La chirurgie bariatrique - AFDN

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Page 1. La chirurgie bariatrique. Docteur Blandine Gasa‐Cherifi. Mardi 12 Octobre 2010. Page 2. L'obésité : une maladie chronique grave. Page 3 ...
La
chirurgie
bariatrique


Docteur
Blandine
Ga5a‐Cherifi
 Mardi
12
Octobre
2010


L’obésité : une maladie chronique grave

L’obésité : une maladie chronique grave

Reeves GK et al, BMJ 2007

L’obésité : un problème de santé publique

Obépi 2009

Une pharmacopée pauvre  Des essais en cours (Smith SR N Engl J Med 2010; Greenway FL, The Lancet 2010)

 Au cours des 24 derniers mois, retrait de l’antagoniste des récepteurs des endocannabinoides de type 1 ( Rimonabant®) et de l’inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de l’adrénaline (Sibutral®)

 Une seule molécule est disponible: le Xénical, inhibiteur partiel des lipases. Perte de poids : -2,9 kg (95% IC -2.5 à 3.2, 15 études) (Rucker D, BMJ 2007)

Étude DPP (Diabetes Prevention Program) Knowler WC, N Engl j Med, 2002

N = 3234 intolérants au glucose Placebo Metformine : 850 mg X 2 /j Intervention hygiénodiététique

Les mesures hygiéno-diététiques sont elles efficaces ?

Sacks,
FA
,
NEJM
2009


Une prise en charge difficile

La chirurgie de l’obésité : historique 1960 : USA : les court-circuits jéjuno-iléaux 1965-1970 : la gastroplastie verticale calibrée (Edward Mason)

1980-1985 : les cerclages épigastriques

1990 : le court-circuit gastrique

2000 : la sleeve gastrectomie

L A P A R O S C O P I E

La chirurgie bariatrique : les montages chirurgicaux

Nombre
annuel
 d’actes
de
chirurgie
 bariatrique
 X7
de
1997
à
2006


La chirurgie bariatrique : Indications

Enquête CNAMTS 2002-2003 : Rodde-Dunet MH et al. La chirurgie de l’obésité en France: résultats d’une enquête nationale. Ann Chir 2005

 51 % des patients n’ont pas bénéficié d’une prise en charge médicale d’au moins un an avant l'intervention chirurgicale  45% des patients n’ont pas eu de bilan multidisciplinaire préopératoire  Le consentement éclairé du patient opéré ne figure que dans 54% des dossiers médicaux  Pour 16% des patients l’opération est contre-indiquée : soit l’indice de masse corporelle est inférieur aux seuils préconisés, soit en raison de la présence d’une autre pathologie.

Téléchargeable sur www.has-sante.fr

La chirurgie bariatrique : Indications

 La prise en charge des patients candidats à une intervention doit s’intégrer dans le cadre d’une prise en charge médicale globale du patient obèse.  La chirurgie bariatrique est indiquée par décision collégiale, prise après discussion et concertation pluridisciplinaire.

La chirurgie bariatrique : Indications  En 2ème intention après échec d’un traitement médical, nutritionnel, diététique et psychothérapeutique bien conduit pendant 6-12 mois  En l’absence de perte de poids suffisante ou en l’absence de maintien de la perte de poids  Patients

bien informés au préalable, ayant bénéficié d’une prise en charge préopératoires pluridisciplinaires  Patients

ayant compris et accepté la nécessité d’un suivi médical et chirurgical à long terme

La chirurgie bariatrique : Indications

 PaOents
avec
IMC
≥
40
kg/m2,
  PaOents
avec
IMC
≥
35
kg/m2
avec
au
moins
1
co‐ morbidité
suscepOble
d’être
améliorée
:

  Maladie
cardiovasculaire
dont
HTA,
  SAOS,
troubles
respiratoires
sévères,
  Maladies
ostéo‐arOculaires
invalidantes.
  Désordre
métabolique
sévère
en
part.
DT2,
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Perte de poids avant la chirurgie avec IMC < seuil ≠ CI

