Le concept de l'entreprise - Accueil

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L'entreprise selon l'approche systémique :………………………………9. • Les caractéristiques. • Les conséquences. Types d'entreprises : 1. Les structures ...
Université Abdelmalek Essâadi

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion Tanger National School of Management Tél.: 039-31-34-87/88/89 Fax: 039-31-34-93 Adresse: B.P. 1255 Tanger

Thème n° : 3

Le concept de l’entreprise

1

¾ MADILI Hajar ¾ ROUIBEH Hayat ¾ MAAROUF Nawal ¾ ZINE Dounia ¾ RAZOUANE Abdelati

¾ MOUAOUYA Ihab ¾ BENNOUNA Yassir ¾ REFAAI Ayman ¾ ARIDE Otmane

2

Introduction Approche traditionnelle : 1. L’entreprise en tant qu’unité de production……………………………………………………...................1 2. L’entreprise en tant qu’unité de répartition……………………………….2 3. L’entreprise en tant que cellule sociale…………………………………...4 4. L’entreprise en tant que centre de décision……………………………….5

Approche systémique : 1. De l’organisation au système…………………………………………….6 2. L’entreprise est un système organisé :…………………………………...7 •

Les organes



Les liaisons

3. L’entreprise est un système ouvert……………………………………….7 4. L’entreprise est un système finalisé……………………………………...8 5. L’entreprise selon l’approche systémique :………………………………9 •

Les caractéristiques



Les conséquences

Types d’entreprises : 1. Les structures juridiques :…………………………………………….....10 •

Les entreprises individuelles………………………………….....11



Les sociétés de personnes……………………………………......11



Les sociétés de capitaux…………………………………………11



La société à responsabilité limitée……………………………....12



Tableau récapitulatif des différentes entreprises commerciales...13

2. Les classifications économiques :……………………………………….14 •

Le domaine d’activité des entreprises……………………….......14 → Les entreprises agricoles………………………………....14 3

→ Les entreprises industrielles……………………………...14 → Les entreprises commerciales…………………………….14 → Les entreprises prestataires de services…………………..15 → Les établissements de crédit……………………………...15 → Les entreprises d’assurance………………………………15 •

Les dimensions des entreprises………………………………….16 → L’effectif du personnel employé…………………………16 → Le chiffre d’affaire……………………………………….16

Les écoles de pensée : 1. L’école classique :………………………………………………………..18 •

TAYLOR et l’OST……………………………………………….20



Henri FORD……………………………………………………....20



Max WEBER…………………………………………………….. 22



Les limites de l’école classique…………………………………...22

2. Les écoles modernes :………………………………………………….....23 •

Le courant mathématique…………………………………………23



L’école néo-classique :……………………………………………24 → F. Peter Drucker et la DPO………………………………...24 → O.Gélinier et la DPPO……………………………………..25



La théorie de la décision :…………………………………………26 → R. Cyert et J. March : la théorie comportementale………...26



La théorie de la contingence :……………………………………. 27 → Les travaux de Burns et Stalcker………………………......28 → A. Chandler : la relation Structure/Stratégie………………28

3. L’école des ressources humaines :………………………………………. 30 •

Historique………………………………………………………... 30



Type de management et conception du travail…………………... 30



Limites de la théorie des ressources humaines…………………... 31



Le néo-taylorisme………………………………………………... 32

Conclusion Bibliographie

4

Introduction : Journellement, consommateurs,

nous

salariés,

côtoyons syndicalistes,

tous

des

membres

entreprises :

des

professions

libérales…, nous vivons au milieu des entreprises mais la majorité les connaissent fort peu et cette méconnaissance est devenue de moins en moins acceptable. Comment

militer

efficacement

dans

un

mouvement

de

consommateurs pas ou peu informés ? Comment préparer des jeunes à un enseignement alterné et comment suivre des stages avec profit sans connaître les rouages et les modes de fonctionnement des entreprises ? Quel que soient notre rôle et notre place dans la société moderne, il est

maintenant

impératif

de

pouvoir

comprendre

le

concept

de

l’entreprise.

II. l’approche traditionnelles : Selon l’approche traditionnelle, l’entreprise peut être définie comme « une unité économique et juridique produisant des biens et services pour les vendre sur un marché afin de réaliser un bénéfice, c’est-à-dire, dégager une valeur ajoutée »

1. L’entreprise en tant qu’unité de production : Pour fabriquer des biens et des services, l’entreprise (qu’elle soit industrielle ou commerciale) doit combiner différents facteurs de production. Ces facteurs étant :

5



Facteur Travail (capital humain) : Gary Becker, prix Nobel d’économie de 1992, est à l’origine de l’expression capital humain apparue aux Etats-Unis aux années 60. Le capital humain désigne les capacités intellectuelles et professionnelles d’un individu, capacité propre a lui assuré des revenus monétaires futurs. Cette notion est assez intéressante car elle permet de parler d’investissement en capital humain, à travers l’éducation ou la formation. Elle montre que les salariés d’une entreprise sont autant un coût pour l’entreprise qu’une occasion d’investissement rentable pour cette dernière.



Facteur Capital (capital technique) : elle peut être définie comme l’ensemble des biens d’équipement ou moyens de production durables dont dispose l’entreprise (machines, locaux, matériel de transport…). Le capital technique a besoin d’être renouvelé régulièrement : cette acquisition de capital par l’entreprise correspond à l’investissement.



Facteur Naturel (capital circulant) : ayant l’appellation de matières premières, le facteur naturel est l’ensemble des moyens que l’environnement procure à l’entreprise. Il peut être aussi définie comme les moyens que l’entreprise vise à transformer et a fusionner pour obtenir un produit fini.

-Dictionnaire d’économie R. Leurion - S.A. El Hammoumi – A. Hafaoui, Economie générale – Economie et organisation des entreprises, Les éditions FOUCHER, Paris (p : 98)

6

Donc, elle supporte des coûts correspondant à la rémunération des facteurs utilisés, qui doivent être compensés par les recettes résultant de sa production. Une entreprise doit nécessairement produire une valeur excédant ses coûts. Donc, il ne suffit pas qu’une unité produise des biens ou services pour constituer une entreprise. Il faut que la valeur marchande de sa production lui permette de couvrir ses coûts et, au-delà, de réaliser un profit : une valeur ajoutée. Cependant, l’évolution des techniques et des marchés marque profondément l’évolution de l’entreprise comme unité de production. La dynamique des marchés et de la technologie conduit à l’obsolescence rapide des produits : l’entreprise routinière continue à produire des biens, mais ne constitue plus une unité productive de valeur. Par conséquent, l’entreprise doit non seulement produire des biens mais également assumer la créativité économique en les renouvelant constamment : elle n’est pas seulement une unité de production mais également un centre d’innovation. En résumé, l’entreprise, unité de production de biens et de valeurs, doit assumer deux fonctions : •

La combinaison des facteurs de productions pour obtenir des produits (fonction de production) ;



Le renouvellement de la combinaison productive et des produits (fonction d’innovation).

