Maitrise de soi

Livret d’étude pour les groupes de maison « Le fruit de l’Esprit – la MAÎTRISE DE SOI »

Études suivies sur le « Fruit de l’Esprit »

Module 9

La MAÎTRISE DE SOI Étude : mer 01/04/2009 – groupes de maison semaine du 08/04/2009

Étude biblique – module 9 – La MAÎTRISE DE SOI Introduction Nous poursuivons notre série d’études thématiques sur le « Fruit de l’Esprit ». Nous nous mettons ainsi à l’écoute de l’enseignement biblique concernant notre caractère et sa transformation liée à la nouvelle naissance et à l’œuvre de l’Esprit en nous. Nous abordons ce soir le neuvième aspect de ce fruit de l’Esprit. « Le fruit de l’Esprit c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi ». Ce 9ème aspect du fruit de l’Esprit m’est souvent apparu comme un peu moins remarquable que les autres. Mais en le méditant il m’apparaît maintenant plutôt comme la « cerise sur le gâteau ». En effet avec la maîtrise de soi on met de côté toute faiblesse, toute désobéissance, tout péché…! Si on maîtrise tout, on ne tombe plus dans aucune tentation, on ne fait plus jamais le mal qu’on ne veut pas faire, et on fait toujours le bien que l’on veut faire (Rom 7) ! Plan de l’étude : - Quelques repères linguistiques (en voyant les mots, dans l’AT et dans le NT) - Lecture de textes bibliques - Essai de synthèse et questions

1. Tour d’horizon linguistique1

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Sources principales : En français : Vocabulaire de théologie biblique de Xavier Léon Dufour, concordance de la Bible (NT) de sœur Jeanne d’Arc, et Bible on line En anglais : Dictionary of The New Testament Theology, Evangelical Dictionary of Theology, Theological Wordbook of the Old Testament 1

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Dans l’Ancien Testament C’est difficile de trouver des équivalents hébreux du terme utilisé ici par l’apôtre Paul quand il parle de la « maitrise de soi ». On peut toutefois repérer des textes qui nous enseignent à être « forts » (avec ici des mots très généraux) et nous trouvons des textes qui sont très proches du thème que nous méditons ce soir (voir par ex. Gn 4.7, Prov 16.32 et 25.28). Le mot utilisé dans Prov 25.28 est ruem (mah-tsawr’) qui évoque l’autorité, la force, le savoir-faire du dompteur (dans ce verset appliqué à l’esprit et aux pensées). Et le mot encore plus général utilisé dans Prov 16.32 et Gn 4.7 est lvm (maw-shal’) qui signifie dominer, présider, gouverner, régner, dompter, commander. Dans le Nouveau Testament Le mot précis utilisé par Paul en Gal 5.22 est : - egkrateia (eng-krat’-i-ah) : la tempérance, le contrôle de soi, la « vertu de ceux qui sont maîtres de leurs désirs et de leurs passions, en particulier des appétits des sens ». On peut citer d’autres mots de la même famille : - egkrathv (eng-krat-ace) : celui qui a de la force en lui-même, qui se contrôle, - egkrateuomai (eng-krat-yoo’-om-ahee) : avoir de la continence, pouvoir se dominer, se conduire avec tempérance comme les athlètes qui se préparent (1 Co 9.25), - swfronismov (so-fron-is-mos’) : la sagesse, l’auto-contrôle, la moderation, le contrôle de soi. Et on peut enfin citer quelques antonymes : - a-krasia (ak-ras-ee’-a) : l’intempérance (dans Mt 23.25, 1Co 7.5), l’avidité, le dérèglement de celui qui est insatiable, - a-krathv (ak-rat’-ace) : celui qui est sans auto-contrôle (2 Tim 3.3), non maître de soi, déréglé. Essai de synthèse Les notions de contrôle et de force reviennent constamment avec ces différents mots utilisés pour exhorter les croyants à se dominer et à résister aux passions et dérèglements en tous genres. On retrouve aussi souvent la notion de victoire. Il s’agit donc bien de « gagner du terrain » dans la lutte contre le mal qui nous environne si facilement…

