Le suicide assisté, est la seule façon de vivre jusqu'à sa fin ». Michel L. Landa dans Autodélivrance. Page 3 of 3.
Michel Lee Landa Né le premier jour du printemps 1927, Michel est le second d’une fratrie de 3 garçons dont l’ainé est tortionnaire et le petit dernier « beau gosse ». Lui est l’intellectuel, né dans une famille ou la mère ressemble à Marylin Monroe mais s’occupe plus de ses ongles que de ses enfants. Quand au père américain envoyé à Paris pour liquider le surplus de la première guerre mondiale, c’est un McGiver du business et de la finance qui a fait fortune en revendant de faux tapis persans. Elevé par des bonnes successives, dans le 16ième arrondissement, sans l’amour fondateur de tout être humain, il écrit A Perdre Amour en 1960, monologue d'une femme qui tente de construire L'AMOUR de sa vie. A 16 ans, Michel en 1943 rejoint le maquis et y voit des copains qui hurlent leur demande à mourir étant « bousillés » par des grenades ou des obus. Il comprend le geste généreux de son chef de bande qui avec l'amour du prochain aide ces malheureux irrécupérables en leur mettant à leur demande une balle dans la tête. Rapidement il est mis en prison par les Suisses qui le plus souvent font cela pour protéger les jeunes maquisards. A quelques mois de la libération, lors d’une ballade de prisonniers sur la frontière les gardes tournent le dos afin que les prisonniers s’échappent et rejoignent leurs unités pour les derniers mois de la libération. Michel avait commencé son journal intime qu’il tiendra consciencieusement jusqu’à sa mort, un moyen pour lui d’exister. Reprenant ses études en philosophie après la guerre, il rencontre Alain Recoing, le futur Maitre Français de la marionnette, qui enseigne dans un lycée privé. Son père l’envoi aux USA ou il étudie en Californie, fais ses premiers essais littéraires et découvre son second pays. Bachelor of Arts en Philosophie à Berkeley en 1950, après avoir fait de nombreux métiers pour survivre en traversant les états unis, il retourne en France ou il dirigera l’école anglaise à Paris un an, puis comme assistant du directeur du Théâtre Parisien en 1952. Deux disciplines qu’il pratiquera toute sa vie. Chez Alain un jour, en sortant de sa douche pour ouvrir à son logeur sa serviette à la main, il découvre sur le pas de la porte Solange, la sœur d’Alain et sa future femme. Ils auront un enfant Pascal né en 1951. En 1953 de retour aux USA il reprend ses études tout en travaillant à Wall Street en contribuant au grand hebdomadaire financier. «L’autel des mots», livre de poèmes publié en 1954 chez Robert Laffont ou Solange travail comme Secrétaire de Direction, sera suivit du roman autobiographique « les Cloches de Plomb » publié en 1959 et sera traduit en anglais « the Cactus Grove » en 1960. A Chamarande dans l'Essonne en 1958, il milite contre la prise de pouvoir de De Gaulle. Traducteur d'oeuvres littéraires auprès des maisons d'éditions, pour mieux gagner sa vie il accepte le poste de Directeur des Traductions chez Mobil Oil. A Paris dans le 6 ième ou il s'installe, il milite au PSU avec Michel Rocard et participe aux réseaux qui soutiennent l’Algérie libre. En 1961 il publie chez Robert Laffont « A Perdre Amour » un roman narré par un seul caractère, une femme qui aiment un homme qui a tout du personnage de Michel. Arrêté avec sa femme par la Police en 1960 alors qu’ils sont sous menaces de l’OAS, il ne passera que 15 jours en prison du à son poste dans une société américaine chez Mobil Oil et sa citoyenneté Franco-Américaine, alors que sa femme y passera plusieurs mois et ne sera libérée que pour causes de santé. L'OAS menace leur vie, s'en suit 6 mois de maquis avec femme et enfant en
attendant qu’avec les accords d’Evian la situation algérienne se calme. Il participera à la fête de la libération algérienne avec ses leaders en Juin 1962. Mais la situation en France reste tendue avec l’OAS et il vend tout en 1962 et part avec femme et enfant traverser les Etats Unis puis s’installe à Berkeley pour reprendre ses études. Il sera à Sproul Hall en 1964 pour le Free Speach Mouvement (Liberté d'Expression) et à chacune des marches contre la guerre du Vietnam jusqu’en 1966. Proffesseur associé à Berkeley il adopte deux enfants métis aux Etats Unis, Ondine en 1965 et Fabrice en 1966. En 1967 il revient 1 ans en France interviewer les Surréalistes encore vivants et notamment André Breton qu’il rencontre en Belgique. Il obtient son Doctorat Histoire de la Philosophie en 1968 dont la thèse