La chirurgie bariatrique : Indications

La
prise
en
charge

 des
personnes
obèses
adultes
 Consultation (IMC > 30 kg/m²)

IMC > 35 et complications ou IMC > 40

Semaine éducative

Complications décompensées, grabatisation

Hospitalisation conventionnelle

30 40 et absence de complication HDJ 4 séances d’éducation thérapeutique espacées de 1 mois Consultations

Le
suivi
des
paOents
 Semaine éducative

Evaluation à 3, 6 et 12 mois

Suivi hebdomadaire 12 semaines ( CERSO)

Chirurgie de l'obésité

OrganisaOon
du
CERSO
 Centre
d’Etude,
de
Recherche
et
de
Soins
de
l’Obésité


• 4
Groupes
de
10
paOents

 • 12
séances
d’EducaOon
ThérapeuOque
 hebdomadaires

  Médecin
  Kinésithérapeute
/enseignant
APA
  Diété6cienne

  Psychologue


• EvaluaOon
à
3,
6
et
12
mois


La
chirurgie
de
l’obésité
 (recommandaOons
HAS
2009)
 •  Après
une
prise
en
charge
mulOdisciplinaire
d’au
moins
6
 mois
(semaine
éducaOve
+
CERSO)
 •  Décision
en
Réunion
de
ConcertaOon
Pluridisciplinaire
 (chirurgien,
médecin,
IDE,
diétéOcienne,
psychologue)


•  Bilan
pré
opératoire
 •  Suivi
post
opératoire
(1,
3,
6,
9
et
12
mois
post
opératoire
 puis
au
minimum
2/an)


La chirurgie bariatrique : Contre-Indications • Les troubles cognitifs ou mentaux sévères • Les troubles sévères et non stabilisés du comportement alimentaire • L’incapacité prévisible du patient à participer à un suivi médical prolongé • La dépendance à l’alcool et aux substances psychoactives licites et illicites • L’absence de prise en charge médicale préalable identifiée • Les maladies mettant en jeu le pronostic vital à court et moyen terme ; les contre-indications à l’anesthésie générale.

La chirurgie bariatrique : Indications  Quelle technique pour quelle patient ? Pas de consensus établi au niveau des recommandations françaises ou internationales concernant le type d’intervention à réaliser en première intention.

Le choix des techniques chirurgicales doit prendre en compte d’autres critères que la seule expérience des chirurgiens, notamment le rapport bénéfice/risque des différents types d’intervention ou d’autres critères comme l’âge, l’IMC, les troubles du comportement alimentaire...

La chirurgie bariatrique : Indications  Quand faut il réintervenir? • Les réinterventions peuvent être proposées en cas d’échec du traitement chirurgical ou de complications. • Les indications des réinterventions ne font pas l’objet d’un consensus international, et il n’y a pas de données validées dans la littérature. • Elles sont par ailleurs source de nombreux litiges entre les chirurgiens et la Cnamts, cette dernière refusant de prendre en charge les réinterventions lorsque l’IMC actualisé (après l’intervention initiale) n’est pas > 40 ou > 35 kg/m2 avec comorbidités.

La chirurgie bariatrique : les résultats

-13±14

-18±11

-27±12

La chirurgie bariatrique est efficace

Sjostrom et al. 2007

La chirurgie bariatrique est efficace

Sjostrom et al. 2007

La chirurgie bariatrique : Elargir les Indications ?

La chirurgie bariatrique : Augmenter la limite d’âge? Le rationnel :  Obépi 2009 : On est obèse de plus en plus longtemps : l’obésité touche 17.9 % des plus de 65 ans , avec une augmentation des formes graves . La littérature  Etudes peu nombreuses  Méthodologie critiquable : effectifs faibles, critères, périodes d’inclusion, techniques et expériences des équipes variables , suivi moyen court, taux de perdus de vue élevé Les résultats  Perte de poids et amélioration des comorbidité moindres  Mortalité et morbidité précoce supérieures  Qualité de vie améliorée

La chirurgie bariatrique : Augmenter la limite d’âge?

