Évaluation de fin de séquence : la ville en poésie/poésie des villes (type brevet).
Marseille. Marseille ... Le champ lexical de la ville est : ville (v. 2), ses tramways ...
Évaluation de fin de séquence : la ville en poésie/poésie des villes (type brevet) Marseille Marseille sortie de la mer , avec ses poissons de roche , ses coquillages et l’iode , Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants , Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont luisants d’eau marine , Le beau rendez-vous de vivants qui lèvent le bras comme pour se partager le ciel , Et les cafés enfantent sur le trottoir hommes et femmes de maintenant avec leurs yeux de phosphore , Leurs verres , leurs tasses , leurs seaux à glace et leurs alcools , Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétillantes. Ici le soleil pense tout haut , c’est une grande lumière qui se mêle à la conversation , Et réjouit la gorge des femmes comme celle des torrents dans la montagne , Il prend les nouveaux venus à partie , les bouscule un peu dans la rue , Et les pousse sans un mot du côté des jolies filles . Et la lune est un singe échappé au baluchon d’un marin Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la nuit. Marseille, écoute-moi, je t'en prie, sois attentive, Je voudrais te prendre dans un coin, te parler avec douceur, Reste donc un peu tranquille que nous nous regardions un peu Ô toi toujours en partance Et qui ne peux t'en aller A cause de toute ces ancres qui te mordillent sous la mer. Jules supervielle ( 1884- 1960) « Débarquadère »
Questions /15 points Une ville côtière 1) Que pouvez-vous dire de la situation géographique de ce lieu? Justifiez en vous appuyant sur le texte (2 points) Le champ lexical de la ville est : ville (v. 2), ses tramways (v. 3), les cafés, le trottoir (v. 5) Le champ lexical qui y est associé est celui de la mer avec : mer, poissons, coquillages, iode (v. 1), mâts (v. 2), crustacés, eau marine (v. 3), puis dans la suite du texte : marin (v. 12), ancres, mer (v. 19). Marseille est une ville située au bord de la mer.
Une ville animée 2) Qui peuple Marseille? (1 point) Les passants (v. 2), les hommes, les femmes(v. 5), les nouveaux venus (v. 10) et les jolies filles (v. 11) peuplent Marseille. 3) Quels sens sont évoqués dans l'évocation de cette ville. Citez le texte à l'appui de votre réponse. (2 points) Les sens convoqués par le poète sont la vue (ses mâts en pleine ville, v. 2) et l’ouïe (Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétillantes, v. 7). 4) Quelles caractéristiques de Marseille le poète souligne-t-il? Justifiez. (3 points) J. Supervielle souligne le caractère vivant, convivial et pittoresque de Marseille dont il célèbre « le beau rendez vous de vivants » (v. 4), « les cafés » qui « enfantent sur le trottoir hommes et femmes » (v. 5). Le poème évoque également une ville bruyante où règne une heureuse agitation (« un bruit de pieds et de chaises frétillantes » au v. 7) et lumineuse (« luisants » au v. 3, « le soleil pense tout haut, c’est une grande lumière qui se mêle à la conversation » au v. 8). Enfin J. Supervielle met également en valeur « la gorge des femmes » (v. 9) et les « jolies filles » (v. 11) pour suggérer une forme de sensualité.
5) a. Relevez les deux expressions qui associent des animaux à la ville? Quelle figure de style est employé? (1,5 points) «Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont luisants d’eau marine ,» «Et la lune est un singe échappé au baluchon d’un marin Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la nuit.»
La métaphore permet d’associer les animaux à la ville. b. Quelle image est donnée de la ville dans ces expressions? (0.5 point) Elle donne de la ville une image fantastique.
Une ville aimée 6) Quelle figure de style repérez-vous à partir du vers 14? (1point) La ville est personnifiée à partir du vers 14, quand le poète l’interpelle : Marseille, écoute moi, sois attentive et la tutoie je t’en prie. 7) a. Quel rapport logique exprime la conjonction de coordination «et» au vers 18? (0,5 point) La conjonction de coordination et exprime un rapport logique de concession. b. Réécrivez les 3 derniers vers en remplaçant la locution «à cause de» par une conjonction de coordination de même sens. (0,5point) Ô toi toujours en partance Et qui ne peux t’en aller, car toutes ces ancres te mordillent sous la mer. c. A quelle contradiction est soumise la ville de Marseille? (1point) La ville de Marseille est un port. Ouverte sur la mer et les horizons du voyage, elle ne peut suivre les bateaux qui l’appellent vers le large. 8) A qui le poète compare-t-il Marseille et que lui demande-t-il ?( 2 points) Dans cette deuxième partie, le poète donne de Marseille l’image d’une femme aimée, tournée vers les larges horizons de la mer et que le poète essaie de retenir au port, alors qu’elle voudrait toujours s’en aller avec les bateaux qui prennent le large. Le narrateur est uni à la ville et il y a une personnification de Marseille qui est son interlocutrice. Il entretient un rapport intime avec celle-ci. En effet il utilise son nom et la deuxième personne du singulier pour s'adresser à la ville. Il est dans un rapport d’attente, de demande, il utilise l’impératif, la supplication et le conditionnel. Il est aussi dans un rapport de frustration car ce qu’il espère est impossible. Enfin le poème se clôt sur une antithèse : 2 notions opposées associées à un même thème : "Ô toi toujours en partance/ Et qui ne peux t’en aller" qui est mis en évidence par un retour à la versification : 2 vers de 7 syllabes. DONC: image finale tragique qui ajoute à la tristesse et à la fatalité du narrateur qui espère ce qu’il ne peut avoir.
Réécriture Réécrivez les vers 14 à 19 en remplaçant les première et deuxième personnes du singulier par les première et deuxième personnes du pluriel. Marseille, écoutez-nous, nous vous en prions,soyez attentive, Nous voudrions vous prendre dans un coin, vous parler avec douceur, Restez donc un peu tranquille que nous nous regardions un peu Ô vous toujours en partance Et qui ne pouvez vous en aller, À cause de toutes ces ancres qui vous mordillent sous la mer.
Dictée Le Paris que nous aimâmes n’est pas celui que nous aimons et nous nous dirigeons sans hâte vers celui que nous oublierons Topographies ! itinéraires ! dérives à travers la ville ! souvenirs des anciens horaires ! que la mémoire est difficile… Et sans un plan sous les yeux on ne nous comprendra plus car tout ceci n’est que jeu et l’oubli d’un temps perdu Raymond Queneau, « L’amphion », Les Ziaux,© Gallimard.
Rédaction Sujet d’imagination A votre tour adressez un texte poétique à une ville que vous aimez. Vous évoquerez sa géographie, ses lieux remarquables, son animation. Vous utiliserez des références à deux des 5 sens , des images poétiques. Votre poème sera en vers libres ou an prose. Critères de réussite : – le texte est un texte poétique en vers libres ou en prose ; – l’élève s’adresse à la ville qu’il aime ; – les cinq sens apparaissent dans la description de la ville ; _ les images poétiques (comparaisons, métaphores, personnifications) viennent enrichir le texte.
Sujet de réflexion aimeriez-vous vivre dans une grande ville moderne? Répondez à cette question dans un développement argumenté. Critères de réussite : – la réflexion est organisée de manière dialectique ou thématique ; – des exemples de villes sont donnés pour appuyer les arguments ; – les arguments s’enchaînent logiquement et conduisent à une conclusion qui répond clairement à la question.