2. L’entreprise en tant qu’unité de répartition La contrepartie monétaire de la production de l’entreprise, constituée des recettes qu’elle retire de ses transactions sur le marché, ne reste pas dans l’entreprise. Elle est répartie entre diverses parties prenantes : elle sert à rémunérer l’ensemble des agents économiques ayant participé à l’activité de production de l’entreprise.

Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus (p : 14-15). R. Leurion - S.A. El Hammoumi – A. Hafaoui, Economie générale – Economie et organisation des entreprises, Les éditions FOUCHER, Paris (p : 98).

7

Richesses créées par l’entreprise

Agents rémunérés

Nature de rémunération

Le Personnel

Salaires

L’Etat

Impôts, cotisations

Les Prêteurs

Intérêts

Apporteurs de capitaux

Dividendes

L’Entreprise

Revenus non distribués

La part de chaque agent à la richesse créée dépend du degré de participation de celui-ci à l’activité économique : •

La part du personnel : la fraction de la valeur ajoutée allant au personnel dépend essentiellement de quatre facteurs principaux : -Les

règles

de

fonctionnement

du

marché

du

travail :

qui

déterminent un « prix du travail » pour les diverses qualifications. -La nature de la combinaison productive adoptée par l’entreprise : le rapport entre le travail et le capital employé. -La qualification du personnel. -La politique sociale de l’entreprise : accorder une importance à la relation de causalité entre le salaire et les résultats de l’entreprise. •

La part de l’Etat : ces prélèvements ont un caractère obligatoire et dépendent de la réglementation en vigueur. Ils sont généralement composés des impôts et des cotisations sociales.



La part des apporteurs des capitaux : c’est l’excédent brut d’exploitation (EBE) qui sert à rémunérer les capitaux et aussi à les attirer.

Le problème du partage de la valeur ajoutée de l’entreprise est une question essentielle, qui est au centre des conflits sociaux dans les entreprises et au cœur des débats sur la compétitivité des entreprises. R. Leurion - S.A. El Hammoumi – A. Hafaoui, Economie générale – Economie et organisation des entreprises, Les éditions FOUCHER, Paris (schéma p : 98). Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus (p : 17-18).

8

3. L’entreprise en tant que cellule sociale Pendant longtemps, seule la fonction économique de l’entreprise a été perçue et étudiée. Nous avons d’ailleurs vu qu’elle était apparue comme une unité économique spécialisée, distincte du reste de la société. Il est nécessaire de dépasser le seul point de vue économique pour saisir l’entreprise dans son ensemble comme étant une cellule sociale. « L’entreprise constitue un groupe humain, formé de sousgroupes au sein desquels et entre lesquelles de l’information circule et des relations s’établissent. » L’ignorance de la réalité sociale de l’entreprise par les premiers théoriciens (F.W.Taylor et ses successeurs), qui ont centré leur réflexion sur la réalité économique de l’entreprise unité de production et de répartition, a eu des effets très néfastes et a entraîné dans les entreprises des dysfonctionnements repérables à un ensemble de symptômes dues l’omission du caractère social de l’entreprise qui constitue un groupe humain régi par des règles spécifiques de fonctionnement. Aujourd’hui, à côté de la fonction économique, est reconnue la fonction sociale de l’entreprise : tandis que la fonction économique est orientée vers l’extérieur de l’entreprise et consiste à satisfaire les besoins de la clientèle par ses produits, la fonction sociale est centrée sur l’intérieur de l’entreprise et tends plus à la satisfaction des besoins de ses salariés, garante de la motivation et de la productivité de sa ressource fondamentale.

Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus (p : 19-20)

9

4. L’entreprise en tant que centre de décision L’entreprise peut être définie comme un centre autonome de décision car son activité et son évolution sont la conséquence de décisions prises à une date donnée, qui engagent l’avenir et déterminent les performances. Dans la petite entreprise, le chef d’entreprise constitue le seul centre de décision tant pour le fonctionnement interne de l’entreprise que dans les relations extérieures. En revanche, dans la grande entreprise, il y a nécessairement un grand nombre de centres de décision car personne, par manque de temps et de compétence, ne peut prendre seul la totalité des décisions. Chaque responsable hiérarchique doit déléguer une fraction de son pouvoir de décision. Le management de l’entreprise est la résultante d’une myriade de décisions prises par les différents délégataires de l’autorité aux divers niveaux hiérarchiques. « L’entreprise est un édifice de délégations d’autorité successives, constituée par la ligne hiérarchique, coordonnées par un centre de décision supérieur constitué par la direction générale. » •

La procédure de décision : prendre une décision comporte un certain nombre d’étapes : 1. Perception de la nécessité de la décision. 2. Détermination de l’objectif poursuivi. 3. Inventaire des choix possibles. 4. Evaluation des conséquences des choix possibles. 5. Comparaison

de

l’objectif

aux

conséquences

des

choix

possibles. 6. Sélection d’une décision. Il apparaît donc que pour décider, il faut disposer : -d’un système d’information rapide, fiable et pertinent ; -d’un système de décision dans lequel doit intervenir tous les organes de l’entreprise sur lesquels la décision aura des conséquences. Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus (p : 22-23)

10

II. l’approche systémique : 1. De l’organisation au système L’entreprise est une organisation composée : •

D’éléments organiques : administration, employés…



D’éléments non organiques : ensemble de relations entre les individus, objectif des individus…

De ce fait l’entreprise est une organisation structurée, composée d’un ensemble d’éléments qui sont en relation entre eux en vue d’atteindre un objectif. Cette organisation est appelée également un système. Un système est caractérisé par : •

Son ouverture sur l’environnement : tout système « social » ne peut exercer son activité d’une manière indépendante et isolée. Celle-ci est liée à son environnement qui lui permet de prendre des actions et des décisions nécessite à compléter l’approche traditionnelle.



