Est et Nord de la photo Marc del Piano, “12 résistants” peinture de LDATB “Salamandra “de La Demeure du Chaos, coté rue de la selon une forme élaborée par thierry Ehrmann dans le République photo Marc del Piano. cadre de sa conception de la DDC, photo Marc del Piano. Pages 116, 117 ”Oiseau de feu”, installation et sculpture Pages 158, 159 “Nos arbres qui sont aux cieux” installation monumentale de thierry Ehrmann, photo Marc del Piano. et sculpture végétale de thierry Ehrmann, photo Marc del Pages 118, 119 Vue Est de La Demeure du Chaos des princi- Piano. pales installations et sculptures monumentales de thierry Pages 160, 161 Container Borderlinebiennal.org/ Ehrmann, photo Marc del Piano. iso668~zxx” installation et sculpture thierry Ehrmann Pages 120, 121 Vue aérienne d’ Overground” installation et “Vanitas Company LTD, photo Marc del Piano. sculpture monumentale de thierry Ehrmann, photo Marc Pages 162, 163 “Mur de l’Est ““La mer d’Aral, work in del Piano. progress” au fond “Overground” vue de nuit, ensemble d’installation sculpture et forme de thierry Ehrmann, Pages 122-125 Temple protestant de Saint Romain de Couzon (1630/1685),(Re)découverte de thierry Ehrmann, photo Marc del Piano photo Marc del Piano. Pages 164 Container Borderlinebiennal.org/iso668~xyy” Pages126, 127 La vidéo d’Envoyé Spécial (sur DailyMotion) installation et sculpture thierry Ehrmann “peinture de ©2006 France 2 - Envoyé Spécial - 23 /02/2006 - Portrait Goin “Iso 668~Napoli(UK)” selon une forme élaborée par thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC, de thierry Ehrmann à La Demeure du Chaos avec : Loic Tanant, Bernard Montpert, Eric Soudan et Claudine Seguin. photo Marc del Piano. Agence de Presse Noon et LM production. Photo Marc del Pages 165 Container Borderlinebiennal.org/iso668~xx’y” Piano. installation et sculpture thierry Ehrmann “peinture de Pages 128, 129 Célèbre panneau publicitaire déclassé par Yining Zhao “Iso 668~ weapon of mass destruction arrêté pour devenir un “work in progress” selon une forme (WMD) “selon une forme élaborée par thierry Ehrmann élaborée et des textes de thierry Ehrmann dans le cadre de dans le cadre de sa conception de la DDC, photo Marc del sa conception de La Demeure du Chaos avec la complicité Piano. de Paul Bocuse. Photos Marc del, Piano, archives du musée Pages 166, 167 Versus 0.1 Final Lukas et Satomi Zpira / l’Organe, photo thierry Ehrmann. XeddyX / Tarik / David / Marquis, vidéo HD de Marc del Piano dans le cadre du scénario original de la Borderline Pages 130 Mathieu Briand “Ubïq: a Mental Odyssey-The Mental Ship in Kaos-2007”. Courtesy the artist and Galerie Biennial de thierry Ehrmann. Maisonneuve. Dessin de Marc et effets spéciaux de Marc Pages 168, 169 Vue de la façade principale à travers del Piano selon une forme de mathieu Briand et le regard “Ground Zero” photos Marc del Piano. post mortem de Stanley Kubrick. Pages 170 Vue de la façade avec en premier plan “Red Page 131 “portrait Stanley Kubrick” par Thomas Foucher swiming pool” installation de thierry Ehrmann, photos selon une forme élaborée par thierry Ehrmann dans le Marc del Piano. cadre de sa conception de la DDC, photo Marc del Piano. Pages 171 Vue de la façade avec en premier plan Page 132, 133 “le Future de La Demeure du Chaos “selon ContainerBorderlinebiennal.org/iso668~yxx’y” installades textes 1999/2007 élaborés par thierry Ehrmann dans le tion et sculpture thierry Ehrmann “peinture de Cart1 “Iso cadre de sa conception de la DDC, photo Marc del Piano. 668~ Guantanamo “selon une forme élaborée par thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC, photos Page 134, 135 “le Future de La Demeure du Chaos II” selon des textes 1999/2007 élaborés par thierry Ehrmann Marc del Piano. dans le cadre de sa conception de la DDC, Container Pages 172 Autoportrait Lukas Zpira. Borderlinebiennal.org/iso668~XXX” installation et sculpture thierry Ehrmann, photo Marc del Piano.