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2. Au fil du texte biblique 2.1 Dans l’Ancien Testament • Quelques textes (Gn ; Prov) Dès les toutes premières pages de l’histoire de l’humanité nous trouvons une exhortation très forte adressée par Dieu à Caïn pour qu’il soit vainqueur sur le mal : « Si tu agis bien tu relèveras la tête, mais si tu n’agis pas bien, le péché est tapi à ta porte, et ses désirs (se portent) vers toi : mais toi, domine sur lui. » (Gen 4.7) Deux textes des proverbes, l’un louant l’homme qui se domine et l’autre dénonçant celui qui manque de maîtrise, nous donnent des images très parlantes qui mettent l’accent sur l’importance de ce combat : « Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un héros, Et celui qui se domine (vaut mieux) que celui qui prend une ville. » (Prov 16.32) « Comme une ville forcée et sans murailles, Ainsi est l’homme qui n’est pas maître de lui–même. » (Prov 25.28).

Le manque de maîtrise est illustré par la chute des murailles, des protections. L’homme se retrouve alors en danger, sans repère, « débridé ». Par contre celui qui se domine peut marcher de victoire en victoire… Ces textes nous rappellent qu’il est quelquefois plus facile de gagner des combats visibles à l’extérieur que de gagner des combats intérieurs… • Quelques exemples Sans trouver de mot précis correspondant à la « maîtrise de soi » on peut tout de même ajouter à ces textes des exemples et contre-exemples très marquants de l’AT : - Job est étonnamment fort quant il résiste à la tentation du murmure et de la révolte devant tant d’épreuves, surtout quand sa femme le pousse dans ce sens qui est déjà si naturel… (Job 2.10 et tout le contexte) - Samson est lui en exemple et un contre-exemple de force reçue de Dieu et de faiblesse affligeant et très lourde de conséquences : un bataille perdue et toute sa vie a été désorientée… 2.2 Nouveau Testament • Enseignement de l’apôtre Paul - Le verset qui guide notre réflexion (Gal 5.22) est dans un des premiers textes écrits du NT. Ici la « maîtrise de soi » trouve sa place dans la merveilleuse description de l’œuvre très vaste de l’Esprit dans le cœur d’un croyant. Autant l’amour ouvre la série, autant la maîtrise de soi lie la gerbe en parlant de contrôle et de force sur le péché (péché tant dénoncé dans tout le contexte de Gal 5). 3

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- 20 ans plus tard environ, le même apôtre Paul prisonnier présente la vérité au tribunal. Le résumé qu’en donne Luc (Act 24.25) place la « maîtrise de soi » au côté de la justice et du jugement à venir. La lutte contre le mal fait partie des bases de la vie chrétienne. - En écrivant aux Corinthiens Paul utilise ce mot dans le contexte de la sexualité. Il parle de ceux qui peuvent manquer de maîtrise dans ce domaine et que Paul invite à se mettre dans les meilleurs conditions possible pour ne pas tomber (1 Co 7.5 et 7.9). - Dans la même lettre Paul nous donne une illustration très parlante, venant du monde des sportifs. « Tout lutteur s’impose toute espèce d’abstinences ; eux, pour recevoir une couronne corruptible, nous, pour une couronne incorruptible » (1 Co 9.25). Nous sommes dans le contexte d’une grande discipline au service d’un grand objectif. Voir pour cela tout le contexte et l’amour de Paul pour les juifs et pour les non juifs à qui il annonce l’Évangile. - Tout à la fin de sa vie Paul annonce que les hommes seront à la fin des temps « insensibles, implacables, calomniateurs, sans frein, cruels, ennemis des gens de bien, » (2 Tim 3.3). Ce texte nous replace devant la réalité de la LUTTE ! Parce que la nature humaine est bien contraire à la maitrise de soi, à la discipline, à la tenue, à la force contre les tentations et contre le mal. - Et, encore une fois dans notre méditation du fruit de l’Esprit, nous voyons que ce qui est voulu pour tout croyant est particulièrement important dans la vie du responsable qui doit être « hospitalier, ami du bien, sensé, juste, consacré, maître de lui, » (Tite 1.8). Relire tout le paragraphe et remarquer le contraste avec le verset 7 : « arrogant, coléreux, adonné au vin, violent,… » • Enseignement de l’apôtre Pierre Dans sa deuxième lettre Pierre nous enseigne aussi la maîtrise de soi : « … pour joindre à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, … ». C’est un des versets ou l’on retrouve exactement le même mot que celui utilisé par Paul en Gal 5.22. En fait il faut relire tout le passage : 2 Pi 1.3-11 pour découvrir à quel point les parallèles sont nombreux entre ces deux textes : - Dieu nous a tout donné (v.3) // fruit de l’Esprit - « Promesses » (v.4) // idem - « Participants à la nature divine » (v.4): souvent évoqué dans notre méditation de Gal 5.22 : le fruit de l’Esprit est en fait une invitationpromesse à ressembler à Jésus-Christ… - « En fuyant la corruption » (v.4) : très proche du contexte de Gal 5 et de la lutte souvent évoquée en méditant ce texte - « pour joindre à… » « pour joindre à… » : encore un parallèle avec le fruit de l’Esprit et ses nombreuses facettes très liées les unes aux autres… 4