Sa complexité : le système est une unité complexe car l’on ne peut

prédire

son

comportement

uniquement

à

partir

des

éléments qui la constituent. •

Son interdépendance : le système est composé de plusieurs sous-systèmes reliés et il fait, à son tour, partie d’un système plus vaste (l’environnement).



Sa dynamique : le système n’est pas fixe, il change sous la contrainte pour s’adapter aux évolutions de son environnement. Son évolution est déterminée par ses composants mais aussi par son environnement.

Un système est donc un ensemble d’éléments en interaction, distinct de son environnement avec lequel il peut être en relation (il s’agit alors d’un système ouvert), et orienté vers la réalisation d’un objectif (c’est alors un système finalisé). R. Leurion - S.A. El Hammoumi – A. Hafaoui, Economie générale – Economie et organisation des entreprises, Les éditions FOUCHER, Paris (p : 100).

11

2. L’entreprise est un système organisé L’entreprise

est

une

unité

structurée,

constituée

d’organes

hiérarchisés et spécialisés, et d’un certain nombre de liaisons les reliant.

a. Les organes On distingue plusieurs types d’organes, entre autres : -Les organes permanents : directeur, service personnel, comptable… -Les organes non permanents : comités d’études d’information et de coordination, commissions d’enquête -Les organes réglementaires : conseil d’administration

b. Les liaisons Les types de liaisons entre organes permanents peuvent être : •

Hiérarchiques : autorité d’une personne sur la totalité de l’activité



Fonctionnelles : autorité de compétence d’une personne sur une autre, limitée à son domaine de spécialité.



De conseil : il s’agit de spécialistes qui assistent un membre de la hiérarchie dans ses décisions.

3. L’entreprise est un système ouvert L’entreprise

constitue

un

système

socio-économique

ouvert

qui

comporte : •

Une

structure

constituée

d’éléments

matériels

(locaux,

équipements), incorporels (fonds de commerce, brevets), financiers (capitaux) et humains (personnel, direction) ? cette structure est donc formée d’éléments stables qui n’évolue que lentement :

l’appareil

de

production,

l’organisation

administrative, le réseau de distribution…

R. Leurion - S.A. El Hammoumi – A. Hafaoui, Economie générale – Economie et organisation des entreprises, Les éditions FOUCHER, Paris (p : 102).

12



Des relations entre ces éléments sous forme d’interactions qui s’opèrent par la circulation dans l’entreprise de trois sortes de flux : -des flux physiques conduisant de la matière première au produit fini par la combinaison des facteurs ; -des flux financiers sous forme de budget, de recettes, de dépenses ; -des flux d’information tels que des objectifs, des résultats, des paramètres, des données, des directives ; leur fonction essentielle est d’assurer la régulation du système et de mesurer ses performances.

4. L’entreprise est un système finalisé La finalité de l’entreprise est la raison pour laquelle a eu lieu sa création, c’est un idéal abstrait qu’il faut concrétiser dans des objectifs, pour faire fonctionner l’entreprise. L’entreprise poursuit une double finalité : -Une finalité à caractère personnel : C’est l’objectif des fondateurs et des dirigeants de l’entreprise, car la production de biens et services ne satisfait pas leurs besoins, puisqu’ ils ne sont pas les consommateurs de leur production. Donc, la fonction économique n’est que l’un des moyens de réaliser la finalité que se proposent les dirigeants et les fondateurs, c'est-à-dire, l’obtention du maximum de profit et la réalisation du meilleur taux de rentabilité. -Une finalité à caractère institutionnel : En se plaçant, non plus dans une optique descriptive, mais dans une optique doctrinale, certains économistes ont tenté de dissocier les buts de l’entreprise de ceux de ses dirigeants en faisant de l’entreprise une institution, dont la finalité serait double : •

La créativité économique : la fabrication et le renouvellement continu des biens et services déstinés aux marchés. 13



La

satisfaction

des

divers

intervenants

dans

le

fonctionnement de l’entreprise : apporteurs de travail et de capital, les fournisseurs, l’Etat et le public.

Pour ce faire, toutes les finalités sont caractérisées par des objectifs concrets, accessibles à moyen terme et qui sont fixés au niveau de la direction générale. Ces objectifs peuvent être soit d’ordre stratégique consistant à introduire un changement important pour agir sur l’environnement ; soit d’ordre tactique afin de s’adapter au changement imposé de l’extérieur. Ensuite, ces objectifs peuvent être décomposés en sous objectifs assignés aux divers échelons hiérarchiques.

5. L’entreprise selon l’approche systémique Caractéristiques : •

L’interdépendance : les sous-systèmes de l’entreprise sont dépendants les uns des autres, le gestionnaire doit se préoccuper de la gestion des interfaces entre les soussystèmes et avec l’environnement, d’où la nécessité d’une coordination entre ces éléments. En plus, lorsque la direction prend une décision concernant une des composantes du système, elle doit évaluer les conséquences.



La complexité : l’entreprise doit faire face à la complexité croissante

des

phénomènes

économiques,

sociaux

et

technologiques. Son organisation devient de plus en plus complexe. Le gestionnaire doit donc se méfier des solutions toutes faites. •

L’ouverture :

toute

entreprise

est

imbriquée

dans

son

environnement dont elle dépend pour atteindre ses objectifs. De cet environnement, elle obtient les ressources dont elle a besoin (énergie, matières premières, capital, personnel…). 14

Une fois transformées en produits, elle les redirige vers son environnement, ainsi l’entreprise influence cet environnement. •

L’évolution : l’entreprise comme système ouvert, évolue au sein

d’une

société

et

interagit

avec

des

organisations

concurrents, des clients, des fournisseurs… Le contexte de l’entreprise

est

la

source

d’occasions

mais

aussi

de

contraintes.

R. Leurion - S.A. El Hammoumi – A. Hafaoui, Economie générale – Economie et organisation des entreprises, Les éditions FOUCHER, Paris (p : 102-104). Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus (p : 27-28).

15

Conséquences : •

Le management doit assurer la cohésion et l’adéquation de l’entreprise aux spécificités de l’environnement.



La finalité du management n’est pas de concevoir un ordre parfait mais de trouver un chemin entre l’ordre et le désordre.



Le devenir d’une entreprise est lié à sa capacité d’adaptation à l’environnement : elle doit anticiper son évolution et le transformer.