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Pages 177 “Deo Gracias” portrait de thierry Ehrmann par Lukas Zpira. Pages 178 Portrait de Marc del Piano en I.R.par Ingrid J. Pages 179 Œuvres de Marc del Piano. Pages 180 “Finis Gloria Mundi” d’après Juan de Valdes Leal, peinture de LDATB selon une forme élaborée par thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC, photo Marc del Piano. Pages 181 “la Cour des Papes” huit peintures de LDATB selon une forme élaborée par thierry Ehrmann dans le cadre de sa conception de la DDC, photo Marc del Piano. Pages 182, 183 “Finis Gloria Mundi” texte original de thierry Ehrmann (1985 G.N.L.F./2007) dans le cadre de sa conception de la DDC, photo Marc del Piano. Pages 184, 185 Eclairage de la partie intime de “Overground” installation et sculpture monumentale de thierry Ehrmann, photo Marc del Piano. Pages 186 Portraits de Kurt Ehrmann, Josette Mey, Nadège Ehrmann, Sydney Ehrmann par Lukas Zpira Page 187 Portraits de Alexandre Cardinali, Chantal et Luc Pommier, Thierry Loir, Fabrice Garde par Lukas Zpira Page 188 Portraits de Cart1 par Lukas Zpira, Yining Zhao par Marc del Piano, Thomas Foucher par Lukas Zpira et Goin par Marc del Piano. Pages 192 Mosaïque de vues, provenance archives Musée l’Organe, thierry Ehrmann, photos Marc del Piano, portrait de Monseigneur Barbarin par Eric Soudan, la Taverne de Dada, Ben Imperator, Eric Soudan pour Envoyé Spécial, Anny Brunelle, Tarik, Denis et l’acier, thierry Ehrmann après l’accident, LV by Goin.

ph. Marc del Piano, Eric Soudan, Hauviette Bethemont, Sydney Ehrmann, video Alexandre Cardinali

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Mille fois la première question de mes visiteurs abasourdis par la Demeure du Chaos est “Pourquoi ?”. La réponse me replonge en 1999 quand, après avoir dévoré le veau d’or dans le grand festin paganiste du siècle dernier, je cherchais à nouveau ce monde gnostique. Ma seule rédemption passait de nouveau par cette terrible épreuve, renaître par ma damnation première, la démence que l’on reçoit comme une onction suprême à la naissance pour se transcender dans l’art. Cette fureur maniaque, ma sulfureuse maîtresse, sera de nouveau ma complice avec ses troubles de l’humeur. Elle donnera la vie à ma plume pour écrire une longue, une très longue histoire qui naît de la nuit des temps, s’abreuve du chaos alchimique, prima materia de ce XXIe siècle tragique et somptueux pour s’incarner dans ma chair et mes œuvres et retrouver le monde des demeures philosophales. Il fallait accomplir ce Grand Œuvre,

quel qu’en soit le prix, le hurlement des gueux, la vindicte des hommes en noir, l’anathème des moralistes. Mais tous oubliaient que depuis la naissance du droit, il n’y a ni crime ni délit lorsque le prévenu est en état de démence ou contraint par une force majeure. Cette démence de l’acte artistique, cette force majeure qu’est la folie créatrice permet à l’homme depuis des millénaires de bâtir des temples, des catacombes, des charniers, des lieux de génuflexion, des calvaires, des labyrinthes, des Golgotha, des oratoires, des chemins de croix, des sanctuaires, des prieurés, des cathédrales de lumière. Tous ces mots, fidèle lecteur, désignent la Demeure du Chaos dont la dualité est l’Esprit de la Salamandre, le souffle alchimique de la Demeure. Alors, à ta véritable question, “pourquoi cette noirceur ?”, je te réponds simplement : quand tu verras la noirceur, réjouis-toi car c’est le début de l’Œuvre... thierry Ehrmann

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EDITION

“Why?” is the first question I have been asked a thousand times by the visitors, stunned by the Abode of Chaos. The answer brings me back to the year 1999, as i found myself looking once again for this gnostic world, after the golden calf was devoured during the great pagan feast of the last century. Experience one more time this terrible ordeal and transcend through art to finally reach redemption. Rebirth through the very first damnation, this insanity we received at birth like a supreme unction. A maniacal fury, my sulphurous mistress and her mood disorders, will once again be my accomplice. She will bring my quill to life, for me to write a very long story, that emerges from the dawn of time, quenches its thirst in the Alchemical Chaos, materia prima of this tragic and sumptuous XXI Century, and incarnates itself in my flesh and creations and recover the world of the Dwellings of the Philosophers.

The Great Work had to be accomplished, no matter what the price, no matter how loud the beggars’s howl, the vindication of the men in black or the moralists’s anathema. But many forgot that since the beginnings of law, there is no crime nor offence when the accused is in a state of insanity or constrained by an act of God. This dementia of artistic creation, the power of its creative madness have since milleniums made it possible for mankind to build temples, catacombs, mass graves, places of genuflexion, calvaries, labyrinths, Golgotha, oratories, via crucis sanctuaries, priories and cathedrals of light. Each of these words, dear faithful Reader, describes the Abode of Chaos and its dual aspect:the Spirit of the Salamander, the alchimic breath of the Abode. To your actual question, “why this darkness?” would therefore simply answer: “when you see the darkness, rejoice for the Opus starts now...”