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Ce texte est particulièrement important à méditer pour éclairer la question de la place de nos efforts dans le contexte de la grâce agissante et de l’œuvre de l’Esprit en nous. Nous y reviendrons dans l’étude de synthèse le mois prochain. • Enseignement de Jésus - Nous trouvons dans les évangiles un contre-exemple fortement dénoncé par Jésus : « Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites ! Parce que vous purifiez le dehors de la coupe et du plat, alors qu’en dedans ils sont pleins de rapine et d’intempérance. » (Mt 23.25). Le problème est bien au « dedans » comme nous l’avons souvent dit en méditant le fruit de l’Esprit. Il ne s’agit pas d’arranger le visible et le comportement mais bien d’être purifié au « dedans ». C’est là que tout commence. - Et enfin, rappelons en terminant l’exemple parfait de Jésus-Christ, Celui qui a vécu toute sa vie en parfait accord avec tous les aspects du fruit de l’Esprit. Jésus-Christ est notre exemple de parfaite maîtrise de soi, en tout temps : devant les fausses accusations, devant les pièges, avec les disciples, avec ses plus durs ennemis, en parlant avec les enfants et même en faisant un fouet pour chasser les vendeurs du Temple !! (Jn 2)… Sa vie est un repère infaillible pour mieux comprendre ce que sont tous les aspects du fruit de l’Esprit.

3. Synthèse et conclusion La dernière facette du fruit de l’Esprit nous fait encore beaucoup rêver par sa beauté et les victoires qu’elle évoque. Beaucoup en ont rêvé et en rêvent encore. « La pensée grecque, avec Platon, Aristote, les stoïciens, Philon, les Esséniens et d’autres, considérait déjà la maîtrise de soi comme une vertu cardinale. Aussi n’est-il pas étonnant que Paul aborde souvent ce thème important aux yeux de ses lecteurs dans ses épîtres (Gal 5.22) en dressant la liste des neuf vertus qui constituent le fruit de l’Esprit, il commence par l’amour et termine par la maîtrise de soi qui lui fait pendant. » (Dict Bib Emmaüs). Notre privilège est de pouvoir compter sur l’œuvre de Dieu en nous pour progresser. Il est donc justifié de faire « tous nos efforts » pour aller de l’avant (2 Pi 1)… Puissions-nous avoir la détermination des athlètes qui s’entrainent avec persévérance, en nous mettant toujours au bénéfice des lumières de la Parole et de l’Esprit ! ----

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Questions pour les groupes de maison

• Pour un premier tour d’horizon… Comment pouvons-nous redire avec nos mots ce qu’est la « maîtrise de soi » ? Qu’est-ce qui nous fait peur ou nous fait envie avec cet aspect du fruit de l’Esprit ?...

• Devant la Parole… Choisissez 2 ou 3 versets à relire et à méditer ensemble (parmi Gen 4.7, Prov, 1 Co 9.25, 2 Pi 1, Mt 23, … y compris des textes qui peuvent surprendre comme Jn 2.15… ou encore d’autres…). En quoi ce 9ème aspect du fruit de l’Esprit enrichit ma compréhension de ce qu’est la vie chrétienne ?

• Pour prier… Quels sont des domaines précis que je peux repérer dans ma vie où je manque de maîtrise, où je tombe ? Remarque importante : Il y a bien sûr ce que je peux partager et ce que je ne peux pas partager avec le groupe, mais nous pouvons prier pour tout cela dès maintenant (soit à haute voix, soit intérieurement selon les sujets) en nous présentant tous ensemble devant notre Seigneur.

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