III. les types d’entreprises : Chaque entreprise constitue une réalité originale qui se distingue des autres. Cependant, des traits communs permettent de regrouper les entreprises en catégories homogènes au regard d’un ou plusieurs critères d’analyses.

1.Les structures juridiques de l’entreprise La structure juridique d’une entreprise est l’adoption, par le ou les propriétaires du patrimoine de l’entreprise, d’un statut légal qui détermine d’une part la répartition des pouvoirs dans l’entreprise et d’autre part les rapports avec les tiers. De ce fait, les critères juridiques de classification et de regroupement des entreprises présentent de nombreux intérêts pour étudier les phénomènes de création, de fonctionnement et de développement des entreprises.

R. Leurion - S.A. El Hammoumi – A. Hafaoui, Economie générale – Economie et organisation des entreprises, Les éditions FOUCHER, Paris (p : 114). Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus (p : 33-35).

16

1. Les entreprises individuelles Appelées aussi « entreprises sans personnalité juridique », ce sont des entreprises soumises au pouvoir de direction et de décision d’une seule personne à laquelle elles appartiennent. Sur le plan juridique, l’entreprise est un prolongement de la personne de leur propriétaire. Elle n’a donc pas d’existence distincte de celle de son propriétaire.

a. Les sociétés de personnes Les sociétés de petite dimension peuvent se constituer sous la forme de sociétés de personnes. Une société de personnes a deux traits caractéristiques : •

Les associés sont responsables des dettes de la société sur leur patrimoine propre (responsabilité illimitée) ;



Les associés, en échange de leurs apports, reçoivent des parts sociales. Ce sont des titres qui ne peuvent pas être cédés en raison de la responsabilité des associés.

On distingue généralement deux types de sociétés de personnes : la société en nom collectif et la société en commandite simple.

b. Les sociétés de capitaux Les sociétés de capitaux ont été constituées pour réunir des capitaux importants. Elles sont caractérisées par : •

La

responsabilité

limitée

des

associés :

ceux-ci

ne

sont

responsables qu’à concurrence du montant de leurs apports ; •

Les titres remis aux actionnaires sont des actions négociables, c'est-à-dire, librement transmissible à des tiers.

La principale forme des sociétés de capitaux est la société anonyme.

R. Leurion - S.A. El Hammoumi – A. Hafaoui, Economie générale – Economie et organisation des entreprises, Les éditions FOUCHER, Paris (p : 116). Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus (p : 36-38).

17

c. La société à responsabilité limitée La S.A.R.L est une société constituée par une (S.A.R.L à associé unique) ou plusieurs personnes qui ne supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports en échange desquels elles reçoivent des parts sociales non négociables. La S.A.R.L est un type intermédiaire entre les sociétés de capitaux et les sociétés de personnes. En effet, elle cumule pour le ou les associés les avantages de ces deux formules : •

La responsabilité des associés est limitée au montant des apports ;



Les titres remis aux associés sont des parts sociales qui ne peuvent être cédées qu’avec le consentement majoritaire des autres associés, ce qui évite l’introduction de tiers inconnus dans la société.

d. Les sociétés coopératives et les sociétés mutuelles Les coopératives et les mutuelles constituent, avec les associations, l’essentiel des formes juridiques adoptées par les entreprises du secteur de l’économie sociale, dont la vocation est de constituer une voie médiane entre l’économie capitaliste (dans laquelle le rôle du capital est prédominant) et l’économie administrée (dans laquelle l’Etat joue un rôle essentiel).

Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus (p : 39-40)

18

Tableau récapitulatif des différents types d’entreprises commerciales. Société en

Société en

Société en

Société à

Société

non

commandite

commandite

responsabilit

anonyme

collectif

simple

par action

é limitée

Capital

Pas de

Pas de

250 000dhs

100 000 dhs

minimum

minimum

minimum

ou

ou

légal

légal

1 500 000dhs

3 000 000dh

(APE)

s (APE)

Nombre minimum

300 000 dhs

1commandité

2 personnes

5 personnes

personnes 1commanditai 1commandita

1 : SARL à

physiques

associé

ou morales

2

1commandité re

d’associés

ire

unique Titres

Responsabil

Parts

Parts

sociales

sociales

Illimitée

Parts Actions

sociales

Actions

Limitée

Limitée

Commandité : Commandité

ité des

illimitée

: illimitée

associés

Commanditai

Commanditai

re : limitée

re : limitée

Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus (p : 40).

19

2. Les classifications économiques des entreprises L’activité productive peut être analysée selon plusieurs points de vue. Les diverses classifications des entreprises résultent de cette pluralité des critères d’étude. L’intérêt de chacun d’eux dépend de l’objectif poursuivi.

a.Les domaines d’activité des entreprises La distinction des domaines d’activité des entreprises constitue un critère essentiel d’analyse car il permet d’identifier des techniques, des structures et des méthodes de gestion qui varient considérablement selon le domaine d’activité et sont, en revanche, relativement homogènes au sein de chaque activité. Il est possible de répartir les entreprises en six catégories selon les opérations qu’elles effectuent :

* Les entreprises agricoles Elles

réalisent

des

opérations

dans

lesquelles

interviennent

nécessairement les ressources naturelles. Les variations climatiques font de l’aléa le signe caractéristique de l’activité agricole. Cet aléa porte notamment sur les quantités produites, le coût de production, le prix de vente et donc, en définitive sur le revenu agricole qui peut être très variable selon les années.

*Les entreprises industrielles Elles réalisent des opérations de transformation de la matière au cours d’un processus de production. Ces entreprises se caractérisent par l’importance croissante des moyens techniques et du facteur organisation.

*Les entreprises commerciales 20

Elles réalisent les opérations de distribution en mettant à la disposition des consommateurs les biens produits. Elles sont donc en situation d’intermédiaires entre les producteurs et les utilisateurs des différents biens.

*Les entreprises prestataires de services Elles fournissent deux types de services : -A l’égard des autres entreprises, elles rendent des services de production :

étude

de

publicitaire,

progiciels

sociétés des

d’ingénierie,

sociétés

de

campagne

services

et

d’agence

d’ingénierie

informatique… -D’autres prestataires rendent des services de consommation aux particuliers :

loisirs,

locations,

réservations,

hôtellerie,

restauration,

transport, conseils juridiques ou fiscaux…

- Les établissements de crédit Ils réalisent des opérations de banque et couvrent l’ensemble des activités relatives à la création, à la collecte, à la transformation et à la distribution des ressources monétaires et des ressources d’épargne. - Les entreprises d’assurance Elles réalisent des opérations financières (autres que les opérations de banque), des opérations de prestations de services et des opérations de redistribution des revenus. Elles perçoivent des cotisations (ou primes) en échange desquelles elles garantissent le versement d’indemnités en cas de réalisation de certains risques (accident, incendie, vol, maladie, invalidité, décès) R. Leurion - S.A. El Hammoumi – A. Hafaoui, Economie générale – Economie et organisation des entreprises, Les éditions FOUCHER, Paris (p : 114). Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus (p : 43-44).