est sur le Surréalisme. Professeur à l’Université de Californie à Riverside en 1969, il est invité à rejoindre un collège d'avant garde, le Collège 6 à Santa Cruz dont chaque enseignant de matières traditionnelles est aussi un artiste reconnu (dans son cas un auteur publié). S’en suit deux années pionnière dans l’éducation universitaire puis l’offre de rejoindre un nouveau collège expérimental fondé en 1968 à Redlands University et qui cherche des esprits créatifs, internationaux, prêts à réinventer l’éducation secondaire américaine sous la forme «d’Education Contractuelle». Johnston College reste à ce jour le pionnier d’un concept qui progressivement gagne les grandes universités au monde bien que souvent frelaté par des administrations très conservatrices. Le principe fondateur de cette philosophie de l'éducation est que TOUT EST NEGOCIABLE, car c’est la MOTIVATION qui est à l’origine du désir de savoir. En 1979 il quitte l’enseignement pour se remettre à écrire et retourne à Paris. Suite à sa participation à Londres au congrès mondial du « Droit de Mourir dans la Dignité », il publiera « UN DROIT» un article paru dans le Monde en septembre 1979 qui en reprend les thèses . Ce sera la genèse de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité fondée à la suite de centaines de courriers de lecteurs qui demandent la reconnaissance légale de ce droit. Michel rencontrera le Sénateur Caillavet, qui avait déjà déposé une première ébauche de loi au Sénat en 1979, et lui demande de fonder l'ADMD, mais celui-ci estime incompatible son statut de Sénateur et le leadership d’une association. Michel déposera donc les statuts de l’ADMD qui sont publiée au Journal Officiel du 5-6 Mai 1980. Il découvrira deux mois plus tard qu’il est atteint d’un cancer des poumons et choisira de mettre fin à ses jours le 21 Aoùt 1981 après avoir perdu la lutte avec cette maladie. « Le jour ou je ne pourrais plus prendre ma douche seul et disposerait de moins d'une heure de clarté intellectuelle, nous programmerons mon départ ». Il organise sa mort afin de revoir ses amis venus du bout du monde, partagé avec ses proches les derniers préparatifs et lui-même choisi les posologies glanées des écrits notamment du Dr Admiral en Hollande. Il laissera à l’ADMD une ébauche du fascicule « Autodélivrance » et obtient de son fils Pascal l'engagement de poursuivre ses efforts pour établir ce droit via cette association naissante en lui garantissant la pérennité et de publier ce fascicule Autodélivrance. Parmi les fondateurs de l'ADMD, Marguerite Liégeois a créé la régionalisation du mouvement, Hubert Moreau Trésorier exigera du CA une trésorerie d'un an de fonctionnement pour garantir la pérennité du mouvement, Odette Thibault Docteur ès Science Biologiques, Maitre de Recherche du CNRS et journaliste scientifique garantira la traduction Française des doses et des drogues publiées dans Autodélivrance. En 1982, sous la Présidence de Pascal Landa âgé de 30 ans, Autodélivrance, à sa demande et malgré les réticences du CA, sera publié et distribué aux seuls membres de l'ADMD. Lorsque Paul Chauvet brigue la Présidence en 1983, l'ADMD compte 16 000 membres actifs et grâce à la publication d'Autodélivrance vendu 50F, une trésorerie de presque un an de fonctionnement.
30 ans plus tard, avant la Présidence de Jean Luc Roméro, l’ADMD compte 45 000 adhérents actifs (à jour de leur cotisation), obtient lors de sondages depuis 1985 plus de 80% de soutient de l’ensemble de la population française à ses revendications d'un droit de liberté en fin de vie et est reconnue par le ministère de la santé. Cette reconnaissance, obtenue après plusieurs demandes, permet d'être Représentants des Usagers (RU) dans les instances de santé. Le CISS, offre aux membres des 40 associations qui adhèrent, la possibilité d'une formation indispensable s'ils veulent être RU. Cependant, malgré une loi importante en 2005 reconnaissant le droit au malade de DECIDER de son traitement et au médecin de ne plus être poursuivi lorsqu’il respecte ce droit, la loi du « laisser mourir », il n’est toujours pas possible en France de MOURIR DANS LA DIGNITE, c'est-à-dire selon son choix. Si les privilégiés peuvent compter sur leurs relations, il existe encore trop de cas de souffrances, de misères à la fois physiques et intellectuelles que Michel Landa dénonçait déjà dans l’article fondateur de l’ADMD « UN DROIT ».
« Le suicide assisté, est la seule façon de vivre jusqu'à sa fin » Michel L. Landa dans Autodélivrance