Les données actuelles, hétérogènes et de faible niveau de preuve, ne permettent pas d’établir le rapport bénéfice/ risque de la chirurgie bariatrique au-delà de 60 ans. Après 60 ans, l’indication doit être posée au cas par cas en fonction de l’âge physiologique et des comorbidités associées (grade C).

La chirurgie bariatrique : Diminuer la limite d’âge? Le rationnel :  Obépi 2009 : L’âge où 10 % de la population d’une génération avance de génération en génération. La littérature  Etudes peu nombreuses

Les résultats  Procédures bien tolérées  Compliance / supplémentations et suivi potentiellement problématique  Une étude prospective randomisée (anneau gastrique ajustable / mesures hyginénodiététiques) O’Brien PE et al., JAMA 2010

La chirurgie bariatrique : Diminuer la limite d’âge?

La chirurgie bariatrique des adolescents n’est pas abordée : la chirurgie est exceptionnelle et la prise en charge des adolescents doit être spécifique et différenciée de celle des adultes.

La chirurgie La chirurgie bariatrique bariatrique est elle : une Diminuer chirurgie la métabolique limite d’IMC? ?

La chirurgie bariatrique est elle une chirurgie métabolique ?

Makary et al.Arch Surg.2010

La chirurgie bariatrique est elle une chirurgie métabolique ?

Pories et al; 1995

La chirurgie bariatrique est elle une chirurgie métabolique ?

Cumings DE et al, NEJM 2001

La chirurgie bariatrique est elle une chirurgie métabolique ?

Laferrere et al. 2008

La chirurgie bariatrique est elle une chirurgie métabolique ?

La chirurgie bariatrique est elle une chirurgie métabolique ?

Néanmoins, en l’absence de données établies sur une population plus large et à plus long terme, on ne peut recommander pour l’instant la chirurgie bariatrique chez des sujets diabétiques avec IMC entre 30 et 35 kg/m2 (accord professionnel).

La chirurgie bariatrique •  Permet
d’obtenir
des
résultats
significaOfs
et
 durables
dans
l’obésité
morbide
 •  Est
indiquée
en
cas
d’IMC
>
40kg/m2
ou35
 avec
complicaOons
 •  Doit
être
réalisée
dans
le
cadre
d’une
prise
en
 charge
mulOdisciplinaire
 •  Doit
faire
l’objet
d’études
mulOcentriques
 prospecOves
avant
d’envisager
une
extension
 des
indicaOons


Les
carences
 Défaut d’assimilation  acidité estomac par réduction volume  facteur intrinsèque  assimilation fer, zinc, Vitamine B12 Statut préopératoire vitaminique Epuisement ± rapide des réserves de l’organisme 3 mois pour Vit B1 4 ans pour Vit B12

Diminution des apports Intolérance à certains aliments Alimentation destructurée

Malabsorption Court circuit du duodénum et du jéjunum proximal • fer • zinc • magnésium • calcium • vitamine C, B1, B9 • ± protéines

CinéOque
des
principales
carences


Clinique le plus souvent pauvre Rigueur et régularité du suivi biologique sont essentiels

Gasteger et al; 2008

CinéOque
des
principales
carences


Carences précoces

Fer Zinc Protéines Vitamine D

Carences tardives (après 1 à 2 ans)

Vitamine B12

Carences exceptionnelles

Magnésium Folates Vit B1 (vomissements)

L’encéphalopaOe
de
Wernicke


Les
autres
complicaOons
neurologiques
 Juhasz-Pocsine et al. Neurologic complications of gastric bypass for morbid obesity, Neurology 2007 Myélopathie, neuropathie optique, encéphalopathie, polyradiculopathie, polyneuropathie : 26 cas en 11 ans

Koffman et al. Neurologic complications after surgery for obesity. Muscle Nerve, 2006 96 cas sur 9996 patients étudiés (0,08-16%) Prévalence moyenne : 1,3 %

Une
situaOon
à
risque
:
la
grossesse
 •  La chirurgie améliore, via la perte de poids, la fertilité des patientes •  Elle améliore les complications gravidiques et fœtales liées à l’obésité maternelle •  Un délai de 18-24 mois doit être respectée entre la chirurgie et le projet de grossesse •  Bilan nutritionnel systématique en début de grossesse + surveillance régulière •  Suivi multidisiplinaire