21

b.Les dimensions des entreprises La notion de dimension d’une entreprise n’est pas un concept simple et univoque. Il existe un grand nombre d’indicateurs de dimension.

* L’effectif du personnel employé Il conduit à classer les entreprises en petites (entre 1 et 10 salariés), moyennes (entre 10 et 500 salariés) ou grandes (plus de 500 salariés). Ce critère est important des points de vue : •

Juridique : les entreprises ont des obligations légales variables en fonction de l’effectif de leur personnel ;



Fiscal : certains seuils et modalités d’imposition dépendent des effectifs

(taxe

professionnelle,

charges

sociales,

taxe

de

formation) ; •

Social : les relations humaines varient considérablement selon l’effectif.

Cependant, l’effectif d’une entreprise est peu utile pour comparer entre des entreprises dont la qualification du personnel est très différente. Du point de vue économique général, un cabinet d’ingénierie regroupant une cinquantaine d’ingénieurs est plus important qu’une usine de montage de 500 personnes car leur activité fondamentale est la créativité et non la simple répétitivité qui est sans effet sur la productivité économique d’une nation.

* Le chiffre d’affaires C’est un critère très employé car il permet d’apprécier le poids de l’entreprise sur le marché : la part de marché de l’entreprise comparée à celle de ses concurrents fournit une mesure de sa position concurrentielle (avantage ou handicap). Egalement, l’évolution du chiffre d’affaire en volume est souvent utilisée pour apprécier la croissance de l’entreprise. Cependant, son usage à des fins comparatives doit être limité à des 22

entreprises appartenant à une même branche ou, à la limite, au même secteur.

IV. Les écoles de pensée : Nous avons vu que les économistes considèrent que l’entreprise (ou plutôt l’entrepreneur) comme un agent économique simple prenant des décisions d’optimisation rationnelle, compte tenu d’une vision simplifiée, ou simpliste, du marché qui ne comprend que les quantités, les prix, le taux d’intérêt et le coût des facteurs de production. Devant le caractère pas trop irréaliste d’une telle vision, se sont engouffrés nombre de praticiens et de théoriciens de l’entreprise qui se sont efforcés d’étudier celle-ci dans sa complexité : humaine, technique, commerciale, managériale… De fait, le rôle essentiel du chef d’entreprise a été reconnu comme étant quelqu’un capable d’organiser et de mettre en œuvre une combinaison efficace de facteurs de production. De « la main invisible » des économistes, qui prétendent que le marché est le seul élément régulateur ; on passe à « la main visible » des entrepreneurs pour paraphraser le célèbre ouvrage de Chandler « The visible hand : the managerial revolution in american business »

1.L’école classique Elle concerne les 1ers auteurs qui, au début du siècle, ont posé les bases de la science des organisations ; ceci correspond, en fait, aux nouvelles exigences engendrées par l’émergence de la société industrielle. En effet, la gestion d’une entreprise de production requiert une qualification très différente de la conduite d’un simple atelier. Les seules organisations véritablement hiérarchisées étaient, au XIXéme siècle, l’armée et l’église. Bien qu’inspirée de ces modèles, la conduite des organisations productives doit trouver une voie qui lui soit propre et adaptée aux exigences d’une entreprise dans un contexte tout à fait nouveau : 23



Succession

des

innovations

et

de

leur

application

industrielle qui induit une mécanisation de plus en plus grande du travail ; •

Augmentation de la taille des entreprises : donc des capitaux, des équipements et des effectifs à gérer ;



Urbanisation de plus en plus répandue de la société et demande de produits standardisés de première nécessité ;



L’exode rural pousse vers les villes une main d’œuvre peu ou pas qualifiée mais qui est prête à accepter des conditions de travail difficiles en échange d’un salaire de subsistance et de l’espoir de grimper à l’échelle sociale ;



Le contexte intellectuel est favorable au développement des sciences exactes et à la croyance dans l’efficacité absolue des modèles rationalistes et du progrès technique.

Le fondement de la pensée classique est basé sur trois notions : •

Une approche empirique et normative : issue des pratiques professionnelles et d’expérience de Direction. Ces pratiques sont présentées sous forme de règles à suivre (recommandations, principes, commandements…) ;

Internet : www. Accueil économie 2000.com



Des hypothèses implicites : qui sont :

-les postulats mécanistes : l’entreprise est une gigantesque machine composée de milliers de pièces et les ouvriers ne sont que des rouages du mécanisme global. -les postulats rationalistes : l’entreprise est composée d’éléments humains et matériels qui peuvent être dominés par l’esprit de l’organisateur (le matériel est régi par des lois physiques tandis que les individus le sont par des lois psychologiques) ; •

Des principes d’organisation. 24

Partant de là se dessinent les quatre grands principes qui régissent la pensée classique : •

L’organisation hiérarchique : l’entreprise doit être hiérarchisée ; l’autorité y est pyramidale. Cependant, elle peut être parcellisée et déléguée aux échelons inférieurs, sauf au dernier (les ouvriers) qui ne doivent être que des exécutants ;



Le principe d’exception : les subordonnées s’occupent des tâches routinières. Seuls les problèmes exceptionnels doivent remonter la hiérarchie et être solutionnés par elle ;



L’unicité de commandement : on ne doit dépendre que d’un seul chef ;



Le principe de spécialisation : le travail est découpé en gestes et opérations très simples et facilement assimilables par une main d’œuvre peu qualifiée. On diminue ainsi le temps d’apprentissage et d’exécution répétée des mêmes gestes et permet une cadence très rapide. De plus, cette technique engendre des avantages :

-on peut mesurer facilement la productivité d’un ouvrier ; -on peut rémunérer l’ouvrier en fonction de son travail (rendement).

a .Taylor et l’O.S.T : (1856-1915) Taylor réorganise le processus productif selon une double division : verticale et horizontale. •

Verticale : les tâches de conception et de commandement sont du ressort exclusif de la Direction ; l’ouvrier exécute : il n’est pas payé pour penser.



Horizontale : le travail se décompose, se parcellise en gestes élémentaires.

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25

Donc, il est clair que la fosse s’accroît entre, d’une part, la surqualification et l’autorité des ingénieurs qui, non seulement indiquent ce que doit être fait, mais aussi comment il faut le faire (the one best way) ; et d’autre part, la déqualification des Ouvriers qui ne peuvent accéder à un apprentissage global du processus et exécutent stupidement un geste dépourvu de sens. Taylor s’était bien rendu compte du caractère abrutissant du travail ouvrier et, en contrepartie, il préconisait que ce travail fut correctement payé et que les ouvriers puissent accéder à la société de consommation par une redistribution équitable des gains de productivité ainsi réalisés. Cet aspect social de la pensée Taylorienne est resté dans l’ombre, dans la mesure où il a fallu attendre FORD pour une réelle mise en application de ces principes sociaux.

b .Henri Ford : Directeur d’une société minière à Decazeville, il a publié un livre intitulé « l’administration industrielle et générale » (1916) dams lequel il reconnaît six fonctions à l’entreprise : •

Technique ;



Commerciale ;



Comptable ;



Financière ;



Sécuritaire ;



Administrative. L’apport de Fayol repose essentiellement dans l’organisation

administrative de l’entreprise (Taylor était, quand à lui, concerné par l’aspect technique). Pour lui, « administrer » pouvait se résumer en cinq infinitifs : •

Prévoir ;



Organiser ;



Commander ;



Coordonner ;



Contrôler. 26

Il constate que les activités administratives augmente au fur et à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie (que Fayol voit d’une façon pyramidale

comme

Taylor)

et

qu’elles

concernent

principalement

l’administration des Hommes. C’est

ainsi

qu’il

arrive

à

définir

quatorze

principes

de

l’administration : •

La division du travail ;



L’autorité et la responsabilité ;



La discipline ;



L’unicité de commandement ;



L’unicité de Direction ;



La primauté de l’intérêt général ;



La juste rémunération ;



Le degré de décentralisation (dépend de l’activité) ;



La nécessité de communications latérales ;



L’ordre matériel et moral ;



L’équité ;



La stabilité du personnel ;



L’initiative ;



L’union du personnel (esprit d’entreprise). Les idées de Fayol ont été largement reprises par d’autres auteurs

anglo-saxons tels que GULIK, URWICK, MOONEY, BRECH…

c. Max Weber : C’est l’inventeur de l’organisation bureaucratique. La légitimité de cette organisation repose sur le Droit et les règlements. Le détenteur de l’autorité donne des ordres qui ont une valeur juridique en tant que règlement. C’est une organisation désincarnée de son aspect humain, basée sur la compétence, la rigueur, la précision et bien sûr une stricte hiérarchie.

27

Ce mode, selon Weber, est à la fois, le plus efficace et le plus égalitaire : tous les hommes sont traités de la même manière. L’absence de sentiments humains est la garantie même de l’équité.

• Les limites de l’école classique : Les limites de l’école classique se trouvent dans ses principes mêmes : la déshumanisation du travail provoque une contestation de plus en plus vive (absentéisme, turnover important…). Il provoque également la naissance d’un pouvoir syndical important et de conflits sociaux de plus en plus dur contre les cadences infernales ou le salaire au rendement. Le taylorisme devient également un symbole de l’exploitation capitaliste de l’homme par l’homme. Il est vivement combattu par les partis de « gauche », y compris aux Etats-Unis. Il devient indispensable de trouver un sens plus humain au travail. De nouvelles approches fondées sur la Sociologie et la Psychologie vont alors voir le jour.

2.les écoles modernes : Plusieurs courants ont participé à l’élaboration de la théorie moderne des organisations qui s’enrichit régulièrement : •

Le courant mathématique ;



L’école néo-classique (empirique) ;



La théorie de la décision ;



La théorie de la contingence.

1. Le courant mathématique : Il se caractérise essentiellement par l’utilisation des modèles mathématiques

pour

comprendre

et

résoudre

certains

problèmes

complexes qui se posent aux gestionnaires.

28

Ce courant, né pendant la deuxième guerre mondiale pour répondre aux besoins des armées en matière de logistique, s’est développé ensuite dans le domaine de la gestion des entreprises. L’idée fondamentale qui sous-tend ce courant c’est que l’utilisation des méthodes quantitatives de gestion et l’usage de l’ordinateur assure une préparation scientifique et rapide des décisions. Ces méthodes quantitatives se composent de plusieurs disciplines dont on peut citer quelques-unes : •

La recherche opérationnelle ;



Le calcul statistique et les mathématiques financières ;



La théorie de la décision dans un environnement certain : on y trouve la programmation linéaire, la théorie des graphes…



La théorie de le prise de décision dans un univers incertain, aléatoire ou hostile : probabilité, la théorie minimax, la théorie des jeux…

Dans le contexte organisationnel, les méthodes quantitatives sont liées à la gestion des opérations et au système d’information de gestion : •

La gestion des opérations : elle concerne la résolution des problèmes relatifs à la production, à la commercialisation, aux finances, au personnel… Les modèles mathématiques dont elle fait appel permettront de déterminer le niveau optimal des stocks, les quantités à commander, le niveau optimal des ventes…



Les systèmes d’information de gestion : ils permettent aux managers d’obtenir des renseignements qui les aident à prendre les décisions. Les ordinateurs facilitent le classement d’une grande quantité de données, ce qui permet aux gestionnaires d’obtenir l’information dont ils ont besoin pour mieux piloter leurs activités.

29

2. L’école néo-classique (empirique) : Elle se situe dans le prolongement de l’école classique tout en lui intégrant les apports de l’école psychosociologique. Il s’agit, en fait, de réaliser une synthèse de ces deux écoles dans la mesure où ce courant adopte une double approche : •

Normative : proposition de « recettes » simplistes applicable à toutes les entreprises, sans aucune distinction.



Pragmatique :

elle

est

orientée

vers

la

pratique

sans

théorisation.