Les
hypoglycémies


Service GJ. Et al. 2005

Les
hypoglycémies
 Complications rares (prévalence estimée à 0,36%) Apparaissent le plus souvent après la première année postopératoire Toujours post-prandiales Toujours des signes de neuroglucopénie Physiopathologie complexe : hyperplasie ces cellules β après la chirugie, nésiodioblastose, hyperproduction de GLP-1 ou d’autres incrétines

Les
hypoglycémies
 1  Modifier
l’alimentaOon
 2  Traitement
médicamenteux
 3  Vérifier
volume
gastrique
 1  Augmenté
:
nouvelle
chirurgie

de
réducOon
?
 2  Correct
:
imagerie
pancréaOque
+
test
de
 localisaOon


Z’Graggen et al. 2008

D’autres
complicaOons
 •  «
Psychologiques
»
 •  EsthéOques
 •  ….
 Nécessité d’un suivi multidisciplinaire à long terme

Madame
Nathalie
B,
née
le
 24/09/1970


 •  Obésité
depuis
l’enfance
 •  2009
:
poids
max
:101kg
,
IMC
max
:
42kg/m2
:
CCG
 •  Mars
2010
:

 – 43
kg,
IMC

=
19kg/m2
 – AlimentaOon
fracOonnée
++,
sOgmates
biologiques
de
 dénutriOon
 – Refuse
une
prise
en
charge
psychiatrique
dans
sa
ville
 d’origine
:
adressée
dans
le
service



Madame
Nathalie
B,
née
le
 24/09/1970


 •  TOGD

:
sténose
+++
au
niveau
de
 l’anastomose
gastro‐jéjunale,
infranchissable
à
 la
FOGD
sous
AG
 •  2
séances
de
dilataOon
pneumaOque
au
 ballonnet
 •  Octobre
2010
:
46,2
kg,
IMC
=
20.4
KG/M2



Madame
Nathalie
D,
née
le
 18/01/1973


 •  Prise
de
poids
depuis
l’adolescence
 •  2004
:
poids
max
:
140
kg,
IMC
:
53
kg/m2
 •  2007
:
poids
:
128
kg,
IMC
:
49
kg/m2
:
CCG
 •  03/2010
:
92
kg,
IMC
:
35
 •  Juin
2010
:
rupture
familiale
et
 professionnelle,
départ
à
Paris…


Madame
Sylvie
R,
née
le
06/09/1961


 •  Prise
de
poids
depuis
l’adolescence
 •  2004
:
poids
max
:
106
kg,
IMC
:41,4
kg/m2
 •  2008
:
CCG
 •  03/2010
:
75
kg,
IMC
:
29
kg/m2
 •  Conjugopathie+++


Madame
Candice
H,
née
le
 15/02/1987


 •  Prise
de
poids
depuis
l’adolescence
 •  2008
:
poids
max
:
120
kg,
IMC
:46,8
kg/m2,
 CCG
 •  2009
:
71kg,
IMC
:
27,5
kg/m2
 •  01/2010
:
grossesse
+
changement
de
région
 •  Juillet
2010
(DPA
:
octobre
2010)
:
carence
fer,
 folates
vitamines
B12++++


Un
suivi
postopératoire
indispensable
 •  Le
suivi
et
la
prise
en
charge
du
paOent
:

 •  Doivent
s’intégrer
dans
le
programme
personnalisé
 •  De
façon
pluridisciplinaire
 •  Être
assurés
la
vie
durant
(risque
de
complicaOons
tardives)


•  Fréquence
:
au
moins
4
fois
la
1ère
année,
puis
1
ou
2
fois/an
 •  ÉvaluaOon
et
conseils
sur
les
plans
:

 •  Obésité,
comorbidités,
adaptaOon
des
traitements
 •  AcOvité
physique
 •  Psychologique
 •  Chirurgical
 •  Recours
à
la
chirurgie
esthéOque