C’est le plus célèbre représentant de l’école néo-classique. Pour lui, la réussite

de

l’entreprise

dépend

d’une

bonne

organisation

de

la

responsabilité de ses membres et la garantie de la sécurité d’emploi et de revenu. Pour résumer son apport, nous dirons qu’il vise à favoriser l’intégration des travailleurs, à développer leur motivation et leur adhésion aux objectifs de l’entreprise ; il préconise ainsi la DPO. L’idée essentielle de cette méthode consiste à fixer aux employés, non plus des tâches à exécuter, mais plutôt des objectifs à atteindre si bien que la structure hiérarchique se substitue à une pyramide d’objectifs.

En outre, P.Drucker insiste sur le fait que les décisions doivent être prises au plus bas niveau possible et la décentralisation doit impliquer la formation du personnel. Il a défini les tâches à accomplir par le manager comme tel : •

La fixation des objectifs ;



L’organisation du travail ;



La motivation du personnel ;



Le contrôle par les normes ; 30



La formation du personnel ;



L’instauration

de

systèmes

d’information

et

de

communication.

Pour cet ingénieur français, l’efficacité de l’entreprise repose sur trois règles : •

L’innovation ;



La concurrence ;



La finalité humaine.

Pour assurer cette efficacité, il précise les tâches de la direction générale. Cette dernière doit définir : •

La politique générale : c’est choisir les buts à l’aide de politiques d’objectifs et d’organiser les moyens à partir des plans et des budgets.



La structure des responsabilités : elle doit être légère, composée des organes ayant des objectifs mesurables et motivants. Cette structure doit minimiser le volume des communications, en adoptant une politique de communication qui facilite le dialogue social à tous les niveaux. Il préconise, à ce sujet, la délégation des responsabilités. Il s’agit de confier à un employé la mission d’atteindre un objectif en lui accordant une marge de liberté dans le choix des moyens.

Ainsi

en

plus

de

DPO,

O.Gélinier

avance

la

direction

participative par objectifs (DPPO) selon laquelle les objectifs de l’entreprise ainsi que les moyens doivent être fixés à la suite de négociations entre la direction et les employés.

Dès lors, l’efficacité organisationnelle est obtenue par : 31



La souplesse de la structure ;



La décentralisation et la délégation ;



La motivation ;



Le contrôle des résultats.

Et les outils sont divers : •

Travail en groupe ;



Communication ;



Systèmes d’appréciation et d’évaluation ;



Formation…

3. La théorie de la décision :

Richard Cyert (1921) et James March (1928) ont développé une théorie de comportement de la firme. Ils postulent que la firme constitue une organisation mettant aux prises des groupes aux intérêts multiples et dans laquelle les processus de prise de décision passe par des médiations entre services, divisions… Dès lors, il ne s’agira plus de maximiser un objectif mais de rendre compatibles plusieurs objectifs.

Il en résulte ainsi une représentation de l’entreprise comme : •

La résolution des conflits : une entreprise étant composée de coalitions de membres ayant des buts différents, il est nécessaire de mettre au point des procédures de résolution de conflits

(rationalité

locale :

chaque

coalition

résous

ses

propres problèmes ; traitement séquentiel des problèmes : pas tous à la fois, il faut avancer pas à pas) ; •

L’élimination de l’incertitude : une firme cherche à éliminer progressivement les multitudes d’incertitudes qui l’entourent, mais telles les têtes de l’Hydre, elles renaissent sans cesse.

32

Donc pour une irrationalité incontournable, il faut des choix à long terme. •

La recherche de la problématique : il est indispensable de rechercher les vraies causes des problèmes posés dans l’entreprise sans utiliser de masques (indulgence pour « les amis » et dénigrement pour « les ennemis ») ; il faut voir les réalités en face.



L’apprentissage :

les

entreprises

changent

leurs

comportements et la perception qu’elles ont des choses avec le temps, et ce qui est vrai aujourd’hui ne sera peut-être pas vrai demain (vision systémique). La décision est la partie invisible du management. Pourtant, c’est son essence même. Le management peut être aussi défini comme la science des choix car la décision guide les choix en terme de planification, de stratégie, d’organisation et de structures d’entreprise.

4. La théorie de la contingence : L’école contingencialiste cherche à mettre en relation le niveau de performance et certaines données de contexte. Les entreprises les plus performantes

adoptent

différentes

structures.

A

chaque

situation

correspond une structure bien déterminée et donc performante. L’idée centrale est que l’entreprise doit s’adapter aux contraintes de son environnement : il n’y a donc pas de « bonne » organisation dans l’absolu. Il convient de déterminer les facteurs qui incitent les entreprises à adapter une structure au lieu d’une autre et c’est ce que nous allons voir dans ce qui va suivre.

Leur

recherche,

qui

a

pour

objet

l’étude

de

l’impact

de

l’environnement sur la structure d’une vingtaine d’entreprises en Grande 33

Bretagne, montre que la structure d’une firme dépend de facteurs externes (incertitude et complexité de l’environnement). Ils ont pu identifié deux types d’organisations : •

Les

structures

mécanistes :

elles

sont

complexes,

centralisées et adaptées à des environnements stables, le pouvoir est centralisé, la résolution des conflits s’effectue par la voie hiérarchique et la communication se fait par écrit. La structure

mécaniste

ressemble

à

l’organisation

bureaucratique. •

Les

structures

évoluent

dans

organiques : un

elles

sont

environnement

plus

instable

flexibles, où

les

responsabilités sont définies de manière assez large, la communication est basée sur les échanges d’information et la prise de décision est décentralisée.

Chandler présente, comme un historien, l’évolution de l’entreprise industrielle ; considérant la firme davantage comme une institution que comme une simple organisation. Il montre la réalité de la firme moderne à travers l’étude des conditions de sa constitution et de ses transformations. Les

premiers

écrits

montrent

l’importance

des

innovations

organisationnelles dans le développement du système industriel, ainsi que la

caractérisation

de

l’entreprise

moderne

comme

une

institution

complexe, fondée sur une structure hiérarchique

Il distingue entre : •

L’organisation

fonctionnelle

centralisée

ou « Forme

U » : l’organisation est construite autour d’une séparation verticale entre les unités opérationnelles et la direction, 34

entourée de départements fonctionnels. Elle repose sur le développement de la division du travail dans la fonction de gestion, par la création de départements spécialisés. •

L’organisation multidivisionnelle en centres de profit autonomes ou « Forme M » : est l’aboutissement d’un long processus d’innovations organisationnelles. L’entreprise est décentralisée en « divisions autonomes », spécialisées par lignes de produits ou par régions. Chaque division a sa propre direction, sa structure fonctionnelle et fonctionne comme une « quasi-firme ». il en résulte une plus grande flexibilité stratégique, la mise en œuvre d’économies d’échelle et une bonne coordination des stades du processus de production par l’intégration verticale (relations Structure-Stratégie).

Son dernier ouvrage de 1990 élargit le champ d’observation à la Grande Bretagne et à l’Allemagne, et insiste sur l’exploitation des économies d’échelle, de variétés et de coûts de transaction. La firme est bien une institution complexe s’imposant par son efficience dynamique, à travers les métamorphoses de ses formes organisationnelles.

3 .l’écoles des relations humaines : 1. Historique : Ce mouvement va se développer principalement à la fin des années 30, partant d’une critique radicale du système taylorien qui réduit l’homme au niveau de la machine, l’idée émerge que bien au contraire c’est

en

privilégiant

l’homme

que

la

productivité

du

travail

sera

augmentée. L’initiateur de ce mouvement est ELTON MAYO qui a travaillé essentiellement sur des thèmes tels que les relations entre la productivité et la moral des employés, les rapports humains à l’intérieur d’un groupe,

35

et entre les groupes eux-mêmes. Son étude la plus célèbre a été menée durant cinq ans au sein de la Western Electric à Chicago. Au cours de ses expériences, Mayo changea plusieurs fois les conditions de travail de six ouvrières dans un atelier (éclairage, temps de repos, rémunération, horaires…) et ceci, chaque fois en expliquant les raisons de changement, la productivité du travail augmenta, y compris quand l’on revint à l’organisation initiale. Ces changements, ne pouvant donc pas expliquer l’augmentation de productivité, ont démontré que c’était plutôt l’attention et la considération dont ces ouvrières ont bénéficiées pendant l’expérience qui les a conduit à mieux travailler.

2. Type de management et conception du travail : La

découverte

des

dimensions

humaines

qui

traversent

l’organisation d’une entreprise met en évidence l’importance du facteur humain, ce qui impose aux gestionnaires de maîtriser le savoir du sociologue, car c’est à des humains qu’il aura à faire face et le comportement de l’homme au travail ne peut se comprendre que si l’on tient compte des sentiments, de milieu de travail, de sa nature de travail, de l’attitude du chef…

Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus Encyclopédie ENCARTA.

36

Pour cela, il est nécessaire de : • Motiver les salariés en leur montrant le sens de leur travail ; • Améliorer la cohésion du groupe de travail ; • Attacher

une

importance

à

l’information

et

à

la

communication ; • Créer des conditions de travail favorables ; • Passer d’un management autoritaire à un management encourageant.

Homme social + Contexte

=

Management des RH -conditions de travail favorables ;

-trouve satisfaction dans le travail ;

-économie de l’offre ;

-décentralisation ;

-aime coopérer,

-augmentation du niveau

-communication et

appartenir à un groupe et

de vie.

information ;

communiquer.

-motivation ; -participation.

3. Les limites de la théorie des Relations Humaines : Toute théorie économique a ses avantages et ses limites et celles des relations humaines n’en est pas l’exception. Ses limites se présentent ainsi : •

L’abandon de la logique d’obéissance ce qui peut être à l’origine de certains conflits ;



La négligence des syndicats ce qui est assez mal vu de la part des salariés ;



La non-contradiction avec l’école taylorienne.

Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus Encyclopédie ENCARTA.

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4.Le néo-taylorisme : Tout le monde pensait que les années 70 allaient sonner le glas du taylorisme avec les grandes grèves, de 68 et du début des années 70, contre le travail à la chaîne et les cadences infernales du système taylorien. Or, dans la société moderne, on trouve qu’un nombre très élevé des salariés

trouve

leur

travail

répétitif ;

sauf

que

l’existence

d’une

communication au sein des entreprises rend la répétitivité du travail plus acceptable. Les raisons de ce renversement de situation sont les suivantes : •

La grande pression des chômeurs de telle façon que les salariés en poste n’ont plus le même pouvoir de négociation face au patronat (si t’es pas content, il y’en a dix qui attendent devant la porte) ;



L’informatisation

des

entreprises :

c’est

maintenant

l’ordinateur et non le chef qui impose le rythme de travail ce qui le rend plus stressant ; •

La recherche acharnée du « zéro défaut » ce qui implique nécessairement l’utilisation des principes tayloriens ;



La mise en valeur du système taylorien avec des notions telles que celle du flux tendu.

Kirmi Brahim, Le management : Théorie et process Encyclopédie ENCARTA.

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Conclusion : Personne n’a jamais imaginé, ni décidé d’imposer un jour un système nommé Entreprise. Elle est sortie naturellement du besoin naturel de créativité de l’homme : elle est, dans le sphère économique, la manifestation de l’ordre spontané qui émane des milliards d’actes individuels qu’accomplissent depuis « trois millions d’années les six milliards de destins » selon le mot de Pierre Chaunu. L’entreprise repose sur les trois composantes de la personnalité humaine : •

L’intelligence, la tête : c’est l’esprit créatif, l’innovation ;



L’action, la main : c’est le travail, le risque ; c’est la volonté de puissance ;



L’affection, le cœur : c’est le besoin de servir l’autre ; c’est la confiance dans l’échange.

L’entreprise fait aussi appel à la neutralité des comportements humains : •

Elle mobilise et met au service du bien public le sens de la compétitivité, le sens de l’agressivité de l’individu ;



Elle est basée sur l’impératif territorial, ou sens du territoire, fondement naturel de la propriété ;



Elle est aussi fondée sur le sens de dépassement qui permet au meilleur de l’emporter grâce à la concurrence et à

la

compétition

qui

génèrent

le

sens

de

la

responsabilité : tout commandement inclut nécessairement une responsabilité. Enfin, tout ce qu’on peut dire c’est que l’Entreprise, cet instrument de l’Economie d’entreprise, est « un être vivant, sans cesse menacé de mort et en résurrection perpétuelle ».

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Bibliographie :

¾ R. Leurion - S.A. El Hammoumi – A. Hafaoui, Economie générale – Economie et organisation des entreprises, Les éditions FOUCHER, Paris. ¾ Kirmi Brahim, Le management : Théorie et processus. ¾ Jean-Yves Capul, Dictionnaire d’économie et des sciences économiques (agrégé par la Faculté des Sciences Sociales), Les éditions OLIVIER, Paris.

¾ Encyclopédie ENCARTA, version 2004. InterneT.

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